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AUTISME ET SCOLARISATION
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Adresse de cette page : http://scolaritepartenariat.chez-alice.fr/page15.htm

Autisme et scolarisation

L'ULIS-école ted (troubles envahissant du développement)
de l'école Paul Michau
d de Châtelaillon-Plage (17)

La deuxième vie de l'Ulis-école

 

La "première" clis est présentée, pour mémoire, à la page : de 1995 à 2007
Présentation de l'Ulis-école

École Paul Michaud   
Chemin du Marais Blanc, 
17340  CHÂTELAILLON-PLAGE
05 46 56 00 31   
Mél ce.0711154M@ac-poitiers.fr
Directeur  :  Gérard Griffon

Institutrice spécialisée : Sophie Cornuau

 

L'Ulis-école de l'école Paul Michaud de Châtelaillon-Plage reçoit des enfants de 6 à 12 ans souffrant d'autisme. L'objectif de cette structure est de scolariser l'enfant en milieu ordinaire et de placer auprès de lui tous les services sanitaire, médico-éducatif, éducatif et pédagogique que nécessite son handicap, dans la perspective d'adapter le milieu ordinaire aux besoins de l'enfant.
Cette classe a été ouverte en septembre 1995. Aujourd'hui, les enfants ordinaires ne peuvent imaginer leur école qu'avec cette classe. Ils ne peuvent imaginer leur cour de récréation qu'avec la présence de leurs amis autistes. Voilà !

Le directeur de l'école, Gérard Griffon (janvier 2009)
L'évolution du fonctionnement
La clis ouverte en 1995 était fondée sur un partenariat étroit entre l'école et un sessad spécifique autisme. Tous les enfants de la clis étaient suivis par le même sessad et une éducatrice du sessad était présente dans la classe. Les commissions de l'éducation spéciale pronçaient conjointement l'orientation en SESSAD et l'orientation en la CLIS (voir de 1995 à 2007).

Les partenaires :
1. Le SESSAD de l'ADEI
Association Départementale pour le Développement et l'Insertion

IME Les Réaux BP 44, 17442 AYTRÉ cedex
05 46 30 67 17
Directeur : Pascal Milbéo

2. Les UPEA (Unités Psychothérapiques pour Enfants et Adolescents)
de LA ROCHELLE
05 46 45 60 30
et de ROCHEFORT
05 46 99 86 56
Chef de service : Dr Didier LAMBERT

Le nouveau projet de la clis, officialisé à la rentrée de septembre 2008 après une ou deux années de flottement, met un terme à ce lien privilégié avec le sessad. Il prévoit que désormais la classe est ouverte à tous les enfants souffrant de troubles envahissant du développement du nord de la Charente Maritime, quel que soit l’organisme de soins ou de prise en charge éducative qui accompagne leur enfant.

 

Pourquoi cette évolution ? Explications et commentaires
Pourquoi cette évolution ? Les explications seront négatives mais le commentaire sera positif !
  Explications  

Le fonctionnement de la clis avait donné satisfaction pendant dix ans, mais la nouvelle MDPH a pris des mesures malheureuses d'orientation en clis d'enfants qui n'étaient pas orientés vers le sessad. La clis s'est trouvée en sureffectif (8 élèves) alors que le sessad n'avait que 6 places. Le sessad a décidé alors, à la rentrée de septembre 2007, de ne plus travailler dans la classe, mais de prendre les enfants à mi-temps en dehors de l'école. C'était la fin d'un véritable partenariat.

Par ailleurs, la MDPH orientait dans l'UPI voisine des enfants d'une niveau supérieur, bien que celle-ci eut le même agrément que celui de la clis (ted avec retard mental associé). Du coup les enfants issus de la clis n'avaient plus leur place en upi, ce qui créait un mécontentement général chez les parents et du côté de la clis.
Ajoutons enfin qu'une certaine usure des professionnels, restés peut-être trop longtemps sur les mêmes postes (?), se faisait sentir. Les temps de concertation institutrice/éducatrice prévus dans la convention (article 3) n'étaient plus respectés... Bref, pendant deux ans la clis a fonctionné sur la base, pour les enfants, d'un double mi-temps, l'un à l'école, l'autre au sessad (dans les locaux de l'IME). Le contraire du projet initial !
  Commentaire à propos du nouveau fonctionnement du partenariat

Quand la CLIS avait été créée, en 1995, il n’était pas rare de rencontrer des enfants autistes d’âge élémentaire (6-11 ans) qui ne possédaient aucun diagnostic fiable d’autisme, dont les prises en charge étaient inadaptées et qu’on estimait quasiment non scolarisables. Ils étaient accueillis en hôpital de jour. Les parents découvraient eux-mêmes l’autisme de leur enfant, faute de rencontrer des professionnels (psychiatres) en mesure de leur annoncer clairement la nature du handicap, tantôt par ignorance, tantôt par prudence ou même par choix éthique. Ces parents se débattaient alors pour le faire reconnaître par tous les partenaires de soins auxquels ils s’adressaient. L’éducation nationale elle aussi ignorait l’autisme. Rappelons que la première circulaire sur l’autisme date d’avril 95, que les premiers CRA (centres de ressources autisme) sont apparus en 1999 et que le plan autisme du ministère de la santé date de 2005. C’était à la famille qu’il revenait de découvrir quasiment par ses propres moyens, avec l’aide des associations de parents et les échanges sur internet, les nouvelles données sur la nature de l’autisme ou les nouvelles méthodes éducatives qui commençaient à se développer (TEACCH) et de se battre pour obtenir l’ouverture de lieux d’accueil et de service de soins. C'est ce qui s’est passé à La Rochelle, quand l’association de parents a obtenu, à la rentrée 1995, avec quelques complicités bienveillantes du côté de l'éducation nationale, de la DDASS et du secteur associatif, l’ouverture de la clis autisme de Châtelaillon-Plage et du sessad troubles envahissants du développement géré par l’ADEI. Le partenariat clis/sessad allait alors de soi.

Depuis, la situation a évolué. L’élève qui aujourd’hui arrive dans la CLIS à l’âge de 6 ans ou au delà est déjà suivi, dans la plupart des cas, par un service de soins hospitalier ou médico-éducatif (sessad). Et on a voulu éviter que l’inscription dans la CLIS ne remette en cause les dispositifs de soins et d’accompagnement déjà existants autour de l’enfant.

La notification d’orientation vers la clis prononcée par la CDAPH porte la mention T.E.D. (Troubles Envahissants du Développement). Elle peut s’accompagner, et c’est le plus souvent le cas, d’une orientation SESSAD T.E.D., quand la famille a fait ce choix, mais pas obligatoirement. Certains enfant-s sont suivis par les services hospitaliers.

Fonctionnement depuis la rentrée 2008
Cette partie est largement empruntée au document de présentatrion de la nouvelle clis écrit par le Directeur de l'école, Gérard Griffon, à la rentrée 2008.

  Une admission prononcée par la CDAPH
Après que la famille a adressé à la MDPH une demande d’orientation de son enfant en CLIS, l'équipe pluridisciplinaire élabore le projet de PPS selon les processus ordinaires.
Quels sont les critères sur lesquels se fondent l'orientation vers la clis ted ? L'école considère que pour être en capacité d’effectuer  et de tirer bénéfice d’une scolarisation en milieu ordinaire, l'enfant autiste doit se montrer :
  1- capable d’effectuer des apprentissages scolaires (Niveau de développement supérieur ou égal à 36 mois dans les domaines suivants: imitation, performance cognitive, cognition verbale. (cf. PEP-R) 
2- capable de supporter la situation de groupe
3- capable d’autonomie (Réaliser en autonomie un travail de son niveau de compétence. Effectuer un certain nombre d’actions sans accompagnement systématique de l’adulte : aller aux toilettes de manière indépendante, se laver les mains, mettre et enlever son blouson, manger de manière indépendante. Se déplacer dans un environnement connu sur consigne de l’adulte.
4- et ne pas présenter de troubles de comportement sévères et réguliers incompatibles avec l’acquisition d’aptitudes nouvelles et demandant la présence constante d’un adulte à ses côtés.
L'école constate que les enfants qui entrent à la clis sont déjà en possession de diagnostics d'autisme solides, établis par les CRA de Bordeaux ou de Tours ou par le sessad. Ces diagnostics constituent une base pour l'élaboration d'un projet pédagogique adapté.
  On notera que l''institutrice apprécie particulièrement les bilans effectués à partir du PEP-R. Le PEP-R (Psycho-Educational Profil ou "Profil Psycho-Educatif") est un test destiné aux enfants souffrant de troubles autistiques. Il donne une mesure cliniquement valide des capacités d'un enfant présentant des troubles du développement.
Pour en savoir plus, voir http://isabellesamyn.e-monsite.com/rubrique,le-pep-r,5165.htm
l
  Des "conventions" de partenariat

Après que l'enfant ait été orienté en clis, une réunion de l'Equipe de Suivi de la Scolarisation va compléter le PPS, en déterminant les détails pratiques de l’accueil de l’enfant à l’école. Le PPS prend en compte toutes les prises en charges éducatives, rééducatives et sanitaires qui lui sont nécessaires. Il contient donc un planning où apparaissent les temps de sa scolarisation ainsi que les temps de ses prises en charge extérieures dans la perspective d’un temps global de 24 heures hebdomadaires.

Figurent également dans le PPS un planning des réunions de travail et de mise à jour du projet individualisé entre l’école et la structure de soins, ce qui n’empêche en rien des réunions de suivi propres aux deux parties.
Signé par toutes les parties concernées, le PPS devient de fait la convention de partenariat entre les différents partenaires.
En cette année 2008-2009, l'école travaille avec le sessad de l'IME Les Réaux, avec le sessad de l'IME Les Santons, avec les UPEA (hôpitaux de jour) de La Rochelle et de Rochefort.
  Une scolarisation adaptée au handicap de l'autisme
L’autisme impose des règles d’accompagnement particulières qui ne s’appliquent pas nécessairement aux autres formes de handicap mental.
L’enfant autiste, quelles que soient ses performances mentales, a de grandes difficultés à appréhender un environnement changeant. Une classe ordinaire représente pour lui un fatras de stimuli générateur d’angoisses, et son intégration dans celle-ci doit être maîtrisée, adaptée, avec toujours une possibilité de retour en environnement stable (CLIS). L’intégration en classe ordinaire ne peut pas reposer sur le simple besoin de « bain social ». Elle doit viser des objectifs pédagogiques clairs déterminés par l’enseignante spécialisée.
L’enfant autiste subit une altération qualitative de ses relations aux autres. Cette particularité impose que ses apprentissages  scolaires doivent être individualisés. La situation de groupe est une compétence à travailler avant de devenir un moyen d’apprentissage.
  L’intégration scolaire en milieu ordinaire : s’apprivoiser mutuellement.
  L’intégration individuelle d’un enfant autiste en classe ordinaire, avec ou sans l’aide d’un AVS constitue une prise de risque en termes de troubles de comportement qui peut être évitée par la présence d’une CLIS TED dans l’école. En effet, des techniques fines d’intégration progressive existent. Après le fameux « bain social » dont malheureusement beaucoup de professionnels du secteur médico-éducatif se contentent, qui a lieu lors de tous les moments collectifs (récréations, chorale, sorties…) on aborde plusieurs phases de familiarisation et d’adaptation mutuelle à la différence.
  D’abord, l’enfant ordinaire vient à la rencontre de l’enfant différent et travaille avec lui à l’intérieur même de sa classe spécialisée : c’est l’intégration inversée. Puis on passe aux visites accompagnées d’un adulte ou d’un pair tuteur dans les classes ordinaires en augmentant les temps et en précisant les objectifs. Enfin, l’enfant différent se déplace seul et va rejoindre son bureau dans une classe qui lui est familière pour suivre la séquence qu’il attend.
 

Seule une structure telle que celle décrite dans ce projet permet à l’enfant autiste de progresser pas à pas, par allers et retours successifs entre un milieu rassurant et un milieu nouveau.

  Conditions matérielles d'exercice
    • Un personnel auxiliaire
La première clis/sessad bénéficiait, à l’origine, de la présence d’une éducatrice spécialisée à plein temps, elle-même secondée par une Aide Médico Psychologique (AMP). Cette situation n’existe plus. La CLIS ne peut toutefois se passer d’un personnel auxiliaire à temps complet dont le rôle est d’aider l'enseignante à la prise en charge adaptée de sa classe. Actuellement, c'est une AVSco qui a été attribuée à la classe. (On connaît des écoles où une ATSEM fait très bien l'affaire : CLIS TED de Châtellerault.
    • Un effectif limité
L'effectif total est actuellement de 7 élèves. La CLIS n’accueille en principe que 4 élèves simultanément (pour 2 adultes présents dans la classe), tandis que les autres enfants sont pris en charge dans les différents services de soins. Mais les planings sont organisés de telle manière que tous les enfants sont accueillis sur la totalité du temps scolaire, 24 heures par semaine.
On notera que les partenaires réfléchissent ensemble aux besoins des enfants et aux différentes prises en charge. Tel enfant par exemple ira aux UPEA pour travailler les interactions sociales et en clis pour les apprentissages scolaires...
    • Le temps de midi
L'accueil des enfants à la cantine et durant l'interclasse de midi constitue un problème récurrent, les demi-pensionnaires étant sous la responsabilité de la collectivité territoriale mais celle-ci n'étant pas tenue de prévoir un dispositif particulier pour l’encadrement d’enfants handicapés... Pour la clis ted, le problème a été heureusement résolu par l'éducation nationale qui a mis sur la classe une AVSco bénéficiaire d'un contrat de 30 heures par semaine (soit 24 h en classe et 4 interclasses d'1 h 30).
    • Un temps de travail « sans élève » pour l’enseignant
Les réunions de suivi de projet, de travail avec les partenaires extérieurs, de travail avec l’auxiliaire présente dans la classe, nécessitent un temps institutionnel indispensable à la bonne marche de la CLIS TED. Ce temps (2 heures hebdomadaires minimum) doit être prévu dans le planning du fonctionnement de la classe. On peut imaginer que la totalité des élèves soient, à ce moment là, pris en charge hors de l’école.
 
Note ISP
Trois remarques...
1. La "seconde" clis, qui se caractérise notamment par la multiplication des partenaires, n'a été rendue possible, à notre sens, que parce qu'il y avait eu l'expérience de la première. Elle exige en effet une implication encore plus importante des personnels de l'éducation nationale et notamment du directeur de l'école vis-à-vis des autres intervenants et vis-à-vis des parents puisqu'ils ont à assumer et à gérer cette dimension partenariale.
2. A la question : est-il difficile de travailler avec des partenaires qui peuvent avoir des approches assez différentes de l'autisme, les responsables de la clis répondent qu'effectivement les personnels des différents services n'ont pas la même connaissance des méthodes éducatives, mais qu'on s'efforce de mettre les théories entre parenthèses et de travailler au plus proche de chacun des enfants.
3. A la question : pratiquez-vous l'ABA, les responsables de la clis répondent que l'ABA (Applied Behavioral Analysis, ou analyse appliquée du comportement) exigerait auprès de chaque enfant un temps de présence de personnels spécialement formés, qui n'est pas possible au niveau d'une classe.

L’ABA est une méthode comportementaliste très utile à l’acquisition de compétences de bases préalables à la scolarisation en élémentaire. Plus l’ABA est pratiquée de façon précoce plus l’enfant TED a des chances de devenir un élève TED. Donc, impraticable dans les  conditions d’horaires et d’activité de l’école élémentaire, l’ABA est néanmoins un excellent outil en amont et peut permettre une adaptation rapide aux apprentissages élémentaires.

 

Mise à jour : 23/07/09


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