TROUBLES
DU LANGAGE ET DES APPRENTISSAGES ET SCOLARISATION |
témoignages |
Adresse de cette page : http://scolaritepartenariat.chez-alice.fr/page403.htm
Le parcours d'un jeune dysphasique
Le
témoignage de J. |
Présentation
: note sur l'aide aux enseignants |
Note ISP | La
scolarisation des enfants dysphasiques exige une bonne collaboration entre les
parents et les enseignants. Les enseignantrs se plaignent souvent de leur manque
de formation. Comment les parents peuvent-ils les aider ? |
Dans
bien des cas, les parentrs et leurs associations ou parfois aussi les orthophonistes
proposent à l'intention des enseignants des listes de conseils d'ordre
plus ou moins pédagogique sur l'attitude à adopter vis à
vis de l'enfant dysphasique. Mais les enseignants apprécient peu
l'intrusion des parents ou des professionnels dans le domaine de la pédagogie
et se montrent peu réceptifs. Ils estiment que la pédagogie, c'est
leur métier. |
On
peut par contre concevoir la nécessaire collaboration sous un angle différent.
L'enseignant qui reçoit un enfant dysphasique constate qu'il méconnait
la réalité de ce handicap et ce qu'il représente pour l'enfant
qui en est porteur. Il aurait besoin de comprendre mieux les difficultés
propres de l'enfant dysphasiques et ce qui se cache derrière les apparences...
C'est à lui, ensuite, qu'il appartient de mettre en oeuvre la pédagogie
appropriée. |
C'est précisément
vers cette meilleure compréhension "de l'intérieur" de
l'enfant et de l'adolescent dysphasique que nous conduisent les courriers de J.. Nous la remercions de nous avoir autorisés
à les reproduire. |
Les
courriers de J. ont été échangés
sur la liste de diffusion "dysphasie", liste d'échanges autour
du thème de la prise en charge des enfants et adolescents souffrant de
troubles sévères du langage. |
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Pour
mieux comprendre la vie et les difficultés d'un jeune dysphasique
|
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Le
14 février 06 : Synthèse |
Je
m'appelle J. J'ai 24 ans. Depuis mon enfance, j'ai souffert
de sérieux troubles de langage. Depuis l'age de 5 ans, j'ai suivi de manière
intensive l'orthophonie. Ce n'est qu'à l'âge de 16 ans que mon orthophoniste
m'a dit que mes troubles de langage étaient dus à la dysphasie.
Ces troubles grâce à l'orthophoniste ont beaucoup diminué
mais j'ai toujours des séquelles. |
Mes
parents ont aperçu le problème à la 2ème année
de maternelle quand j'avais 4 ans : je ne parlais pas. Je commençais des
séances d'orthophoniste 3 fois par semaine. |
A
la troisième année de la maternelle, je sortais des sons que seuls
mes parents pouvaient comprendre. On a conseillé à mes parents de
me mettre dans une maison pour retardé mental ! Mais heureusement, mon
orthophoniste a pu intervenir en me défendant en disant que j'étais
aussi intelligent que les autres et qu'il ne fallait pas désespérer.
J'ai pour cela redoublé la 3ème année de maternelle. Avec
ces problèmes de langage, il y avait un problème de coordination
de gestes. Je ne pouvais pas attraper et taper un ballon. Je n'arrivais pas à
faire les lettres. Jusqu'assez tard, je n'arrivais pas à faire les lacets
ou m'habiller. |
Durant
le primaire, ces troubles sont restées. J'ai suivi l'orthophonie de manière
intensive (trois séances par semaine). J'avais de grandes difficultés
de prononciation. J'articulais très mal. Avec la prononciation, je n'arrivais
pas à structurer les phrases. Par exemple, jusqu'à l'âge de
8 ans, je n'arrivais pas à faire des phrases et n'utilisais pas le pronom
" je ". J'avais tendance à ne pas dire les prépositions,
ou à les utiliser à mauvais escient. Je connaissais les règles
de grammaire mais je ne pouvais pas les appliquer du fait des problèmes
de compréhension du sens des phrases (qui fait quoi
). Je ne pouvais
pas faire une phrase sans une faute de syntaxe. Mon vocabulaire était très
limité. |
Bien
entendu, j'ai dû faire face à des moqueries et des insultes des autres
élèves à cause de ces problèmes de langage. Je n'avais
pas de copains, ce qui a alerté mes parents et mes professeurs. A cause
de cela, je me suis replié sur moi-même (toujours seul dans la cour),
d'où des séances avec le psychiatre (1 à 2 séances
par semaine). Le rôle du psychiatre était de m'interroger dans moi-même
pourquoi cela ne marchait pas avec les autres et comment je pouvais faire. Je
pense également que c'était un suivi pour voir mon état.
Pour les moments difficiles, le psychiatre m'administrait du magnésium. |
Malgré
ces difficultés, j'ai pu aller au collège. Comme les professeurs
étaient conscients de mes problèmes et que j'étais sérieux,
ils essayaient de me noter surtout sur le fond. Mais cette réussite s'est
faite au détriment du temps de loisir. En effet, je n'avais pas le temps
de m'amuser. Après la classe, c'était l'orthophoniste et le psychiatre.
Les week-ends étaient souvent très occupés à cause
de cela. Mais ce qui m'a sauvé, c'était surtout la volonté
de réussir malgré mes difficultés et une forte relation entre
les professeurs et l'orthophoniste qui m'a soutenu. Je n'ai pas eu vraiment d'enfance
dans le sens de m'amuser. Mais je suis tout à fait conscient que c'était
le prix à payer pour m'en sortir et éviter de sortir du système. |
Au
collège, c'est là que les progrès ont commencé à
être sensibles. Ils ont pu se faire grâce à ma conscience de
mes problèmes. Les plus fortes difficultés étaient dans les
domaines littéraires (principalement en langue). La bête noire pour
moi était les langues et tout ce qui était rattaché à
la rédaction, à l'expression, à la grammaire et à
l'orthographe. Quand je parlais, j'arrivais à voir mes difficultés
mais le problème était de les corriger ! Dans les devoirs, je m'énervais
très souvent sur ma copie du fait de la difficulté du "comment
le dire ?". Je savais quoi dire mais je ne savais pas le formuler. Par moment
c'était assez déprimant. En effet, dans toutes les lignes, on ne
lisait que " mal dit " ou les réactions négatives de certains
professeurs. Il fallait souvent être meilleur que les autres pour compenser
les pertes de points dues à ces problèmes de langage. Par contre,
les relations sociales étaient toujours aussi catastrophiques. Mais j'ai
pu continuer à bien progresser jusqu'à l'âge de 16 ans |
Maintenant,
la plupart de mes troubles ont diminué, même si par moment ils reviennent.
Bref, comme disait mon orthophoniste, je " conserverai toujours quelques
éléments de la dysphasie ". On peut toujours atténuer
les effets au minimum mais jamais les supprimer. J'ai toujours des difficultés
à structurer mes phrases en français et surtout dans les langues
étrangères. Lors d'une rédaction, je suis beaucoup plus long
car je dois toujours remettre en cause ce que j'écris (sur la forme). Mais
le plus difficile reste toujours l'oral du fait que je dois penser beaucoup de
choses à la fois (penser à articuler et parler lentement, se poser
les questions pour éviter les fautes de grammaire ou de structures de la
phrase, etc ). Et quand j'oublie ces choses, je deviens encore assez incompréhensible
(d'après ce que j'entends dire). Malgré ce handicap, j'ai pu faire
une réussite scolaire. A la fois mes parents, mon orthophoniste et mes
anciens professeurs n'en reviennent toujours pas. A cause de cette enfance, j'ai
encore des difficultés à avoir des relations avec les autres. |
Si
je dois résumer, la clé de la réussite est surtout fondée
sur les relations : Parents - Orthophoniste - Professeurs - Psychiatre. |
S'il
n'y avait pas eu cette relation et ces gens supers, je serai peut-être à
l'école pour retardé mental ou je me serais au mieux arrêté
en primaire. Mais grâce aux associations, on peut savoir que les enfants
dysphasiques sont des enfants avec une intelligence normale. Quand mon orthophoniste
m'a dit que j'étais dysphasique, je pensais que c'était une "
maladie " typique à moi. Or, je me suis rendu compte que non. |
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| 17 mars 06 : Lecture
et compréhension |
Concernant
la lecture, si je m'en souviens bien, je n'avais pas trop de difficulté
dans le sens du déchiffrage des lettres et des mots. |
Cependant,
j'avais principalement deux sortes de problèmes lorsque je lisais : -
du fait de ma mauvaise articulation, il était assez difficile de me comprendre
(ce n'est que moi qui comprenais ce que je lisais). Les problèmes d'articulation
sont difficiles à expliquer par des phrases (le mieux c'est d'entendre
parler). Il m'était difficile de faire ressortir les différents
sons. - Le principal problème était surtout la compréhension
de ce que je lisais (intervention des problèmes de syntaxe). Je pouvais
lire sans rien comprendre ou alors je comprenais de travers. Il me faut parfois
beaucoup de temps pour comprendre une phrase, pour avoir le temps de l'analyser.
Le problème provient essentiellement de la façon d'analyser les
phrases et les relations entre les mots dans une phrase. Les mots en eux-mêmes
ne posent pas de problèmes mais c'est surtout les relations qu'ils ont
entre eux. Pour travailler ce problème, l'orthophoniste essayait de me
poser des questions (qui fait quoi, etc...) et de me faire comprendre les structures
syntaxiques (la signification des différents prépositions, etc.
). |
Les
devoirs étaient assez longs à faire. Tous les soirs, j'étais
occupé entre orthophonistes et psychiatres. Pour les devoirs, je mettais
trois fois plus de temps que les autres. En primaire, je travaillais souvent jusqu'à
22h30 avec ma mère. |
Ces
problèmes ont diminué fin collège surtout pour l'articulation.
Un exercice qui m'a beaucoup aidé concernant l'articulation était
de m'écouter la voix. Cela m'a permis surtout de prendre conscience que
j'articulais vraiment mal. En effet, la voix était très différente
lorsque je m'entendais parler à moi-même et lorsque je l'écoutais
à travers une cassette. Le travail consistait à lire un texte à
haute voix et l'orthophoniste m'enregistrait. J'ai travaillé cela avec
l'orthophoniste jusqu'à 16 ans. |
Pour
le problème de compréhension, j'arrive maintenant bien à
comprendre, à part les textes littéraires. Si on m'explique bien,
j'arrive à comprendre ce que l'auteur veut dire, d'où l'intérêt
d'avoir une personne qui puisse m'aider. Je travaillais les textes surtout avec
ma mère qui me les expliquait. |
Concernant
les problèmes de gestes, je pense que c'était spécifique
jusqu'à l'âge de 8 ans. Mais je ne m'en souviens pas. C'est surtout
ma mère qui m'en a parlé. Ce dont je me souviens, c'est qu'au CE1
je ne pouvais pas jouer au football car je ne pouvais pas lancer un ballon avec
les pieds (d'où les difficultés supplémentaires pour avoir
des copains). Mais les problèmes de ce genre ont été ensuite
assez vite résolus. |
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| 21
mars 06 : Les frustrations |
Il est toujours bon de rappeler que la dysphasie est complexe et que chaque enfant
est unique. |
Du
fait de mes difficultés de langage, je devais faire face à des moqueries
avec des expressions pas très agréables à entendre de la
part de certains enfants. Quand on se trouve seul, on est beaucoup plus vulnérable
et on se fait facilement manipuler. Si l'enfant se trouve seul, comme j'étais,
il va avoir une moindre conscience de sa naïveté. Le plus grand danger
est celui des effets de groupe (dont malheureusement, j'ai fait l'expérience).
C'est un problème difficile à expliquer. |
Ces
problèmes de langage m'ont pollué la jeunesse car je les vivais
à chaque moment. Cela a été très loin (dépression
et malaise). Bien sûr, j'ai essayé de faire du sport pour intégrer
un groupe. J'ai fait du foot : c'était la cata ! Je faisais perdre l'équipe
! J'ai dû arrêter sous la pression. Mais malheureusement, quand on
est enfant, on ne trouve pas les solutions comme si on était adulte. J'ai
fait un peu de course. J'ai trouvé que dans les sports individuels, il
y avait beaucoup moins de pression que dans les sportscollectifs
Je pense
que je ne suis pas le seul qui ait vécu ce genre de difficultés
et je trouve vraiment injuste qu'on pénalise un enfant tandis qu'il fait
le maximum pour lutter contre ses difficultés. Pour moi, j'ai ressenti
comme une double souffrance et une injustice : la première souffrance liée
à la difficulté à m'exprimer et la seconde aux remarques
des autres élèves. |
Dans
les conditions " normales ", j'étais assez calme. Cependant,
je pouvais m'énerver très facilement, surtout lorsque j'écrivais
et que les autres avaient du mal à me comprendre. Souvent, après
l'école, je revenais assez énervé du fait de ma journée.
A mon sens, deux causes pouvaient expliquer mon énervement : |
-
la difficulté à exprimer oralement ou par écrit ce que je
voulais dire. Pour essayer de vous faire comprendre, c'est comme si vous voyez
une peinture et que vous n'arrivez pas à trouver de mots et les phrases
pour l'expliquer. Avec ce problème, s'exprimer devient un exercice très
difficile et très fatigant. Une grande frustration apparaît car on
ne peut transmettre ce qu'on a dans la tête. On a l'idée mais on
ne trouve pas les phrases. On a beau chercher et chercher
C'est dur d'entendre
dire que la phrase est mal dite alors qu'on a cherché et qu'on a pensé
que la phrase était bonne. Pour l'oral, il m'était difficile d'admettre
que j'articulais mal. Car le problème était que lorsque je m'entendais
parler dans ma tête, j'avais l'impression que j'articulais aussi bien que
les autres. Mais à chaque fois, on me disait de parler plus lentement et
de manière plus distincte. Ce n'est pas facile d'accepter d'entendre ce
genre de remarques plusieurs fois dans la journée
|
-
La deuxième cause de l'énervement, c'était les réactions
vis à vis des autres. Je n'avais pas d'amis et de copains. Donc j'étais
livré à moi-même. De plus, quand les autres venaient vers
moi, ce n'était que pour les insultes et des remarques pas très
sympas à propos de mon langage. Ceci a duré jusqu'en 4ème. |
Avec
tout cela, le soir, je revenais souvent énervé. Je craquais de temps
en temps en n'arrivant pas à comprendre pourquoi. Un moyen de me calmer
était la musique (le plus souvent classique). Mes parents pouvaient connaître
comment j'étais si j'écoutais de la musique en revenant de l'école.
La musique était un moyen de m'évader, de me remonter le moral et
donc de me calmer et de m'apaiser. |
|
| 24
mars 06 : Prise en conscience des problèmes |
Lorsque
je m'entendais parler, j'avais une très grande frustration. Je n'arrivais
pas à me comprendre quand je m'entendais parler ! J'ai pris ainsi conscience
du fossé important entre ma voix intérieure et ma voix extérieure
La prise de conscience du handicap passe d'abord par l'acceptation de ce handicap
et c'est grâce à cela que j'ai pu progresser. Ceci suppose que j'accepte
que j'écris mal et que je parle mal. Cet état d'esprit me permet
ainsi de mieux accepter les remarques que j'ai pu avoir plutôt que de les
ignorer. Avant de parler, il faut toujours me dire de prendre le temps de parler.
Pour l'écrit, je dois toujours me remettre en doute pour essayer d'apercevoir
les mauvaises phrases et les mauvaises expressions et donc de les corriger. C'est
un exercice mental difficile. J'essaye de parler à haute voix mes phrases
pour voir si cela sonne bien. |
Au
collège, mon handicap se manifestait par la lenteur. On me reprochait d'être
très lent mais c'était à cause du temps passé à
essayer de bien comprendre les énoncés et à trouver mes phrases.
Le plus souvent, je ne pouvais pas terminer mes contrôles. Si j'essayais
d'écrire vite, c'était assez incompréhensible et maladroit.
Pour être sûr d'avoir compris les consignes quand j'avais des difficultés,
je demandais à ma prof de me les expliquer ou j'essayais de dire ce que
je comprenais. Quand les consignes étaient claires (phrases courtes), je
n'avais pas de difficultés. C'était différent quand les phrases
devenaient complexes. D'ailleurs, j'ai pu avoir mon BEPC grâce aux points
supplémentaires des contrôles continus. Mais, heureusement, les rééducations
intensives avec mon orthophoniste m'ont permis de m'améliorer et surtout
d'être compris malgré les phrases maladroites et les mauvaises tournures
d'expression. J'ai donc pu dans mes contrôles exprimer, plus ou moins difficilement
selon les cas, ce que je savais. |
Les
difficultés résidaient surtout dans la création (rédiger
une histoire). Mais j'avais une méthode pour pouvoir faire mes contrôles
surtout quand j'étais au lycée. Tout d'abord dans le temps dont
je disposais, je laissais ¾ du temps à la rédaction et ¼
de temps aux connaissances (voir parfois moins). Sur un brouillon, je mettais
très vite les connaissances. Ceci me prenait ¼ du temps. Pour le
reste, je m'expliquais de manière assez brève. J'écrivais
je pense quatre à cinq fois moins que les autres. Mais j'avais de bonnes
notes du fait que j'avais pu mettre toutes mes connaissances (c'était du
condensé). |
J'ai
pu avoir mon BAC : c'était le plus beau jour de ma vie car cela représentait
pour moi une victoire contre ces problèmes de langage. Mes parents n'en
revenaient pas. A aucun moment, ils avaient pensé que je pouvais aller
si haut. Je suis allé à l'Université. Heureusement, il y
avait beaucoup de math, donc pas trop l'occasion d'utiliser le français.
D'ailleurs, dans les copies, je ne faisais pas de phrases (comme il fallait faire
vite). J'utilisais beaucoup de graphiques et de symboles. De plus les contrôles
étaient assez anonymes et beaucoup d'étudiants étrangers
qui ne connaissaient pas trop le français étaient à l'Université
Ils corrigeaient en fonction du fond et non de la forme. |
Mes
problèmes m'ont rattrapé en DEA. Les profs étaient assez
impressionnés par mes fautes de français (une faute toutes les deux
lignes, beaucoup de fautes de syntaxe). Cela m'a remis le moral à zéro
car je n'arrivais pas à m'en sortir. Assez désespéré
j'en ai parlé à mon orthophoniste. C'est là qu'elle m'a dis
que je ne pourrais pas progresser suffisamment pour éviter ces fautes.
Comme je fais une thèse actuellement, mes fautes sont corrigées
par mes parents et mon orthophoniste. D'ailleurs, j'aurai toujours besoin d'une
personne tiers pour me corriger
|
Le
but est de domestiquer notre handicap et de trouver des stratégies
. C'est surtout grâce à mes parents et à leur présence
que j'ai pu m'en sortir. Ils ont été là toujours pour m'aider
à progresser. Ma réussite est le fruit d'une équipe ! Quand
je reparle de ma jeunesse, mes parents me parlent souvent à cette époque
de leur désespoir quand j'étais petit.. Pour ma part, ma stratégie
a bien payé mais le plus difficile est l'attente des progrès. Le
plus dur est de passer le primaire et le collège. Mais, c'est surtout à
mes parents que je dois beaucoup. |
| |
| 31
mars 06 : ne jamais désespérer |
Concernant
la voix, je suis tout à fait d'accord que tout le monde n'aime pas s'entendre,
du fait que la voix intérieure est toujours différente de la voix
extérieure. Je m'entendais à l'intérieur de moi bien articuler
tandis qu'en réalité j'articulais mal. Dans mon enfance (heureusement
plus maintenant), même mes parents ne me comprenaient pas à 7 ans.
C'était ce décalage entre l'impression que j'articulais comme tout
le monde tandis que j'étais pour la plupart était inaudible. Quand
je disais que je ne m'aimais pas m'entendre parler, c'était à cause
de cette différence de prononciation. C'est grâce à un travail
d'écoute que j'ai pu prendre conscience de ces problèmes et donc
essayer de me corriger. C'est grâce à ce genre de travail que j'ai
pu progresser et faire un effort supplémentaire pour parler plus calmement
et de manière plus distincte. C'est vrai que les résultats ont été
assez spectaculaires dans mon adolescence. |
C'est
assez démoralisant d'entendre toujours le même commentaire avec des
profs différent ! Par exemple, pour mon mémoire, mon prof a trouvé
que le fond était vraiment superbe mais il m'a demande de corriger toutes
les tournures de phrases. Le problème est que je ne les voyais pas et que
je ne savais pas comment les corriger. C'est pourquoi j'ai recommencé à
revoir l'orthophoniste pour encore essayer de progresser. C'est là qu'elle
m'a dit que je ne pouvais pas faire ce genre de travail seul. |
Heureusement,
pour l'enfant dysphasique, les problèmes de langage n'ont rien à
voir avec l'intelligence : c'est surtout cela qu'il faut retenir. Il faut distinguer
dans les rédactions le fond et la forme. On peut avoir un excellent fond
avec une forme médiocre. C'est pourquoi surtout pour un enfant souffrant
de problèmes de langage, il est important qu'il soit noté surtout
sur le fond (les connaissances et l'intelligence) plutôt que sur la forme
(la manière de le rédiger). Mais même malgré les difficultés,
on peut s'en sortir. Il ne faut jamais se désespérer ! |
Note
ISP
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Complément - Juin 2010
J. a soutenu avec succès sa thèse de doctorat en économie de l'environnement. |
Note
ISP |
Nouveau complément - février 2013
J. vient d'obtenir la qualif qui lui permet de postuler pour devenir maître de conférence. Bravo !
Ses efforts ont payé ! |
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Autres témoignages
de parcours scolaire et d'insertion professionnelle |
Cathy
15-10-07 | Je
suis dyslexique mixte sévère avec trouble de l'attention, reconnue
par la cotorep. J'ai arrêté ma scolarité à l'âge
de 16 ans, sans aucun diplôme et avec un niveau scolaire de CM2. |
J'ai
travaillé en tant qu'ouvrière dans une usine de couture durant huit
ans ....Je me suis mariée et j'ai demandé mon agrément pour
devenir assistante maternelle. J'ai fait ce métier jusqu'à la naissance
de mon 2eme enfant qui m'a donné droit à un congé parental
de 3 ans ! |
C'est durant
cette période que de nouveaux horizons se sont dressés devant moi
! Mon fils ainé a fait son entrée à l'école primaire
et bien qu'il ait su lire en 3 mois certaines difficultés similaires à
celles que j'avais connues dans l'enfance sont apparues et les enseignant nous
ont alertés ! C'est ainsi en apprenant la dyspraxie et la dysorthographie
de mon fils que tout s'est accéléré pour moi ! Jai fait des
bilans à mon tour et le fait d'apprendre que j'étais dyslexique
et non pas une idiote m'a poussé à reprendre ma scolarité
tout en exécutant des séances de rééducation neuropsychologique
et orthophonique ! |
J'ai
repris depuis la 6eme et je suis remonter jusqu'au bac que j'ai obtenu ! Cela
s'est fait par diverses façons ! La première, de la 6ème
a la 3ème, par l'intermédiaire du cned ! J'apportais mes livrets
de cours a mon orthophoniste et on travaillait la conjugaison, la grammaire, l'orthographe,
le calcul, les rédactions, les résumés de texte, tout çà
en lien avec ce qui m'était demandé dans mes cours ! |
Après
l'obtention du bac ....Jai effectué des bilans de compétences à
la suite desquels j'ai passé et réussi le concours d'aide soignante
alors que peu de places étaient offertes ! Aujourd'hui j'exerce ma profession
en tant que titulaire dans un hôpital ! |
Mon
deuxième fils est dyslexique mixte également et croyez bien qu'il
y a un vrai partenariat entre enseignant, orthophoniste et moi même ! |
Mais
je suis dys et je sais ce dont nous avons besoin et tout est plus facile pour
moi que pour des parents qui ne vivent pas ces difficultés au fond d'eux
mêmes ! |
Alors
j'aimerais dire a tous les petits dys.... de ne pas se décourager, que
chaque classe passée, chaque examen réussi, chaque diplôme
en poche est un réel effort accompli mais quelle sensation intense ! |
Chaque
dys a les moyens de réussir et le partenariat est une des clés principales..
|
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Mise
à jour : 18/11/07
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