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LES IME TOUJOURS D'ACTUALITÉ ?

 

 
Les IME, toujours d'actualité ?
  Un article de Manuela Séguinot publié dans Ecole et handicap, 2 mars 2019
  Nous en donnons ci-dessous de larges extraits
En 2018-19 les IME accueillent environ 80 000 enfants et jeunes soit 1/5ème des 400 000 élèves en situation de handicap.
(Pour préciser) la spécificité de ces Instituts Médico-Educatif marquons d’abord la différence des objectifs et des accompagnements entre l’ULIS (Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire) et l’IME.
L’objectif des ULIS est un objectif scolaire
Les ULIS accueillent dans un environnement scolaire ordinaire des enfants porteurs de handicap. Les classes ULIS ont un effectif réduit (maximum 12 élèves) et elles bénéficient de la présence d’un AVS aux côtés de l’enseignant spécialisé.
L’organisation est adaptée aux besoins spécifiques des enfants. Les programmes et les objectifs scolaires ne sont pas ceux du système scolaire ordinaire mais sont individualisés en fonction du PPS de chacun. L’ULIS peut recevoir des élèves dont les acquis sont très réduits. L’enseignant rencontre dans le cadre du PPS les professionnels qui suivent l’enfant. Certains enfants bénéficient d’actions de soin ou de rééducation. Malgré tout, l’ULIS reste une classe. Son objectif est fondamentalement d’ordre pédagogique, il est celui des apprentissages scolaires
L’objectif des IME est un objectif éducatif
Au sein d’un IME, en revanche, le point de vue est différent. L’objectif scolaire est intégré dans un objectif plus large, qui est un objectif éducatif
A l’IME, l’accompagnement des enfants se fait d’une toute autre manière que dans l’école. Les enfants sont répartis en petits groupes de vie, en fonction de leur âge, et ils sont encadrés par des éducateurs spécialisés, des moniteurs éducateurs, des aides médico psychologiques ou des éducateurs techniques. Il n’y a pas d’AESH dans les IME.
Les prises en charge paramédicales telles que l’orthophonie, la psychomotricité, la psychologie, l’ergothérapie ne sont pas ajoutées au projet scolaire. Plus ou moins en marge de celui-ci, elles font partie du projet global de l’enfant.
Les « ateliers » qui leurs sont proposés répondent à des critères très précis qui figurent dans leur projet individuel. Du bien-être à l’autonomie, tout est fait pour que les jeunes puissent évoluer dans les meilleures conditions possibles.
Dès le plus jeune âge, les gestes d’hygiène du quotidien sont appliqués : du lavage des mains au brossage des dents, ces automatismes sont réguliers et font partie des apprentissages indispensables.
Les repères dans le temps prennent aussi une place importante afin que les enfants puissent maîtriser au mieux le déroulement de la journée. Très souvent, les emplois du temps sont établis quotidiennement et individuellement. Ils sont constitués de pictogrammes (images) et de photos afin que les enfants puissent visualiser et communiquer avec ces supports mis à leur disposition.
Tout est fait pour que la communication puisse être naturelle, spontanée et facilitée. De nombreux outils sont mis en place pour les aider. L’échange est indispensable pour qu’un lien puisse se créer et qu’une relation de confiance puisse s’installer durablement. Certaines méthodes propres aux institutions peuvent être utilisées comme le Makaton qui est une approche multi-modale de la communication associant la parole, les signes et/ou les pictogrammes utilisés par les différents professionnels et les paramédicaux de l’institut.
Des actes du quotidien y sont également réalisés à tour de rôle comme le dressage de la table pour l’ensemble du groupe concerné. Plusieurs notions y sont travaillées : le dénombrement, le spatio-temporel, l’autonomie, la motricité… Bref, tout ce qui est proposé aux enfants a un objectif défini.
Chaque enfant de l’IME bénéficie d’un projet Projet Individualisé d’Accompagnement (PIA) et d'un PPS - La scolarisation
(...) Au sein des IME, une prise en charge scolaire est possible quand cela fait partie du Projet personnalisé de l’enfant. Des enseignants spécialisés sont mis à la disposition de l’établissement, ils sont organisés en Unités d’Enseignement (UE).
La scolarisation de chaque enfant est cadrée par un PPS notifié par la MDPH. Celui-ci est mis en œuvre dans le cadre du PIA. C’est dire que la scolarisation n’est pas l’affaire des seuls enseignants mais que ses objectifs sont partagés par tous les personnels de l’établissement.
Chacun y contribue selon sa compétence propre, de même que les enseignants partagent les objectifs du PIA. Les enseignants travaillent en étroite collaboration avec les autres personnels de l’établissement. Ils indiquent quels pourraient être les objectifs d’apprentissages à atteindre et les modalités de la prise en charge. Mais le projet est réfléchi par toute l’équipe.
Le PIA peut prévoir qu’un éducateur soit présent dans la classe. Parfois des notions sont travaillées en lien avec les éducateurs du groupe ou avec les paramédicaux qui le suivent, afin de favoriser au mieux les apprentissages. Le lien entre chacun des intervenants est essentiel.
Les IME, acteurs de l’inclusion scolaire
Souvent, les parents craignent l’aspect « ségrégatif » de l’orientation en IME. Mais depuis longtemps, il a été demandé aux établissements du secteur médico-éducatif d’être au service de l’inclusion scolaire et de la favoriser pour chacun de leurs élèves, dès qu’ils en ont la possibilité.
La première étape avait été celle de la relance des SESSAD, en 1989 (...)
D’autres formes d’inclusion se développent aujourd’hui, qui peuvent être :
  • Soit individuelles, lorsqu’un enfant de l’IME est scolarisé à temps partiel dans une école voisine
  • Soit collectives, c’est par exemple une ou plusieurs Unités d’Enseignement qui sont délocalisées dans une école ou dans un établissement voisin. Les UEM et les UEEA en sont un exemple à suivre.
Un vrai plus, l’accompagnement à la sortie l’IME
(...) Les IME n’abandonnent pas les jeunes et leurs familles au terme de leur cursus. Ils ont pour mission de trouver des solutions d’avenir pour ces adultes en devenir et, bien souvent, ils les accompagnent jusqu’à ce qu’ils obtiennent une place dans des structures telles que les ESAT.
En conclusion…
L’inclusion se développe et nous ne pouvons que nous en féliciter. Les IME et leurs Unités d’Enseignement peuvent y contribuer. Certains ont déjà délocalisé toutes leurs Unités d’Enseignement dans les écoles et les collèges voisins. Mais c’est surtout leur potentiel éducatif et thérapeutique qui pourrait être mis encore plus au service d’élèves en inclusion scolaire, en collaboration avec les enseignants (...)
  Manuela Séguinot est Aide Médico Psychologique dans un IME
Son blog : https://monhandicapamoinesevoitpas.blogspot.com/
 
Question sur les acquis et le devenir des élèves
Jean-Marc Bardeau



23-03-19
La question de l’insertion professionnelle et sociale se pose aussi pour les élèves des ULIS, voire des classes ordinaires ? Dans quelles mesures, ces élèves à l’âge adulte, échappent-ils au travail protégé ?
SI l’insertion professionnelle, en ESAT ou en milieu ordinaire, peut être un des objectifs de l’éducation tant en classe ordinaire qu’en ULIS ou en IME, ce ne peut être le seul. La capacité de gérer sa vie quotidienne, d’accéder à une certaine culture pour ne pas trop s’ennuyer, peuvent être d’autres perspectives proposés aux élèves atteints de déficiences intellectuelles.
L’inclusion scolaire en général, favorise-t-elle davantage que l’I.M.E ce qu’il conviendrait de définir comme une autonomie sociale et culturelle des adultes vivant avec des déficiences ?
Une autonomie qui pourrait être soutenue par une aide, un soutien tout au long de la vie, pour la satisfaction des personnes. Selon moi, toute autonomie est en effet dépendante du milieu où nous vivons. C’est vrai pour les personnes dites « valides » cela l’est d’autant plus pour les personnes vivant avec des déficiences.
Au-delà de l’espace éducatif, spécialisé ou ordinaire, cette question introduit peut-être la perspective de la déscolarisation des enfants et adolescents avec déficiences intellectuelle, pour y substituer une éducation à l’autonomie, certes domestique, mais aussi sociale et culturelle.

Jean-Marc Bardeau – c hercheur retraité en sciences de l’éducation et sur la condition des personnes handicapées. 

Note ISP

23-03-19
Somme toute, le problème n’est pas tant de savoir si les écoles sont plus ou moins inclusives ou si les établissements sont plus ou moins ségrégatifs que de savoir comment ils préparent l’avenir des personnes handicapées. Et l’avenir, ce n’est pas seulement l’insertion professionnelle, c’est la capacité de gérer sa vie quotidienne et d’accéder à une certaine culture.
 
Mise à jour :10/05/19

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