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L'INCLUSION INDIVIDUELLE
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Les effets de l'inclusion scolaire

sur les élèves non handicapés


 

Objet : Une question sur les effets de l’inclusion scolaire auprès des élèves non handicapés : l'inclusion scolaire contribue-t-elle à réduire la distance sociale ?
   
   
  Un article de Kahina Harma & Zdenka Gavornikova-Baligand
  Distance sociale à l’égard du handicap intellectuel en milieu scolaire : évolution en fonction de l’interaction des facteurs contact et visibilité du handicap
  Dans "L’inclusion scolaire - Perspectives psychosociales" 1922 (chap. 3 - pp. 62-84)
  Aux Éditions de l’Université de Bruxelles - Avenue Paul Héger 26 - CPI 163, 1000 Bruxelles EDITIONS@ulb.be www.editions-ulb.be


Quels sont les effets de l’inclusion scolaire pour les élèves non handicapés qui côtoient dans leur classe un camarade handicapé ? On affirme volontiers depuis toujours que ces effets sont positifs, pour eux et sans doute pour la société puisque ces élèves sont conduits à mieux connaître le handicaps et à l’accepter dans leur entourage. Mais en fait les études sur le sujet sont rares.
C'est pourquoi un article récent, qui présente les effets de l’inclusion d’élèves présentant un handicap intellectuel  auprès de leurs camarades non handicapés, publié aux éditions de l’Université de Bruxelles, a retenu notre attention.
 
L’enquête porte sur la distance sociale à l’égard du handicap intellectuel en milieu scolaire et son évolution. La distance sociale, c’est la distance entre « nous » et « les autres ». « Nous », c’est le groupe auquel on appartient. « Les autres », ce sont ceux qui sont différents.
On notera que les élèves ayant été scolarisés dans un cadre d’inclusion scolaire sont moins anxieux vis-à-vis des personnes ayant un handicap intellectuel, et sans doute même plus tard à l’âge adulte. Mais encore ? La question est de savoir dans quelle mesure la familiarité avec le handicap influence l’attitude par rapport aux élèves en situation de handicap et si elle contribue à réduire la distance sociale.
Méthode
L’enquête présentée dans l’article a été réalisée dans trois collèges pratiquant l’inclusion scolaire. Pour étudier l’attitude et la distance sociale ses élèves à l’égard de leurs camarades handicapés, les questionnaires et les observations ont porté sur les comportements des élèves dans la classe, dans le collège et en dehors du collège.
Les comportements observés sont par exemple
- en classe : je parle (ou je ne parle pas) avec l’élève en situation de handicap, je  m’assied à côté de lui, je le choisirais pour faire un travail en groupe, je l’aiderai s’il a des difficultés ?
- dans l’établissement : je ferai du sport en club avec lui, je lui parle pendant la récréation, je mangerai avec lui à la cantine, je jouerai  avec lui pendant la récréation
- en dehors de l’établissement : je passerai du temps avec lui en dehors du collège, je l’inviterais chez moi, j’irais chez lui s’il m’invitait, j’irais  au cinéma avec lui.
Observations
Les observations sont réalisées notamment en début et en fin d’année scolaire. On constate qu’en début d’année les élèves ont une attitude d'autant moins favorable à l’égard d’un pair en situation de handicap que les comportements présentés sont éloignés de la classe.
Mais il y a une évolution en cours d’année, surtout vis-à-vis des élèves présentant un handicap intellectuel visible. En classe ou dans l’établissement, les élèves deviennent plus favorables à interagir avec un camarade dont le handicap est visible.
Les relations dans l’établissement sont sans doute particulièrement significatives, car les interactions en classes sont obligatoires, alors qu'ailleurs dans l’établissement elles restent libres.
Les élèves restent par contre moins favorables à côtoyer leurs camarades handicapés en dehors de l’établissement.
Le fait d’être en contact direct avec un camarade présentant un handicap intellectuel visible a donc un effet positif réel, mais limité, sur l’attitude des participants.
Conclusion et perspectives
Les résultats de l’étude montrent donc que les élèves maintiennent une distance sociale avec leurs camarades présentant une déficience intellectuelle. Cette distance se traduit par le fait d’avoir une attitude moins favorable dans des contextes décentralisés de la classe, c’est-à-dire lorsqu’ils reposent sur le choix délibéré d’entretenir des relations de proximité avec le camarade en situation de handicap.
Ce résultat peut s’expliquer notamment par le caractère « importunant » du handicap auquel ces élèves sont confrontés. Importunant, c’est le terme qu’utilisent les auteurs de l’article. Le handicap intellectuel peut être considéré comme un handicap importunant puisqu’il peut altérer le langage et les compétences en communication des personnes qui en sont porteuses. Ce caractère importunant de la déficience intellectuelle elle-même peut expliquer la distance sociale entretenue avec des élèves présentant ce handicap.
Une expérience inclusive ne suffit pas à contourner l’effet négatif de l’importunité d’un handicap intellectuel. Le handicap constitue une forme d’altérité radicale qui entraine une mise à distance.
Remarques complémentaires
Les résultats ont montré que les enfants étaient plus disposés à aider qu’à être amis avec un camarade présentant un handicap. Apporter une aide peut être reconnu et valorisé par les adultes, enseignants, personnels éducatifs ou parents.
Evolution plus favorable concernant les handicaps visibles, tels que la Trisomie. Mais se méfier des stéréotypes de la trisomie : les personnes présentant une trisomie sont considérées comme affectueuses, amicales et heureuses.
Les attitudes des enseignants ont également pu influencer celles des élèves. Ainsi, les futures recherches portant sur les attitudes des élèves devraient également s’intéresser à celles des enseignants pour observer d’éventuelles influences mutuelles.
Enfin, cette étude s’est déroulée dans des établissements dans lesquels aucune action éducative particulière sur le handicap n’avait été mise en œuvre auprès des élèves. Or, on sait que les programmes de déstigmatisation peuvent influencer les attitudes des élèves.
Les recherches futures pourraient donc contribuer à trouver des actions concrètes basées sur des contenus scientifiques pour influencer positivement l’attitude des élèves vis-à-vis de leurs camarades déficients intellectuels.





Mise à jour :06/10/2022

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