RETARD
MENTAL ET SCOLARISATION |
présentation |
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Un
groupe éducatif en maternelle Maternelle
Gaston Balande - La
Rochelle - 17 |
La
maternelle Gaston Balande | En
2003, l'ADAPEI (Association départementale des parents et amis de personnes
handicapées mentales) saisit l'occasion de locaux disponibles dans les
bâtiments de l'école maternelle Gaston Balande pour y installer,
avec l'accord de la mairie de La Rochelle, son sessad des 0-6 ans. L'objectif
est bien de favoriser une intégration en milieu ordinaire, conformément
à la mission des sessad. | L'école
maternelle Gaston Balande compte 4 classes : Très petite, Petite, Moyenne
et Grande Sections. Elle est située en ZEP, les effectifs par classe
sont donc limités à 25 élèves et l'école accueille
les enfants de 2 ans de son secteur. | | Le
sessad 0-6 ans compte 15 places pour des enfants présentant un retard
global du développement. Il suit des enfants déjà scolarisés
dans d'autres écoles, des enfants encore non scolarisés et le groupe
éducatif des enfants qui fréquentent la maternelle Gaston Balande
et que nous présentons ici. |
SESSAD
de l'ADAPEI
7 rue du Gal de Castelneau
17000 LA ROCHELLE
05 46 67 81
08
sessad17@wanadoo.fr
Chef de service
: Bernadette Duclosson |
|
|
|
ISP | Présentation
Nous
remercions les personnels de l'école et ceux du sessad pour cette présentation
du "groupe éducatif". Ce groupe éducatif, fondé
sur le partenariat., nous intéresse à plus d'un titre et notamment |
-
parce qu'à une époque où l'on insiste sur le bien-fondé
et la nécessité de prises en charge précoces - et en particulier,
comme l'a rappelé un rapport récent de l'INSERM, auprès des
enfants à risques - ce type de fonctionnement, caractérisé
par une petite unité de soin et d'éducation spécialisée
travaillant en lien très étroit avec l'école, devrait, nous
semble-t-il, aller en se multipliant ; |
-
parce que l'aspect collectif des actions conduites par le sessad et par l'école
leur confère une force et une cohérence accrues que n'atteindraient
pas des actions individuelles, en permettant une collaboration plus régulière
des personnels (présence de l'éducatrice dans la classe, par exemple)
ou des actions plus soutenues que seul le groupe rend possible (voir par exemple
le témoignage de l'orthophoniste) ; |
-
parce que rien n'empêche, en principe, un IMP, après ouverture d'un
sessad, ou un Hôpital de Jour de déplacer un groupe d'enfants dans
une école, pour exercer une prise en charge éducative spécifique
tout en maintenant des relations quotidiennes avec le milieu de vie ordinaire
des enfants ; |
-
et parce que, en outre, chez un certain nombre des enfants concernés, le
retard global dont ils souffrent est aggravé par les carences éducatives,
dans des milieux souvent très démunis. De ce point de vue, l'aspect
social des interventions du sessad, en liaison avec les services sociaux, est
partie intégrante du projet. |
|
POINTS
DE VUE DES ACTEURS |
| |
La
Directrice de l'école, institutrice de la Petite Section |
| Une
collaboration naturelle... |
Mettre
en place un partenariat avec les classes fut chose facile :
- Nous connaissions
cette organisation, car nous avions reçu dans le passé des enfants
en situation difficile, avec une éducatrice ; et nous avions apprécié
l'approche qu'avait cette structure des enfants présentant des troubles
divers.
- Le SESSAD est installé dans une partie des locaux de l'école.
-
Il semble évident à tous de partager le quotidien : conversations
sur les activités de classes, sur l'organisation, les rythmes, les rites,
les projets, les difficultés rencontrées... |
Le
SESSAD partageait donc tout d'abord nos temps de récréation puis
il fut invité aux événements saisonniers (fêtes diverses,
goûters, spectacles...). |
Enfin
certains enfants non scolarisés ont assisté à des moments
de jeux de doigts, comptines, motricité etc... et d'observateurs ils sont
devenus acteurs avec les autres enfants de la classe. Sans distinction particulière.
Ces enfants ont ainsi fait quelques premiers pas d'écoliers dans la toute-petite
section. |
| ...mais
voulue et organisée | |
Cette
collaboration "naturelle" n'a pu se faire que sous certaines conditions
très clairement établies dès le début de l'expérience
: |
- Les
enfants relèvent de l'organisation SESSAD et sont toujours accompagnés
d'une éducatrice.
- Le travail de la classe est mené par l'enseignante.
L'éducatrice suit le travail proposé et ce petit groupe "rapporté"
se "coule dans le moule" ; mais les exigences de réussite découlent
des besoins et des difficultés de chacun.
- L'arrivée ponctuelle
de ces enfants ne doit pas faire un sur-effectif.
- Les relations entre adultes
sont basées sur la confiance, l'expression, l'échange et la capacité
d'adaptation des uns et des autres. |
| Pour
une aide précoce |
On
réalise ainsi un regard croisé enseignante/éducatrice sur
l'enfant en difficulté (SESSAD ou non). Nous inscrivons en effet des enfants
pour lesquels aucune investigation n'a été faite, mais qui nous
semblent déjà rencontrer de sérieuses difficultés,
et pour lesquels nous pouvons envisager de mettre en place une aide précoce.
N'est-ce pas là le rôle premier de l'Ecole Maternelle ? : permettre
à TOUS les enfants de faire leurs premiers pas en collectivité,
de découvrir des projets d'activités qui vont les faire grandir
en franchissant les obstacles. |
Ainsi
le travail entrepris en toute-petite section se poursuit en petite section, et
on peut espérer une évolution vers une intégration progressive,
puis à temps plein dans les autres sections. Ceci induit bien évidemment
un travail d'équipe entre enseignantes avec des échanges permanents
concernant les pratiques pédagogiques. Cohérence pédagogique
nécessaire de toute façon pour le bon fonctionnement de l'Ecole,
quelles que soient les situations rencontrées. |
| Dominique
Bossennec, Directrice de la Maternelle Gaston Balande 23 mars 2006 |
| |
L'éducatrice
et la Chef de Service du SESSAD ADAPEI 17. |
| Des
initiatives partagées |
Pour
avoir effectué différents accompagnements, le SESSAD peut témoigner
des expériences plus ou moins heureuses de scolarisation vécues
par les enfants et leurs familles. |
Il
est en effet important que les enfants puissent partager cet espace de socialisation
qu'est l'école au milieu de leurs pairs, mais pas dans n'importe quelles
conditions. |
Le
groupe de soutien collectif préparatoire et d'accompagnement à la
scolarisation implanté dans l'école maternelle de Gaston Balande
depuis Septembre 2003 a été riche d'expériences pour l'équipe
pluridisciplinaire du service, l'équipe pédagogique de l'école,
le personnel de mairie et bien évidemment les familles. |
Cette
expérience partagée grâce à la bonne volonté
des enseignantes de cette école, nous a donné matière à
réfléchir sur l'accueil des enfants de 3 à 6 ans présentant
un retard. |
La
présence physique du personnel éducatif du SESSAD à temps
plein sur l'école Gaston Balande a permis à chacun de s'apprivoiser
et aux enseignants d'inviter progressivement les enfants du groupe et leurs éducatrices
à partager des temps collectifs. |
L'accueil
des enfants suivis par le SESSAD se fait dans les locaux de l'école. |
| Situation
antérieure : un accueil éducatif | EXEMPLE
D'ACCOMPAGNEMENT
A LA SCOLARISATION |
de
A
présentant un retard global de développement | Septembre
2003 : Scolarisé à temps partiel en Petite Section
dans l'école de son quartier avec suivi SESSAD. | Février
2004 : Scolarisé à temps plein dans son école
de quartier en Petite Section avec intervention une fois par semaine de l'éducatrice
du SESSAD. | Mai
2004 : Grande souffrance d'A... dans la classe, décision d'arrêt
de la scolarisation. | Juin
2004 : Accueil à temps complet sur le groupe de soutien collectif
à l'école Gaston Balande + accompagnement éducatif à
domicile. Prises en charge mises en place en orthophonie,
en psychologie et en psychomotricité. | De
Septembre 2004 à Janvier 2005
: Fréquentation de la classe de Petite Section à l'école
Gaston Balande avec le soutien d'une éducatrice. | Janvier
2005 : Scolarisation en classe de Petite Section sans accompagnement
tous les lundis matin. | Mars
2005 : Inscription d'A
à l'école maternelle Gaston
Balande avec augmentation de temps en Petite Section sans la présence de
l'éducatrice. | Septembre
à Décembre 2005 : Scolarisation en Petite Section le
matin;
En Moyenne Section l'après-midi. | Janvier
2006 : Scolarisation à temps complet en Moyenne Section avec
soutien ponctuel du SESSAD pour le temps d'accueil, Repas + prises en charge. | Projet
Septembre 2006 : Scolarisation à l'école Descartes dans
le cadre de la Clis avec suivi SESSAD. |
|
|
Les
enfants du SESSAD selon les besoins repérés étaient auparavant
accueillis pour des temps éducatifs dans les locaux du service, mais cet
accueil ne correspondait pas à la mission principale du service qui était
le soutien à l'intégration dans le milieu ordinaire. |
D'autre
part les jeunes enfants suivis par le SESSAD 0/6 ans dans le cadre de la halte
d'éveil "Méli-Mélo"* bénéficiaient
d'un accueil possible dans ce lieu jusqu'à 6 ans mais nous nous interrogions
sur le sens de cet accueil pour les enfants de 3 à 6 ans. |
| |
Certains
enfants suivis par le SESSAD âgés de 3 ans n'étaient pas prêts
à bénéficier d'une scolarisation en milieu ordinaire sans
soutien continu. |
D'autres
enfants déjà scolarisés à temps partiel dans leur
école avaient besoin d'un soutien éducatif en petit groupe. |
C'est
pour toutes ces raisons que nous avons cherché des réponses plus
adaptées. |
| Vers
des réponses plus adaptées |
Nous
avons donc expérimenté l'accueil de ces enfants sur l'année
2003/2004 au sein de l'école Gaston Balande. La 1ère année
a été une prise de contact et la mise en place d'un partenariat
avec l'école. |
L'année
2004/2005 ce partenariat s'est concrétisé par un travail en commun
avec les classes de PS et de TPS chaque fois que possible. L'aboutissement de
ce travail a été notre invitation par les enseignantes à
participer à la fête de l'école en Juin 2005. |
Cette
année 2005/2006 ce qui se faisait alors sur des activités ponctuelles
et plutôt ludiques s'est transformé en activités régulières
en collaboration avec la TPS (gym-chorale-temps de classe pour certains enfants)
en plus des regroupements pour des occasions exceptionnelles (Noël, galette
des rois
). |
En
dehors des temps de partage pendant le temps scolaire, les enfants accueillis
à temps complet sur le groupe mangent à la cantine de l'école
et dorment au dortoir avec les autres enfants. |
Tous
les enfants sortent en récréation avec la Petite Section. |
Ce
travail de partenariat a permis la rescolarisation d'un enfant l'année
dernière et l'entrée en maternelle pour un enfant cette année. |
Formalisation
du projet | L'évolution
du projet, fondé essentiellement pour l'instant sur la volonté des
enseignantes en poste dans cette école devrait se formaliser cette année
dans un "projet de collaboration" permettant de pérenniser ce
système de fonctionnement en dehors des personnes qui travaillent actuellement
dans les 2 institutions (école/service spécialisé). | En
dehors du personnel éducatif à temps complet sur le groupe (1 Educatrice Spécialisée et 1 Aide Médico Psychologique),
intervient le personnel SESSAD suivant : | -
1 Monitrice Educatrice qui assure le soutien individuel à la scolarisation
dans les écoles de chaque enfant, elle partage le repas sur le groupe une
ou deux fois par semaine (ce qui permet de faire du lien et de relayer certaines
demandes de l'école).
- La psychomotricienne intervient plusieurs fois
par semaine, soit pour une prise en charge de groupe, soit pour des prises en
charges individuelles.
- La psychologue intervient tous les vendredis matins
pour des prises en charges individuelles.
- Le médecin psychiatre intervient
une fois tous les 15 jours.
- L'orthophoniste intervient une fois tous les
15 jours pour un travail de groupe avec les enfants et pour superviser les projets
en collaboration avec les éducatrices (aide au langage, conte signé,
praxies). |
|
|
| |
| La
complémentarité des partenaires et des compétences. |
La
richesse de ce groupe réside dans le fait d'être "dans l'école"
en effet, outre le partage des locaux et des activités, nous bénéficions
des compétences complémentaires des enseignantes. La conjugaison
de tous ces éléments nous permet de pouvoir réagir très
vite et de façon la mieux adaptée à chaque enfant (+/- école
ou +/- soutien spécialisé). |
Cette
action s'inscrit totalement dans l'esprit de la loi du 11 Février 2005
qui stipule que tout enfant doit ou peut être scolarisé dans l'école
de son quartier ou dans une école proche de son lieu de soins. Certains
enfants qui bénéficient de ce dispositif ne pourraient être
scolarisés en milieu naturel, même à temps partiel, sans soutien
spécialisé. |
Les
personnels du SESSAD qui interviennent sont des personnes ressources pour le personnel
enseignant et de mairie, du fait de leur présence constante au sein de
l'école ; ce qui autorise les enseignantes à offrir des temps d'intégration
accompagnés ou non, et au personnel de mairie des intégrations à
la cantine et à la sieste, pour certains enfants selon leur projet. |
Le
projet d'accompagnement du SESSAD est défini en début d'année
avec la famille et l'équipe pluridisciplinaire. Si l'enfant est inscrit
à l'école, des réunions trimestrielles sont programmées
pour définir le projet de scolarisation avec l'équipe pédagogique.
Une évaluation du projet du SESSAD est effectuée en fin d'année
scolaire. |
Cette
expérience d'accompagnement collectif à la scolarisation menée
à l'école Gaston Balande a été riche d'expériences. |
La
complémentarité des compétences des personnels Education
Nationale, Education Spécialisée, Personnel de Mairie permet d'ouvrir
aux enfants en situation de handicaps, la possibilité d'être des
élèves au milieu de leurs pairs et ce dans des conditions optimales
en respectant leur rythme d'évolution et en mettant en valeur leurs potentialités. |
Le
SESSAD pour les enfants issus d'un milieu socio-éducatif carencé
et présentant un retard de développement peut être un partenaire
sur le terrain de l'école qui complète l'action menée par
les équipes pédagogiques et le RASED. |
Bernadette
DUCLOSSON, Chef de service du SESSAD de l'ADAPEI
Claudie TOUGNE, éducatrice
spécialisée |
|
Les
ATSEM (Agents Techniques Spécialisées de Maternelle) |
| Je
suis surprise de leur vitesse d'intégration |
Je
pense que l'intégration des enfants du SESSAD dans notre école est
très favorable pour eux car le fait d'évoluer parmi des enfants
plus autonomes qu'eux les rend eux-mêmes plus autonomes et plus extravertis.
Pour
les enfants de notre école, c'est aussi très positif car ça
leur apprend la tolérance car il faut partager des moments avec des enfants
différents. |
Je
pense que le fait de les intégrer parmi nous les rend plus sociables et
je suis surprise de leur vitesse d'intégration car j'appréhendais
un peu cette décision du fait que je n'avais jamais eu de contact avec
des enfants ayant ces difficultés, dans le cadre de mon travail. |
Josiane
Coubret, ATSEM en classe de petite section |
| On
se pose beaucoup de questions |
En
tant qu'Atsem, je pense que l'intégration des enfants handicapés
dans les écoles maternelles est bénéfique et très
enrichissante pour tout le monde : d'abord pour lui car il va évoluer plus
vite à son rythme dans un milieu
normal, et aussi pour les autres enfants
pour qu'ils connaissent des enfants différents; ça va les aider
à avoir plus de respect surtout à l'âge de l'adolescence. |
Nous
adultes, nous sommes un peu perturbés lorsqu'on ne peut pas communiquer
et on se pose beaucoup de questions:
-Doit-on donner les mêmes interdits
?
-Doit-on être ferme lorsqu'il y a une colère ?
-Doit-on être
plus attentif avec ces enfants là ?
Ce qui nous amène à
dire qu'il nous faudrait des stages de formation pour être à la hauteur;
ils ont tellement de choses à nous apporter. |
Blandine
Bordier, ATSEM en toute petite section |
|
L'orthophoniste | |
L'utilisation
du conte signé auprès d'enfants entendant avec un déficit
intellectuel et/ou des troubles envahissants de la personnalité |
On
sait depuis très longtemps qu'il est important de raconter des histoires
aux enfants, avec ou sans support. |
| Des
outils pour se faire comprendre
et pour acquérir l'autonomie |
Cela
permet entre autre de fixer l'attention, de développer l'imaginaire, d'offrir
un espace commun à tous. La transmission par le mode oral se fait depuis
toujours et donne aux non lecteurs la possibilité d'entendre les histoires
et les contes. |
J'ai
introduit, auprès d'enfants qui ne présentent pas de trouble sensoriel
majeur, mais soit un déficit intellectuel, soit des troubles envahissants
du développement, l'utilisation de gestes de la L.S.F. (Langue des Signes
Française) dans la vie quotidienne. Les enfants qui ne possèdent
pas ou peu de langage oral peuvent reproduire ces gestes afin de se faire comprendre.
Cette aide permet aux enfants en grande difficulté langagière d'acquérir
le minimum de vocabulaire nécessaire à leur autonomie au quotidien,
à l'expression de quelques uns de leurs sentiments. |
| Des
séances "contes signés" |
C'est
ainsi qu'à l'école Gaston Balande, j'ai mis en place des séances
"contes signés". Il ne s'agit pas de signer tous les mots de
la phrase mais seulement ceux qui nous semblent importants et susceptibles d'intéresser
le plus les enfants. La structure des contes est répétitive, j'exagère
cette propriété pour les enfants. Et je modifie quelque peu le texte
initial afin d'avoir l'occasion de signer souvent les mots dont les enfants peuvent
avoir besoin dans leur vie quotidienne. |
Ainsi,
dans le panier du Petit Chaperon Rouge, il y a du pain, du beurre, de la confiture,
du chocolat, du lait ou de l'eau ... et, à la fin du conte, la grand mère,
la fillette et le chasseur partagent un goûter avec les mêmes aliments
et boissons. Il faut répéter les gestes et les situations pour espérer
une mémorisation chez nos petits patients. J'apporte aussi ces aliments,
en plastique, et je les montre au fur et à mesure de leur évocation. |
J'interviens
auprès du groupe SESSAD à l'école Gaston Balande une fois
par quinzaine, le jeudi matin. Avant de faire un travail plus spécifiquement
orthophonique, je conte. Les enfants qui participent à ce petit groupe
ont mis moins du premier trimestre à se poser et maintenant, non seulement
ils me regardent tout le temps du conte mais encore ils peuvent anticiper certains
passages. J'en profite d'ailleurs pour proposer des praxies bucco-faciales, par
exemple en faisant intervenir un cheval, dont il faut imiter le bruit en faisant
claquer la langue au fond de la cavité buccale. |
Depuis
deux séances, les éducatrices référentes du groupe
ont invité d'abord la classe des " petits " puis celle des "
moyens-petits " à partager ce temps de conte. |
| Ce
sont tous des enfants |
J'ai donc eu en face de moi non plus trois ou quatre enfants mais une vingtaine.
D'abord intimidés par le changement de lieu autant que par cette activité
inconnue et sans support autre que le regard et l'ouïe, tous les enfants
se sont immédiatement intéressés au conte proposé.
Les adultes elles mêmes ont apprécié ma façon de conter
et ont été surprises de l'attention soutenue des enfants, même
de ceux qui ont du mal à tenir en place
|
Le
partage et le mélange de deux populations : enfants ordinaires et enfants
extraordinaires nous apprennent une chose : ce sont tous des enfants et c'est
notre regard sur eux qui doit changer ! ! ! |
| Laurence
Courtois-Suffit, orthophoniste 26
février 2006 |
| |
| |
é |
Réflexions... |
Note
ISP | Du groupe éducatif
à la clis/sessad ? Note sur les effectifs |
On
rencontre aujourd'hui dans ce quartier ZEP un certain nombre d'enfants de 2-3
ans qui sont en situation de demi handicap, présentant des troubles de
langage, de compréhension, de comportement
Ils ont besoin d'être
pris dans une petite structure et d'être accompagnés. Le dispositif
réalisé à Gaston Balande constitue au moins une tentative
de réponse à leurs besoins. Ce dispositif est fondé sur le
partenariat réalisé entre le sessad et l'école et sur le
fait que les enfants restent regroupés à Gaston Balande pour une
prise en charge et une scolarisation réellement pensées pour eux
dans le cadre d'une collaboration étroite entre le sessad et les enseignants
de l'école. |
Jusqu'ici,
l'école a pu prendre quelques enfants en surnombre et en a inscrit quelques-uns
parmi ses effectifs. Mais on pourrait considérer aussi bien que ce groupe
constitue l'embryon d'une sorte de clis, conçue comme une structure d'insertion
dans l'école et non comme une classe fermée sur elle. Si le groupe
devenait effectivement plus nombreux et si les effectifs de l'école venaient
à augmenter, il deviendrait sans doute opportun de demander que le petit
groupe des enfants scolarisés dans l'école reçoivent le statut
de clis, sans pour autant en modifier le fonctionnement, ce qui permettrait à
l'école de disposer d'un poste d'institutrice supplémentaire. P.B. |
| |
D.Bossennec
Directrice
de la Maternelle Gaston Balande. | Note
sur la nécessaire formation des maîtres |
Certes
nous n'avons pas la formation (initiale ou continuée) dans le domaine du
handicap et nous ne savons pas si ce que nous proposons à l'enfant en terme
d'apprentissage, d'exigence de comportements et autres objectifs pédagogiques
inhérents à la pratique de classe est adapté à l'enfant
en intégration. |
Mais
sommes nous mieux formés pour l'accueil de l'enfant lambda qui présente
des troubles du comportement ou d'apprentissage et qui n'a pas de handicap déclaré
? Que savons nous de la neurobiologie, des difficultés langagières
ou kinesthésiques ?... |
Cette
question ne doit pas être un frein voire un alibi à l'intégration
des enfants handicapés . Elle reste cependant essentielle dans les revendications
professionnelles. |
La présence
du SESSAD nous permet donc des rencontres avec un personnel spécialisé
afin d'échanger et d'apprendre mutuellement. Ces rencontres peuvent peut-être
initier un nouveau type de formation plus pragmatique et qui peut nous aider dans
la pratique quotidienne du métier. |
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Mise
à jour : 06/06/06
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