TROUBLES DU COMPORTEMENT
ET SCOLARISATION |
échanges |
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ITEP (Instituts
Thérapeutiques, Éducatifs et Pédagogiques)
Echanges. La complémentarité de l'instituteur et de l'éducateur spécialisé
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Les témoignages de cette page d'échanges complètent et illustrent la réflexion sur la complémentarité des rôles de l'instituteur et de l'éducateur xpécialisé.
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Celui de Florence nous a paru mériter une attention particulière et nous le reproduisons avec plaisir, d'autant qu'il émane d'une éducatrice : il est le récit d'une expérimentation fondée sur des objectifs partagés et clairement explicités, il apporte des éléments de réflexion extrêmement intéressants sur la complémentarité des rôles. De tels témoignages sont rares... |
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Voir aussi la circulaire sur les ITEP : Circ.
n° 2007-194 du 14 mai 2007 |
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L'expérience de Florence : autour d'un journal de classe |
Florence M.
Educatrice spécialisée
14 février 08 |
Je suis actuellement en troisième année de formation d'éducatrice spécialisée sur Grenoble et j'ai effectué mon stage en ITEP dans un établissement accueillant 26 enfants agés de 6 à 13 ans. Au cours de mon stage nous avons mis en place avec l'instit un projet de création d'un journal de classe. J'intervenais dans le cadre de cet atelier deux heure par semaine avec lui en classe. L'idée était à la fois de faire passer les enfants par l'écrit mais aussi de leur faire sentir, à travers la présence en classe de l'éduc, l'importance de la sphère scolaire pour les professionnels de l'éducatif. |
Je n'ai trouvé aucun ouvrage, aucun article qui aborde de près ou de loin ce sujet, sauf les échanges qui apparaissent sur le site. |
Autour d'un journal de classe
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C'est la réunion de deux constats qui m'a amenée à travailler en équipe avec l'enseignant : d'une part les troubles de l’apprentissage des enfants, notamment dans l'écriture et la lecture, et d'autre part l’ouverture de certains enseignants au travail en équipe avec le secteur éducatif. Il y avait aussi de ma part un désir de tenter une expérience de travail avec le secteur pédagogique et une envie d’amener les enfants à écrire. |
J'ai donc proposé à l'instituteur de monter ensemble un projet autour de la réalisation d'un journal de classe.
Une fois par semaine, je venais donc en classe sur une séance d’une heure et demi pour mener cet atelier avec lui. Nous avions décidé que le journal continuerait après la fin de mon stage, l'instituteur poursuit donc seul l'aventure depuis mon départ. Les enfants ont déjà réalisé 3 numéros. |
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Les séances : contenus et objectifs |
Pour ce qui est du déroulement des séances, elles fonctionnent autour de trois ateliers : la rédaction d’articles, la production d’images, la saisie informatique/mise en page. Au début de chaque séance les enfants choisissent un atelier en fonction de là où ils en sont. Les adultes naviguent entre les enfants suivant leurs demandes d’aide, en fonction aussi des différents projets que nous avons pour eux pour la séance (élaborés la veille en réunion de préparation) : pour l'un travailler l’autonomie, pour l’autre retravailler son sujet, y donner plus de sens, pour l’autre l’inciter à approfondir son sujet (recherche d’informations), etc… A la fin de la séance les enfants remplissent une fiche d’autoévaluation pour évaluer : leur comportement avec les autres et dans le travail, leur autonomie, leur attitude face à leur travail (article, dessins,…). Cette fiche leur permet d’avoir une vue d’ensemble de leurs progrès ou non, et de savoir quelles sont nos attentes durant ces ateliers. |
Cette activité vise trois objectifs généraux : la socialisation, l’estime de soi et une relation au scolaire plus apaisée. En effet elle amène à "faire groupe" autour d'un même objectif : la réalisation du journal (socialisation), elle favorise l'estime de soi (articles mis en valeur( utilisation de l’outil informatique) et rendus public), enfin elle permet un rapport aux apprentissages plus apaisé par les diverses mises en situation de réussite (au départ aide rapprochée de l'adulte pour l'écriture des articles puis petit à petit travail sur l'autonomie). |
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L'éducateur dans la classe |
S'il faut justifier ma présence en classe et de défendre l’idée d’un travail en équipe éducateur scolaire-éducateur, voici ce que je peux en dire depuis l’expérience que j’en ai faite pendant six mois. |
Intervenir en classe en tant qu’éducateur spécialisé d’internat ce n’est pas un mélange des territoires, des missions, comme on pourrait le penser. C’est un moyen pour soutenir la réussite scolaire de l’enfant et s’investir « physiquement » auprès de lui dans cette entreprise. |
Intervenir en classe en tant qu’éducatrice en choisissant pour cela un média, un outil emblématique du scolaire et qui fait souvent difficulté pour ces enfants, à savoir l’écrit, c’est dire aux enfants que l’on a leur scolarité en tête, qu’on les soutient dans un parcours scolaire souvent chaotique.
Intervenir en classe c’est démontrer son intérêt pour la chose scolaire à ces enfants qui désinvestissent voire rejettent en bloc tout ce qui touche aux apprentissages et plus loin tout ce qui s’apparente à la pensée. La préoccupation du scolaire de la part du secteur éducatif (position institutionnelle à la fois explicite et implicite), participe du lien entre les trois secteurs et démontre d’un véritable souci de la réussite scolaire de l’enfant. Cette disposition d’esprit vient soutenir le désir d’apprendre de chaque enfant et vient donner sens à leur expérience en ITEP et plus largement à leur parcours scolaire passé et à venir. |
En tant qu’éducatrice, par ma démarche, par le fait de me déplacer en classe je décide de m’approprier quelque chose de la réussite scolaire de ces enfants. Ce déplacement sur le « lieu du savoir » d’une éducatrice se fait pour proposer un atelier en rapport avec ce qui est demandé en classe et dont la principale composante est l’écriture (différent d’une activité sportive, d’une activité manuelle ou d’une activité à l’extérieur), et les enfants nous voient travailler ensemble instit/éducs. Par là je légitime le travail des pédagogues (la relation que j’ai avec l’éducateur scolaire sert d’exemple, de modèle : respect, attention à l’autre, pas de rapport de force) et leur montre l’importance que j’accorde aux apprentissages (dans le meilleur de cas ils vont adhérer à nos représentations du scolaire et plus particulièrement de l’écrit: outil d’émancipation, d’expression, de dialogue, d’échange, de créativité, de maîtrise de soi, … et peu à peu s’y retrouver. )
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Vivre volontairement avec eux une expérience en classe et leur donner à voir le plaisir qu’on a à le faire, c’est petit à petit rendre de nouveau le savoir désirable. Notre propre représentation du scolaire et de son importance va influer sur leur propre représentation de celui-ci et infléchir positivement leur rapport aux apprentissages (transfert). |
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L’expérience de la vie quotidienne : un atout |
Entrer en classe c’est découvrir les enfants sur un terrain nouveau, un autre espace que celui du groupe. Ce peut être très violent pour certains enfants d’être ainsi « mis à jour » dans leurs difficultés scolaires. On aurait pu penser que les enjeux affectifs, la peur de l’échec, les réactions de prestance, viendraient entraver massivement cet atelier mais il n’en était rien. D’une manière générale, la relation de confiance et la sécurité affective, entretenue sur le groupe est plutôt venue servir l’établissement d’un climat apaisé et la motivation des enfants pour cette activité |
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Soutenir la réussite scolaire sur les deux secteurs éducatif et pédagogique : primordial pour ces enfants
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Dans cet accompagnement, ce soutien et cette implication auprès des enfants dans la difficulté scolaire (l’écrit demande à certains de gros efforts à la fois cognitifs et psychologiques) je resitue la réussite scolaire comme objectif porté lui aussi par le secteur éducatif et non pas uniquement par les pédagogues. |
De plus cette démarche permet à l’enfant de ne pas se retrouver pris de nouveau dans des conflits de loyauté stériles et enfermant. Si l’éducateur reconnait de la légitimité et de l’importance au secteur scolaire, l’enfant pourra s’autoriser à réussir sans crainte de perdre quelque chose sur le groupe.
Au niveau des parents cette fois ci, cette préoccupation du scolaire de la part du secteur éducatif avec lequel ils sont le plus régulièrement en lien, peut leur permettre eux aussi de modifier leur regard sur la scolarité de leur enfant et de réinterroger leur propre rapport au scolaire et au savoir (réinvestir la réussite scolaire de leur enfant, redonner de l’importance au scolaire pour que l’enfant se sentent soutenu dans ses efforts). |
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Travailler ensemble : une réelle complémentarité des points de vue et des manières de faire. |
Nous gardons bien, l’enseignant et moi, les exigences liées à nos deux missions et métiers différents. Je ne me suis pas amusée à « jouer », la maîtresse par exemple. |
De même nos sensibilités professionnelles nous amenaient à avoir des manières de faire différentes avec les enfants, ce qui était riche pour eux. Cependant notre vision du journal et de ses objectifs était largement partagée ce qui nous permettait (la plupart du temps !) d’être cohérents dans nos interventions. Le fait d’avoir des réunions de préparation hebdomadaire était aussi un outil formidable d’échange, d’élaboration, d’ajustement.
J’ajouterai qu’une connaissance de l’histoire des enfants, de leurs problématiques, de leurs projets, complémentaire à celle de l’enseignant (de par nos positions différentes) permet d’appréhender et de comprendre les situations problématiques (blocage,…) de façon plus riche. |
D’une manière générale le fait de mener une activité à deux permet la remise en cause, le regard de l’autre sur les choses permet d’avancer plus facilement. |
Entrer dans la classe et à élaborer une activité avec l’enseignant cela permet aussi tout simplement d’échanger sur nos pratiques (qu’est-ce qui se passe en classe/ qu’est-ce qui se passe sur le groupe), et donc de mieux cerner le travail de l’autre. On est amené à se faire une idée plus précise de ce qui se fait en classe et sur le groupe d’internat. On peut donc de là mieux appréhender les besoins et les difficultés de l’autre : par exemple il est plus simple pour l’éducateur de pouvoir faire faire les devoirs en groupe aux enfants qu'individuellement dans leurs chambres, c’est une réalité que l’enseignant n’avait pas en tête. |
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Une réunion de préparation hebdomadaire : une rencontre essentielle |
La préparation des séances nous amenait à nous rencontrer l’i,nstituteur et moi une demi heure par semaine, ce temps nous permettait de préparer la séance mais aussi d’échanger sur les enfants, de confronter nos points de vue, de les enrichir mutuellement de nos deux approches. Il faut savoir qu’en dehors des réunions institutionnelles (3h une fois par mois), il n’existe pas dans cette institution de temps d’échanges formels éducateur / enseignants. Le plus souvent les échanges se font à la sortie de la classe à 12h ou 17h, de façon informelle, quand les éducateurs viennent chercher les enfants. Cette expérience montre l’intérêt de telles rencontres et pourrait amener l’institution à en mettre en place de façon plus formelle. |
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En conclusion |
Le passage en ITEP, qui s’inscrit dans le Projet Personnalisé de Scolarisation de l’enfant, vise à lui offrir un cadre scolaire adapté à ses besoins particuliers, dans un moment où celui proposé par l’éducation nationale ne lui convient plus. L’éducation spécialisée vient donc prendre le relai. |
Ce passage est censé, dans un premier temps, amener l’enfant à renouer avec les apprentissages et le cadre scolaire et dans un second temps, comme le souligne fortement les textes, le préparer à un retour en milieu scolaire traditionnel. Plus qu’une rupture, une stigmatisation, il devrait être vu et pensé, comme une modalité particulière de scolarité à un moment donné, qui vient s’intégrer au parcours scolaire de l’enfant. |
Cette expérience passionnante, qui m’a amenée à découvrir le métier d’enseignant et plus largement le milieu « pédagogique » et les complémentarités qu’il pouvait y avoir entre les deux milieux, m’amène à ne voir la qualité de la scolarisation des élèves en situation de handicap que dans une (re)connaissance réciproque éducation nationale/éducation spécialisé. |
Inventer des formes de travail communes (voire pour cela ce qu’en dit le bilan de la mise en place de la loi 2005, disponible que le site de L’AIRe), s’enrichir de l’expérience des uns des autres et sortir des clivages, me parait actuellement un des grands chantiers (encore un autre !) de l’éducation spécialisée pour les années à venir ! |
Note ISP |
Bravo ! Vous avez tout compris ! |
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Des évolutions positives |
Nathalie
R. Professeur
des écoles en ITEP
01
septembre 06 | Merci
pour le lien Lavoisier que vous avez donné. |
Effectivement,
le travail en collaboration est nécessaire, intéressant et primordial
avec les enfants que nous accueillons. (...) Il ne suffit pas de regrouper un
petit effectif d'élèves dans une classe pour en faire une classe
spécialisée et encore moins un enseignant spécialisé. |
J'ai
pour ma part la chance de vivre dans un établissement en évolution....
ce n'est pas toujours facile, mais je crois que ce travail de collaboration prend
une forme nouvelle. Après un projet commun : (sur 2 ans) découvrir
les arts du spectacle et monter un spectacle à notre tour, nous avons eu
aussi un soutien riche d'expériences quand nous avons eu la collaboration
d'un travail éducatif 2h hebdo. |
Cette
année le travail de collaboration s'accroît : 2 équivalents
temps plein sont répartis dans les trois classes. Il s'agit de proposer
de travailler dans le cadre d'un projet alimentaire mais aussi de proposer des
séances de travail plus pratiques, du travail ailleurs aussi et d'accueillir
en urgence un jeune qui ne serait pas en mesure d'aller, d'être, de rester
en classe momentanément. C'est ambitieux, il faudra des réajustements,
des discussions mais ne plus être seul(e) dans la relation avec les jeunes
en souffrance est sans doute une piste à explorer. |
1h30
hebdo rétribuée par l'établissement est aussi mise en place
pour préparer la semaine et en tirer un bilan, réajuster. 1h00
encore est prévue entre l'enseignant et l'éducateur pour mettre
en oeuvre le projet individualisé du jeune et le réactualiser. L'enseignant
a vraiment besoin de sortir de sa solitude. |
Réponse
ISP 15
septembre 06
| Merci
pour ce témoignage. Il est toujours utile de faire connaître des
expériences positives. |
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Note
sur le partenariat (?) dans les Instituts de Rééducation : "Je
n'en finis plus de déchanter..." |
N.,
institutrice
en I.R.
5
novembre 02 la
complémentarité des rôles de l'instituteur et de l'éducateur Je
n'en finis plus de déchanter... | ...
la complémentarité des rôles de l'instituteur et de l'éducateur
spécialisé me tient à coeur. Je l'ai vécue dans un
IME , l'année dernière , nous avions créé un groupe
"éducatif et scolaire" pour des jeunes enfants trisomiques .
Si les apprentissages scolaires relevaient plus de ma compétence, toutes
les activités de chant, de travaux manuels ou de sport étaient menées
à deux ; l'atelier de l'éducatrice communiquait avec ma classe et
dans chaque lieu les enfants retrouvaient les mêmes règles de vie
ou les mêmes tableaux de service. Notre discours auprès des enfants
était le même et notre projet commun . Quand un enfant était
"en souffrance" et incapable de rester en classe , l'éducatrice
le prenait . De la même manière , un enfant peu scolarisé
qui manifestait l'envie de venir en classe était accueilli systématiquement.
Ce fût une expérience très enrichissante. |
Cette
année je suis en IR et je n'en finis plus de déchanter . Je reçois
des enfants de 10 à 14 ans, dans un établissement (...) qui ne recevait
que les 15/20 ans. |
Rien
n'a été pensé pour leur accueil , les 10/12 ans souffrant
de graves problèmes psychologiques, sont confrontés tous les jours
aux vrais durs et comme ils ne savent pas adapter leur comportement , les crises
de violences se multiplient. J'ai donc 2 groupes de 4 avec lesquels il est extrêmement
difficile de faire classe ! |
Cependant
, j'ai organisé un atelier théâtre avec un éducateur
technique (les élèves sont trop jeunes pour les machines..) et j'ai
pu constater qu'il était préférable d'avoir un groupe de
8 ou 10 à deux , plutôt que d'en prendre 4 ou 5 toute seule . A deux
il y a une véritable complémentarité et la mixité
du couple enseignante-éucateur apporte aussi un équilibre.
Notre
établissement est en restructuration , nous avons demandé de travailler
tous les deux ensemble, sur le groupe des plus jeunes. Affaire à suivre. |
Mes
relations avec les éducateurs de l'internat sont insuffisantes (entre deux
portes..), nous n'avons aucune réunion de concertation et j'ai été
admise depuis peu aux synthèses (j'ai tempêté) ... |
Réponse
ISP 6
novembre 02 10/2
> 5/1 | Merci
pour votre réponse, qui montre bien l'intérêt et la nécessité
d'une réflexion sur la collaboration instituteur/éducateur, notamment
dans le cadre des Instituts de Rééducation. Si une simple juxtaposition
des rôles était suffisante (les instituteurs pour le temps scolaire,
les éducateurs pour les autres temps) il ne serait pas utile d'avoir des
classes dans les I.R
. Une véritable collaboration au quotidien est
nécessaire : comment faire exister un groupe classe avec des enfants qui
ne savent pas vivre et encore moins apprendre en groupe ? Il faut conjuguer les
efforts. Cette collaboration peut rendre le travail des uns et des autres non
seulement plus efficace, mais aussi plus intéressant et finalement plus
facile ! Vous avez bien perçu, par exemple, et cette expérience
rejoint la nôtre, qu'il est plus rentable, si j'ose dire, de travailler
à deux auprès de dix élèves que seul avec cinq. |
L'expérience
de la clis de l'école Lavoisier en témoigne.
Nous avons tenté de la théoriser dans le chapitre "la
complémentarité des rôles de l'instituteur et de l'éducateur"
auquel vous faites allusion. On peut la reprendre aussi bien pour un IR. |
Il
resterait à se demander pourquoi une telle collaboration est si difficile
à mettre en uvre dans les I.R. ? La première réponse
que donnent les directeurs de ces établissements, en guise de fin de non
recevoir, est que les contraintes budgétaires les empêchent de faire
travailler les éducateurs sur le temps scolaire. Mais c'est une dérobade. |
Une seconde réponse
est peut-être qu'on a trop facilement le sentiment que les problèmes
que rencontrent les enseignants sont essentiellement des problèmes de discipline.
L'enseignant a honte de ne pas savoir tenir son groupe, et l'éducateur
pense que si on fait appel à lui c'est pour jouer un rôle de sous-instituteur,
charge de faire le gendarme ou l'ASEM. Alors qu'il faudrait partir de la constatation
que les enfants ou les jeunes ont besoin en classe d'un double encadrement, éducatif
et pédagogique. Questions abordées dans les documents indiqués
ci-dessus. |
Mais il
y aurait encore beaucoup à dire
Vous nous raconterez la suite ?
PB |
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A un enseignant nouvellement nommé en ITEP |
Mathilde, PE
08 septembre 08 |
C'est un appel au secours...
Je suis PE et récemment nommée en ITEP PRO (jeunes de 14 à 20 ans).
N'ayant enseigné 6 ans qu'en maternelle, je suis complètement démunie... |
Jean Aubert
Directeur ITEP
08 septembre 08 |
Ancien enseignant d'ITEP ( 12 ans d'ITEP ados ) et actuellement directeur
d'ITEP (petits 7 _ 14 ans) , je peux comprendre votre "appréhension" et je
vous conseillerai ainsi :
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D'abord , appuyez vous sur l'équipe pluridisciplinaire, éducateur, équipe
thérapeutique, et vos autres collègues. Il est fondamental que vous ne vous
sentiez pas esseulée. Sollicitez également l'équipe de direction . J'ai
actuellement une jeune PE un peu dans votre cas. Nous avons une salle "des PE" ou les
liens se nouent, ou il y a du conseil et de l'aide, de la parole possible et
des projets qui se montent. Une PE en formation CAPASH va monter " une mini
pole de recherche pédagogique avec l'orthophoniste pour trouver des voies
d'apprentissage de la lecture pour ces enfants ITEP qui ne parviennent pas à lire
alors qu'ils ont du potentiel. Cela créée un bain de travail extrêmement
moteur pour tous.
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Si vous pouvez travailler en binôme avec un éducateur ou un autre
enseignant (ainsi que conseillé sur ce site) cela est bien mais pas toujours possible compte tenu des moyens qu'a
ou n'a pas votre ITEP.
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Prenez le temps de bien connaître vos élèves ; je me souviens avoir fait de
véritables cours de philo avec certains jeunes dont les problématiques
sociales étaient importantes ( thème abordés avec visites parfois, la liberté, la
justice, pourquoi savoir plutôt que rester dans l'ignorance,
l'adoption..etc..). Laissez les exprimer ce qu'ils ressentent même si ce n'est pas très
académique. Un peu de doc et beaucoup d'adaptation de votre discours...
Ouvrez sur l'extérieur avec des projets artistiques ou sports.
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Soyez juste et surtout faites leur sentir que vous aimez être en leur
présence même s'ils font parfois le maximum pour vous décourager ; là ça devient
véritablement un travail de pro qui connait ses capacités et ses limites. Vous
aurez des satisfactions mais elles seront parfois tardives car les jeunes
d'ITEP n'oublient pas ceux qui les ont accompagnés dans leur difficile parcours.
Leur violence peut impressionner et là, c'est de maîtrise et de calme qu'il
vous faut faire preuve en sachant que parfois la seule chose à faire est
d'appeler un collègue ou la direction.
Il n'y a pas d'élèves lambda en ITEP, comme à l'école ordinaire d'ailleurs,
mais là dans votre classe, peut être qu'ils peuvent être mieux
qu'ailleurs. C'est ce que je leur souhaite et à vous également.
Bonne année dans votre ITEP. -
J.A. |
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mise
à jour : 15/09/08
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