POUR MEMOIRE |
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Orientations
officielles : le rapport Ringard et ses suites
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| Nous
présentons dans cette page les travaux et les documents qui ont préparé
la circulaire du 31 janvier 2002 relative
au "plan d'action pour les enfants atteints d'un trouble spécifique
du langage oral ou écrit" que nous présentons à la page
suivante. Il s'agit essentiellement - du "rapport " Ringard,
- du "plan d'action" consécutif au rapport Ringard - et des
discours ministériels du 21 mars 2002 Nous ne retiendrons de ces documents
que les éléments qui aident à situer et à comprendre
la circulaire précitée. |
Le rapport Ringard
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Ce rapport,
confié par Mme Ségolène Royal, ministre déléguée
à l'enseignement scolaire, à M. Jean-Charles Ringard, Inspecteur
d'Académie de Loire-Atlantique, a été remis à Mme
la Ministre en février 2000. Il a été rendu public par le
Ministère le 5 juillet 2000, sous le titre "A propos de l'enfant
dysphasique et de l'enfant dyslexique". On
peut se le procurer sur le site du Ministère de l'Éducation nationale
: http://www.education.gouv.fr/rapport/ringard/som.htm
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Présentation
1.
On ne sait pas réellement ce que sont la dysphasie et la dyslexie, ni même
si elles existent, car on les rencontre rarement à l'état pur, elles
ne sont peut-être que le symptôme ou la conséquence d'autres
troubles... Ce qui explique - qu'elles trouvent mal leur place dans les nomenclatures
des handicaps, - que les prises en charge spécifiques sont rares :
absence notamment de services spécialisés pouvant accompagner les
enfants en intégration scolaire, manque de personnels qualifiés,
- et que les commissions de l'éducation spéciale restent très
démunies devant ces troubles du langage... |
Mise
en garde : dyslexie et dysphasie sont des troubles à ne pas confondre,
même si les processus de leur prise en charge sont parallèles. |
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2.
Par contre, les enfants dysphasiques et dyslexiques existent : il s'agit d'enfants
qui ne paraissent pas présenter de troubles mentaux, ni de l'ordre du retard
mental, ni d'ordre pathologique. Pourtant, face au langage écrit et/ou
oral, ces enfants souffrent d'un véritable handicap,
qui doit être reconnu et pris en compte comme tel. |
3.
Il appartient donc aux responsables de l'éducation nationale et de la santé
de mettre en place des formes de prises en charge adaptées. Ces
prises en charge devraient reposer sur le partenariat (scolarisation
adaptée, articulée avec des prises en charge thérapeutiques
ou rééducatives). Elles peuvent prendre différentes formes,
selon la gravité du handicap. On peut envisager : - soit des
intégrations individuelles en classe ordinaire, avec le suivi
d'un service de soins (S.E.S.S.A.D....) ou de professionnels libéraux (orthophonistes...). |
-
soit, pour les cas les plus sévères, la
création de classes ou d'unités pédagogiques spécialisées
"troubles langagiers" ou troubles du langage". L'affectation dans
ces CLIS ou ces UPI serait prononcée par les commissions de l'éducation
spéciale. |
Il
serait souhaitable que les textes sur les C.L.I.S. et les U.P.I. soient
complétés de manière
-
à réaffirmer qu'ils constituent des dispositifs spécialisés,
cohérents de l'école au collège,
- et à faciliter
la prise en charge scolaire en groupe homogène d'enfants atteints de troubles
langagiers sévères. Des initiatives en ce sens commencent à
être prises ici ou là dans les départements. |
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à 5% des enfants sont concernés, dont 1% présentant des troubles
sévères | |
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Le
Plan d'Action pour les enfants atteints d'un trouble
spécifique du langage |
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Dans
un discours "sur la prise en charge des enfants dysphasiques et dyslexiques",
M. Jack Lang, Ministre de l'Éducation nationale, le 5 juillet 2000, décidait
de rendre public le rapport Ringard, et après avoir rappelé notamment
que "tous les enfants qui ont des difficultés d'apprentissage ne sont
pas porteurs de troubles", annonçait la mis en place d'une cellule
interministérielle chargée de traduire les recommandations du rapport
dans un PLAN D'ACTION proposant des mesures concrètes et opérationnelles.
La cellule interministérielle était placée sous la responsabilité
de Jean-Charles Ringard pour le Ministère de l'éducation nationale
et de Florence Veber pour le Ministère de la Santé. On
trouvera ce PLAN D'ACTION sur http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/index.htm.
Ce document a été assez largement repris dans la circulaire du 31
janvier 2002. Nous n'en donnerons donc qu'une brève présentation.
On sera attentif au
fait que ni le rapport Ringard ni le Plan d'action ne sont des textes réglementaires
dont l'application s'imposerait aux personnels des administrations concernées.
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Présentation Le
PLAN D'ACTION avait pour objectif de proposer des solutions permettant de répondre
aux besoins des enfants, des familles et des professionnels de la santé
et de l'éducation face aux troubles de l'apprentissage du langage oral
et écrit. |
LEXIQUE
Au lieu de dyslexie, nous utiliserons la notion de trouble spécifique du
langage écrit, et au lieu de dysphasie, nous utiliserons la notion de trouble
spécifique du langage oral. Cette suggestion a le mérite d'harmoniser
la position de la France avec celles de certains pays anglo-saxons et d'identifier
plus clairement la nature du dysfonctionnement chez un enfant. |
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Il
observe que vers 3 ans et demi / 4 ans, toute perturbation sévère
dans l'acquisition du langage oral est à considérer comme préoccupante
et appelle un repérage et un dépistage. Une démarche identique
est à concevoir seulement vers 7 ans, (au niveau du cours préparatoire)
pour une perturbation sévère dans l'acquisition du langage écrit. |
Concernant
l'amélioration des prises en charge, les préconisations du plan
d'action ont
été reprises dans la circulaire du 31 janvier 2002. Elles se situent
dans le cadres des dispositions habituelles de l'intégration scolaire des
enfants et des jeunes handicapés.
(Voir page suivante). Le plan d'action observe par
ailleurs, que concernant les contenus,
les prises en charge, qu'elles soient pédagogiques,
rééducatives ou thérapeutiques,
restent, pour partie, empiriques, et qu'elles nécessitent
donc une évaluation de l'efficacité des méthodes de
rééducation, de "remédiations"
ou de compensations pédagogiques utilisées. |
Note
: cette dernière observation, qu'il faut mettre en lien avec l'avertissement
rapporté ci-dessus, nous paraît particulièrement importante.
Trop souvent les familles, sans doute en désespoir de cause, s'accrochent
à un diagnostic médical pour étayer leur demande de prise
en charge, comme si la nature et les méthodes de cette prise en charge
se déduisaient directement du diagnostic... Le rapport Ringard, au contraire,
montre qu'on peut prendre en compte le handicap comme tel, sans trancher entre
les courants de pensée relatifs à l'étiologie des troubles,
et que de toute façon les contenus des prises en charge ne sont pas donnés
d'avance... Le compte-rendu de visite publié dans la page
précédente nous paraît tout à fait significatif
à cet égard.
Parmi
les actions préconisées, nous
en retiendrons deux, qui nous paraissent essentielles et dont les familles pourront
constater les effets, - à condition qu'elles soient suivies d'effets, c'est
à dire à condition qu'elles se traduisent au niveau des département,
de la part des inspections académiques et des directions départementales
des affaires sanitaires et sociales, en mesures administratives concrètes.
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AVERTISSEMENT
La
reconnaissance officielle d'un trouble spécifique du langage, générateur
de la souffrance des élèves et de leurs familles, ne représente
pas l'adhésion passive à un courant de pensées ou de recherches
plutôt qu'à un autre. Elle exprime une volonté d'agir, d'ouvrir
des perspectives de travail pour les professionnels de la santé et d'éducation
et d'apporter de l'espoir pour les familles et les enfants. (Plan d'action). |
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| 1)
Développer les CLIS et les UPI structurées autour d'un projet précis |
Le
plan d'action recommande de développer en milieu
scolaire ordinaire, dans le cadre large offert par les CLIS ou UPI, des
dispositifs collectifs de scolarisation pour les enfants
présentant des troubles du langage moyens et sévères au niveau
du 1er degré et au niveau du 2nd degré structurés
autour d'un projet pédagogique précis. |
| 2)
Réévaluer la place et les missions des dispositifs médico
social et sanitaire concernés |
Le
plan d'action constate qu'avec la prise de conscience récente du problème
de santé publique que constituent les troubles d'apprentissage du langage
oral et écrit, et sans négliger les besoins en matière de
troubles psychiques et comportementaux, il apparaît indispensable de
réévaluer la place et les missions des différents dispositifs
concernés du secteur médico social et sanitaire. Il recommande
que soit redéfini le rôle de ces dispositifs dans les réponses
à proposer aux enfants porteurs de troubles du langage, tant en matière
qualitative et quantitative, pour le dépistage, le diagnostic et la prise
en charge. |
| Il
s'agit essentiellement des CAMSP, pour le dépistage et la prise en charge
précoce, des CMPP,pour des soins et rééducations en consultations
ambulatoires, et des établissements et services chargés d'apporter
une réponse globale aux besoins éducatifs, pédagogiques et
thérapeutiques en milieu ordinaire de vie, en externat et semi-internat,
ou en internat. |
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Les
discours ministériels |
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M.
Jack Lang, Ministre de l'Éducation nationale, M. Bernard Kouchner, Ministre
délégué à la Santé et Mme Dominique Gillot,
secrétaire d'Etat aux personnes handicapées ont pris acte officiellement
du Plan d'Action pour les enfants atteints d'un trouble spécifique du langage
et l'ont rendu public le mercredi 21mars 2001. Les
ministres ont annoncé
la parution d'une circulaire d'application de ces orientations. Cette circulaire
a été publiée le 31 janvier 2002. On
trouvera le discours de M. Lang sur : http://www.education.gouv.fr/discours/2001/dyslexie.htm
et celui de M. Kouchner sur : www.sante.gouv.fr/htm/actu/33_010321.htm |
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| Les
actions annoncées par M. Lang |
Le
ministre de l'Éducation nationale retient quatre axes du Plan d'action
: |
1. Prévenir -
Repérer - Dépister : L'éducation nationale s'attachera
à mieux prévenir, dès la maternelle, les troubles du langage,
à les repérer et à les dépister, sans toutefois organiser
un dépistage spécifique, jugé inutile, voire dangereux...
|
2. Prendre en charge chaque
enfant : Il ne paraît pas nécessaire de créer une nouvelle
catégorie de classes spécifiques : le dispositif
actuel des classes d'intégration dans le premier degré (clis) et
des unités d'intégration dans le second degré (upi), utilisé
"autrement", paraît suffisant : le ministre demande donc aux Recteurs
et aux Inspecteurs d'Académie d'infléchir l'utilisation des
moyens spécialisés qui leur sont attribués, ou qui
le seront, pour permettre l'accueil des élèves qui présentent
des troubles graves. |
3.
Reconnaître les troubles spécifiques :
de nouvelles consignes en ce sens seront données aux commissions
de l'éducation spéciale pour une meilleure évaluation
des besoins des enfants touchés par des troubles du langage. |
| Les
actions retenues par M. Kouchner |
Le
ministre de la Santé constate que des enfants d'intelligence normale ou
supérieure sont en situation d'échec du fait de l'absence de diagnostic
et donc de prise en charge adaptée des troubles d'apprentissage dont ils
sont l'objet et il annonce un plan ambitieux, sous-tendu par l'action conjointe
éducation-santé, pour y remédier. |
Il
observe que "des querelle de spécialistes entre les tenants
d'une approche purement psychologique, et les partisans d'une vision très
biologique, ont fait perdre de vue que, quelle que soit la raison initiale, la
souffrance de l'enfant et de sa famille doit être prise en compte..." |
Il
reconnaît les insuffisances actuelles de son administration : c'est bien
aux professionnels de santé que revient la responsabilité
d'un diagnostic qui doit écarter d'autres pathologies pour conclure
à ce que nous avons convenu d'appeler les troubles spécifiques du
langage. Mais il faut former les professionnels. |
Le
réflexe " dyslexie ", le réflexe " dysphasie "
n'existe pas aujourd'hui, ou encore trop peu parmi les pédiatres, les pédopsychiatres
et les généralistes. C'est pourtant vers eux bien souvent que la
famille se tourne. Dès 2001, les nouveaux programmes des études
médicales seront renforcés sur ce sujet. Le Comité Français
d'Education pour la participera également à sensibiliser sur ces
problèmes les familles et l'ensemble des professionnels. Les travaux de
l'ANAES, très précieux pour les professionnels de santé,
seront largement diffusés : ceux de 1997 sur les indications de l'orthophonie
dans les troubles spécifiques du développement du langage écrit
et ceux que l'ANAES doit publier dans les tous prochains mois sur les troubles
du langage oral. La recherche clinique, actuellement tout à fait
insuffisante, sera également développée. |
Dès
cette année, le ministère de la santé s'attachera à
recenser et soutenir un certain nombre d'équipes hospitalières pour
qu'elles soient reconnues comme centre référent, c'est-à-dire
centre de compétences où des équipes pluridisciplinaires
- associant au minimum psychologue, orthophoniste et médecin - pourront
préciser le diagnostic et proposer le type de
prise en charge la plus adaptée |
Pour
répondre à cette nouvelle demande, le ministère augmentera
de 50 places le nombre d'étudiants en orthophonie. Ces professionnels,
essentiels dans la prise en charge de ces troubles spécifiques, seront
incités à travailler en réseau. |
Ainsi,
la mise en uvre des mesures tant pédagogiques que médicales
de ce plan, permettront de repérer, de diagnostiquer et de prendre en charge
ces troubles chez tous les enfants le nécessitant. |
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Mise
à jour : 24/04/03
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