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Le partenariat au quotidien

Le témoignage d'une ou deux orthophonistes

  
Une bonne collaboration entre orthophoniste, institutrice et parents est souvent la clé d'une scolarisation adaptée et rééducative. Nous remercions Mme Roussel, qui travaille depuis plusieurs années avec des familles de l'Association AAD17 (Association Avenir Dysphasie de Charente maritime) de nous donner sur ce point son témoignage.
 On souhaiterait que tous les orthophonistes sachent guider les familles vers l'enseignant référent ou vers la MDPH pour l'élaboration d'un PPS, comme nous en avons ici un exemple. Qu'ils sachent aussi faire connaître aux familles l'existence des associations qui peuvent les aider.
 Quant à la question du bénévolat qu'implique trop souvent la collaboration avec les enseignants, elle peut dans certains cas - encore trop rares - trouver une réponse dans le cadre des sessad ou des Réseaux Santé.
Voir : statut des orthophonistes et intégration scolaire

Propos d'une orthophoniste
L'orthophoniste, les parents, l'institutrice
Le premier temps est celui de l'information. Les parents donnent un petit document à l'institutrice, l'orthophoniste aussi. C'est un temps pour expliquer les troubles de l'enfant, la dysphasie par exemple, tout ce que cela implique globalement dans la vie de l'enfant et pas seulement sur le plan des apprentissages.
Souvent, les enseignants souhaitent avoir un temps pour connaître l'enfant avant de contacter d'autres professionnels. Quatre à six semaines d'observation permettent à l'enseignant de mieux connaître l'enfant. En général ce sont les parents qui établissent le premier lien entre l'orthophoniste et l'institutrice.
L'exemple de Cindy - Dysphasique - CE2
Cindy, petite fille dysphasique élève de CE2, est arrivée en début d'année scolaire. C'est l'orthophoniste qui a orienté la mère vers la MDPH et vers l'enseignant référent. Celui-ci a organisé une réunion de l'équipe de suivi en vue du PPS. L'orthophoniste a participé - bénévolement - à cette réunion à laquelle elle était invitée.
Au cours de l'année, il a été décidé de mettre en place un cahier de liaison entre l'institutrice, l'A.V.S et l'orthophoniste. Celui-ci permet de transmettre par l'enfant, les éléments particuliers travaillés, les difficultés rencontrées, les interrogations ou observations des professionnels. La famille peut lire ce qui est écrit et bien entendu réagir ou aider à l'élaboration de solutions.
En septembre une A.V.S a été nommée à temps partiel auprès de Cindy. La famille a proposée à l'AVS de rencontrer l'orthophoniste car elle disait ne pas connaître la dysphasie et avait des difficultés à définir son rôle auprès de Cindy. Les principales lignes de travail de l'AVS se sont peu à peu dessinées : reformuler les consignes, expliquer le vocabulaire même très courant, utiliser des supports visuels (dessins, schémas) pour favoriser la compréhension et la mémorisation, mettre en place une méthodologie avec l'institutrice pour favoriser l'autonomie de Cindy. Cette aide semble très favorable, l'AVS a une formation en psychologie qui lui a permis de bien cerner les difficultés.
Un premier contact téléphonique avec l'institutrice a eu lieu en septembre/octobre après un petit temps de connaissance de l'enfant par l'école. Il permet d'échanger sur les premières observations des professionnels, de parler de la dysphasie et de la spécificité des difficultés de l'enfant. Chaque enfant ayant un fonctionnement propre, une définition de la dysphasie n'est pas suffisante pour comprendre comment Cindy réfléchit, mémorise, élabore de nouvelles connaissances.

LE PARTENARIAT PARENTS-PROFESSIONNELS :
UN DÉFI SANS CESSE RENOUVELÉ

Il n'existe pas de méthodologie du partenariat mais des processus favorisant une relation de partenariat basée sur des rencontres régulières et des objectifs partagés. Ainsi, le partenariat se crée seulement dans la reconnaissance de chacun et la recherche des meilleures modalités de communication entre partenaires. Le partenariat parents-professionnels oblige à porter une attention tout aussi grande au contenu des communications qu'aux processus engagés pour le mettre en oeuvre...
Manon Masse, coll. "Déficience intellectuelle : savoirs et perspectives d'action", IXème Congrès de l'AIRHM - Presses Inter Universitaires, 2006, p 276 (conclusion)
Une réunion de l'équipe éducative a eu lieu en décembre, l'institutrice fait un petit compte-rendu du travail engagé auprès de Cindy, des aides spécifiques mises en place, des situations lors desquelles elle a besoin d'être aidée ou pas, de l'intégration en classe, de son comportement. C'est un moment d'échange des différents points de vue, une occasion d'entendre et de partager avec les parents le projet éducatif, scolaire, rééducatif.
Une nouvelle rencontre a eu lieu en janvier antre l'institutrice et l'orthophoniste, une occasion de voir les cahiers, les réussites et les échecs. Une nouvelle demande apparaît, Cindy est en difficulté en mathématiques, un bilan serait sûrement souhaitable. Ce moment est une rencontre plus informelle, l'école étant toute proche du cabinet d'orthophonie, les liens sont plus faciles à entretenir.
Cindy évolue positivement, elle bénéficie de l'attention très particulière de l'institutrice et de celle de l'AVS. Elle progresse en langage, elle acquiert peu à peu du vocabulaire, une meilleure syntaxe, elle réussit bien sur les tâches de mémorisation. Elle est bien intégrée à sa nouvelle école et semble toujours heureuse d'y aller. Le projet actuel est de poursuivre tant que possible cette intégration.
Autres exemples
Une orthophoniste peut intervenir auprès d'enfants très jeunes, le médecin peut orienter un enfant ayant un handicap dès 18 mois/2 ans afin d'aider à la mise ne place des pré-requis au langage. Ils sont souvent adressés plus tard à 3 ou 4 ans quand le retard de langage est avéré.
 Le travail auprès de Julie.
 Elle a été adressée au cabinet alors qu'elle avait 4 ans, elle entrait en école maternelle sans langage. Porteuse d'une maladie génétique, elle a subi plusieurs opérations et une trachéotomie. L'accueil en classe était difficile à penser pour l'école car l'enfant avait de nombreuses difficultés. Aujourd'hui, elle est scolarisée à temps plein en Grande Section et bénéficie d'une AVS (tous les temps de rééducation se déroulent pendant le temps scolaire). L'augmentation du temps de classe a été progressif et décidé en fonction des avancées de l'enfant, de son état de forme. C'est une enfant qui a peu de troubles du comportement, elle est bien intégrée en classe.
 C'est certainement un exemple réussi d'intégration car la mère en est le pivot. Elle amène chaque jour l'enfant en séance, à l'école et informe des progrès réalisés, des difficultés actuelles, des problèmes de comportement. Elle transmet entre les différents lieux de soin les informations essentielles et favorise les liens.
 Les réunions éducatives étaient trimestrielles les trois premières années, elles deviennent biannuelles ou annuelles. Les réunions désormais organisées par la MDPH sont moins fréquentes qu'auparavant.

Une orthophoniste libérale prend parfois en charge des enfants très jeunes suivis par un CAMPS ou un Hôpital de Jour quand il n'y a pas de suivi orthophonique possible dans la structure.

Fonctionnements
Quand les enfants sont scolarisés, les réunions et les contacts sont importants, très variables en fréquence d'un enfant à l'autre. Certains professionnels entretiennent des contacts, d'autres non. Les parents sont déterminants, ils relancent l'échange et apportent des éléments d'observation, des réflexions. Ils racontent comment est leur enfant à la maison, dans les différents lieux qu'il fréquente.
Pour les instituteurs, c'est un investissement très important, parfois lourd. Les troubles du comportement de l'enfant rendent difficile son intégration en classe et il leur faut adapter leur façon de travailler, réfléchir au meilleur accueil possible. Ce n'est pas toujours le temps de scolarisation souhaité par les parents, le temps partiel est fréquent. Il permet aussi à l'enfant de se rendre sur les lieux de soin, de se reposer. C'est souvent un enfant plus fatigable.
Un lieu de scolarisation où l'enfant serait accueilli par des professionnels ayant des connaissances spécifiques est vraiment souhaitable. Quand l'enfant arrive dans une nouvelle classe, tout est à recommencer à nouveau : l'information, le temps de connaissance puis de mise en projet. C'est coûteux en énergie pour chacun, l'enfant s'adapte mais c'est à nous de lui offrir un lieu adapté à sa difficulté, où l'on a déjà des ressources pour favoriser son épanouissement et ses envies d'apprendre.
Propos recueillis auprès d'Amélie Roussel, orthophoniste à Rochefort (17)
mars 07
 

NDRL. Mme Roussel se réfère volontiers à Marc Montfort, auteur de "Les troubles de la pragmatique chez l'enfant" (Orthoéditions, 2005) et de "L'intervention dans les troubles graves de l'acquisition du langage et les dysphasies développementales" (Ortho-Edition, 1991), un livre sur les dysphasies et leur prise en charge. Marc Montfort dirige en Espagne une école pour des tout petits, qui est un modèle.

Autre témoignage : une orthophoniçste à temps plein dans la clis
Michèle P.
orthophoniste

21-11-09

Je travaille en tant qu'orthophoniste dans une clis TSL, à Compiègne (école primaire publique St Germain B) qui prend en charge, cette année, 11 enfants dys reconnus par la MDPH. Les enfants sont accueillis dans la clis où un travail spécifique à leur problématique est entrepris par une enseignante. Ils sont également accueillis dans des classes de leur niveau pour certaines activités et ils bénéficient d'un suivi orthophonique quotidien par une orthophoniste présente à temps plein dans l'établissement.

Cette collaboration importante enseignants/orthophoniste est vraiment positive pour les enfants et permet un travail efficace. Elle permet de répondre rapidement aux besoins des enfants et aboutit à des échanges intéressants entre ces professionnels. C'est pourquoi (vu le recul qu'on a sur cette classe), je défends la poursuite et le développement de telles structures.
Réponse ISP

22-11-09
Merci pour ce témoignage. Je suis bien convaincu que la prise en charge des enfants ayant des TSL repose fondamentalement sur la collaboration institutrice / orthophoniste. La présence de l'orthophoniste dans l'école pour une prise en charge quotidienne intensive est sans aucun doute une très bonne formule. Quel est exactement votre statut ?
Michèle P.
orthophoniste

23-11-09

je suis orthophoniste salariée. Notre classe a vu le jour en 2000/2001 suite au désir d'une association : "les deux ailes de l'enfant" qui a oeuvré en collaboration avec l'Education nationale et la mairie de Compiègne. Comme il n'y a pas de budget pour une orthophoniste dans l'éducation nationale, une convention a été établie entre l'éducation nationale, la DDASS et la mairie. Après quelques années, je suis à présent payée par la DDASS, via l'APF dans le cadre de son SESSAD.

Je suis complètement intégrée dans l'équipe pédagogique de l'école, participe à toutes les réunions et je travaille vraiment en collaboration avec les institutrices. Mon bureau est attenant à la classe et le gain de temps est important. De plus, lorsqu'un enfant est absent, je peux en prendre un autre plus longtemps. C'est une formule vraiment souple qui présente beaucoup d'avantages. Je peux également percevoir l'enfant dans sa globalité : en individuel, en grand et petit groupe, en récréation,...Je suis également en contact direct avec la psychologue scolaire et le médecin scolaire : ce qui renforce le cohérence de la prise en charge de l'enfant et ce qui contribue, vu cette cohésion, à une meilleure confiance des parents.
Personnellement, je trouve cette organisation très intéressante et j'espère qu'elle pourra se maintenir (malgré certaines opinions) car je crois vraiment en son efficacité.

En ce qui concerne les enfants dysphasiques : Au départ, notre classe était spécifiquement orientée enfants dyslexiques. Depuis la création de la MDPH, c'est cette dernière qui oriente et nous accueillons donc également des enfants dysphasiques. Les enfants que nous recevons ont entre 8 et 12 ans. Cette année, nous avons 3 filles et 8 garçons.
 
Le bon déclic !
Isabelle

maman de Maria
9 ans
16-02-07

Nous avons rencontré l'institutrice de Maria qui nous a confirmé qu'elle n'était pas au courant du handicap de notre fille. Incroyable! Tous les adultes de l'école le savaient, excepté la principale intéressée ! Depuis que nous l'avons informée par courrier, elle a mis en place quelques aménagements pédagogiques, dont nous avons discutés : seules les réussites de Maria sont notées ; les évaluations catastrophiques (conjugaison, dictées) ne font pas l'objet d'une notation mais d'une annotation "non acquis". Il n'y a plus de 0 sur 10 ! Pour les poésies (l'une des grosses difficultés de Maria puisqu'elle n'a pas de mémoire), l'objectif est d'apprendre la première strophe, voire même les deux premiers vers seulement. Même chose pour les dictées préparées : retenir les deux premières phrases seulement.
Depuis lors, ma fille va mieux, les crises de larmes persistent parfois mais les cauchemars et les réveils en pleine nuit semblent avoir disparu... Nous faisons un projet pour l'année prochaine : mi-temps clis / mi-temps CE2...
ISP

16-02-07
On aimerait que toutes les institutrices qui ont dans leur classe un enfant dysphasique lisent cette histoire !
Et bien entendu, le jour où il y aura un travail à trois avec l'orthophoniste, ce sera encore mieux !
PB
Une collaboration difficile à mettre en place !
S. professeur des écoles

chargée d'une clis
26-01-07
Enseignante en clis 1, j'ai un enfant dysphasique dans la classe. Son langage est très difficilement compréhensible. Il a 9 ans et commence à comprendre la combinatoire mais ses difficultés de langage l'empêchent d'écrire des mots correctement , de lire etc. ... Nous avons eu ses deux frères dysphasiques aussi, dans nos deux clis de l'école. Heureusement pour eux, ils étaient en clis ! car parler en petit groupe connu (hé oui, on passe souvent quelques années en clis), avoir une maîtresse qui pense à organiser la classe en fonction de cet élève, ne pas avoir le regard d'autres enfants sans problème, ne pas se sentir seul en difficulté est très important, à mon sens, pour ces enfants. En clis on s'adapte à chaque élève même si les niveaux sont bien différents entre eux !
ISP

27-01-07
J'aimerais vous poser une question : travaillez-vous avec l'orthophoniste de l'enfant, et si oui, comment cela se passe-t-il ? En êtes-vous satisfaite ?
P.B.

S.


27-01-07

Hé bien malheureusement non ... C'est une orthophoniste libérale et en équipe de suivi elle n a pas été invitée ... Mais je vais la contacter.. J'ai 12 enfants dans ma classe avec des prises en charge pour chacun, et pas seulement orthophonie. Il est plus facile pour moi de correspondre avec des orthophonistes des organismes comme des sessad, itep, ime, qui peuvent être présents en classe ou qui viennent chercher les enfants à l'école...Ils voient aussi l'enfant dans sa globalité et c'est important.
Il y a la possibilité aussi d'avoir un cahier de liaison entre l'orthophoniste et l'école. Je l'utilise pour faire des liens entre l'école et l'ime dans ma classe.
ISP



27-01-07
Merci pour votre réponse, qui me conforte dans deux ou trois idées
- premièrement je reste convaincu que la relation avec l'orthophoniste serait importante, car l'orthophoniste est sans doute une personne qui connaît la dysphasie (ce n'est pas vrai de toutes les orthophonistes) et en tout cas elle doit avoir une analyse des difficultés de l'enfant qui vous serait utile pour adapter votre attitude pédagogique ;
- secondement, je pense que la formation à apporter aux enseignants, ce pourrait être par exemple de favoriser la mise en place de ce type de collaboration. Ce qui reviendrait à leur donner les moyens de se former en réponse à une situation concrète. Et cela ne demande pas d'énormes moyens, mais une certaine souplesse dans leur utilisation ;
- troisièmement, il est ahurissant que l'orthophoniste n'ait pas été invitée à la réunion de l'équipe de suivi ;
- et enfin, il faut souligner l'intérêt des sessad, qui comme vous le constatez peuvent faciliter beaucoup la collaboration avec les orthophonistes, notamment en apportant une solution à la question de la rémunération des temps de concertation. On peut voir à ce sujet la page
statut des orthophonistes et intégration scolaire
P.B.
 
Mise à jour : 22/11/09

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