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Les ULIS | débats | Adresse de cette page : http://scolaritepartenariat.chez-alice.fr/page78.htm
clis/sessad,
clis/médico-psychologiques
et
droit des parents
| QUESTION
le
libre choix des personnels soignant | Les
clis/sessad et les clis/médicopsychologiques présentées dans
ce site travaillent en partenariat avec un sessad ou avec un service de pédopsychiatrie
: tous les enfants doivent donc être suivis par l'un ou par l'autre, selon
la classe fréquentée.
Une
objection nous a été faite à ce propos, dans un message publié
dans la liste de diffusion "parents-handicap" : le
fonctionnement de ces classes n'irait-il pas à l'encontre de la liberté
reconnue en principe aux parents de choisir les professionnels qui soignent leur
enfant ? Nous reproduisons
ici quelques extraits significatifs des points de vue qui se sont exprimés
sur la liste de diffusion.
| Un
principe incontour- nable : le droit des parents Dr
Catherine Cousergue 20-09-01 | Principe
incontournable : les parents restent libres de choisir les
professionnels soignants de leur enfant. Même pour un enfant en CLIS ou
en UPI, il n'est pas possible de "proposer" que leur enfant soit suivi
systématiquement par le même SESSAD.
De
plus, actuellement, un mouvement se dessine dans les familles, qui font de plus
en plus suivre leurs enfants par des professionnels en libéraux. C'est
vrai, cela pose des difficultés de coordination avec l'institution scolaire.
Mais c'est possible...
| Un
projet commun de la clis et du service de pédo- psychiatrie Alain
Basset professeur des écoles en clis médico-psychologique
(1) 21-09-01 | Lorsqu'il
s'agit de CLIS travaillant avec un service de soins, SESSAD ou Service de Pédo-Psychiatrie,
il me semble évident que l'inscription d'un enfant dans une telle classe
est liée à l'acceptation des soins assuré par ce service.
Je ne vois d'ailleurs comment il pourrait en être autrement puisque les
soins sont intimement liés au projet de l'équipe assurant le fonctionnement
de telles classes
.Les
élèves de ma classe (CLIS dans une école mais fonctionnant
avec un service de pédo-psy) sont d'ailleurs inscrits sur prescription
du médecin-chef du service de pédo-psy. Cela implique donc pour
les parents une acceptation des soins assurés par ce service. (1)
On trouve dans ce site la présentation d'une autre clis/médico-psychologique.
Voir : troubles dysharmoniques et scolarisation. On
observera que dans les clis/médico-psychologiques les élèves
sont suivis par le service de pédopsychiatrie sur prescription médicale
et que les affectations en clis sont prononcées, en accord certes avec
le médecin du service, par la CCPE. (NdlR).FFEAEA
| Une
logique trop institutionnelle Dr
Catherine Cousergue 21-09-01 | Je
comprends votre position de professionnel, mais elle
répond en fait à une logique institutionnelle et non forcément
à un projet individualisé de l'enfant et de sa famille... D'autre
part, sur le plan du droit, elle est abusive.
Un
parent n'est pas obligé de signer le projet d'intégration que vous
lui proposez pour que son enfant soit accepté dans la classe. C'est les
parents qui sont les maîtres d'oeuvre du projet et non l'inverse ...
| Des
projets mixtes école/service de soin indispensables
Pierre
Daniel instituteur en hôpital de jour 22-09-01 | A
mon sens le projet d'intégration dont la famille est partie prenante (et
non "maître d'oeuvre") ne peut fonctionner que dans la confiance
réciproque qui doit s'installer entre tous les partenaires... D'autre
part, si faire vivre une vie d'écolier est le souci permanent pour tous
les professionnels de l'enfance en difficultés, il faut aussi dire que
l'école, toute l'école et rien que l'école (rapidement revendiquée
au nom du droit à l'éducation) peut s'avérer dans bien des
cas insupportable voire franchement pathogène, même avec la présence
d'une AIS.
n
enfant en souffrance immergé à temps plein dans une classe donne
de toutes façons des signes de saturation qu'il convient de prendre en
compte Dans ces situations les projets mixtes écoles/services
spécialisés sont indispensables. L'intégration se
fait d'ailleurs d'autant mieux que l'école se sait soutenue par les personnels
éducatifs ou thérapeutiques.
| Il
n'y a pas opposition entre le principe de la clis médico-psychologique
et le projet individualisé Alain
Basset 23-09-01 | Mme
le Dr Cousergue a écrit : "Je comprends votre position de professionnel,
mais elle répond en fait à une logique institutionnelle et non forcément
à un projet individualisé de l'enfant et de sa famille..."
L'inscription
dans ma classe correspond à un projet individualisé pour l'enfant.
Nous recevons les enfants pour une période d'observation de deux semaines.
Une synthèse est ensuite faite par rapport à cette observation et
il est alors décidé de son admission ou non, mais toujours en fonction
du projet de travail de l'équipe. Mme
le Dr Cousergue ajoute : "D'autre part, sur le plan du droit, elle est abusive." Absolument
pas puisque ce sont les parents qui ont choisi de s'adresser
à ce service pour leur enfant et qu'ils ont
ensuite la possibilité d'accepter ou de refuser l'admission proposée
dans la classe. (...)
La simple acceptation de l'admission de leur enfant dans cette classe implique
d'office l'acceptation du projet thérapeutique et éducatif de la
classe.
| Une
alternative à l'hôpital de jour ou à l'ime Pierre
Baligand ISP septembre 01 | Mme
le Dr Cousergue rappelle un principe effectivement incontournable : les parents
doivent rester libres de choisir les professionnels qui soignent leur enfant.
Mais les parents restent également libres d'accepter ou de refuser toute
orientation proposée par la CDES ou toute prescription médicale.
Ils ne seront jamais contraints d'accepter contre leur gré une orientation
en clis/sessad ou en clis/médico-psychologique (si l'on appelle ainsi,
pour faire court, des clis qui n'accueillent que des élèves orientés
par la CDES vers le même sessad ou suivis par le même service de pédopsychiatrie),
pas plus qu'en IME..
S'en
tenir à ces principes formels, toutefois, n'est pas satisfaisant, car on
risque ainsi de masquer les enjeux. Deux
constatations au moins s'imposent : 1. l'intérêt
d'une réflexion commune de l'enseignant et des personnels du sessad ou
de l'intersecteur sur le fonctionnement de la classe et l'intérêt
d'une participation commune à la vie de la classe (un éducateur
dans la classe) paraissent indéniables ; 2. en
l'absence de ce dispositif particulier, les enfants pris en charge par les classes
indiquées seraient, à de rares exceptions près, accueillis
en hôpital de jour ou en établissement spécialisé.
Et là, de toute manière, la famille n'aurait pas le choix du médecin
! Ces structures
particulières apparaissent donc comme offrant, dans certains cas, une alternative
à l'établissement spécialisé, pour des enfants dont
le handicap est relativement lourd. On
peut ajouter que ce fonctionnement a été autorisé en CROSS
et par la CDES, et que des médecins y sont tout à fait favorables....
| | | Une
équipe cohérente Corine
Petitjean professeur des écoles spécialisée en clis/sessad
(1) octobre 01 | En
qualité d'Institutrice spécialisée exerçant sur une
Clis-Sessad, donc une classe accueillant des enfants présentant différents
handicaps plus ou moins importants, mais qui laissent supposer qu'une intégration
dans une école publique est possible avec l'aide d'une équipe compétente,
je souhaiterais apporter mon point de vue au sujet du choix des professionnels
soignants. Le principe du libre choix est effectivement incontournable,
mais l'objectif d'intégration dans le milieu le plus ordinaire possible,
pour l'enfant nous amène, en Clis-Sessad, à un raisonnement un peu
différent. Effectivement, nous visons le bien-être de l'enfant dans
l'école, sa socialisation et son intégration scolaire selon ses
capacités, dans différentes activités au sein d'autres classes.
La réussite d'une telle entreprise nécessite une prise en charge
de l'enfant sur le lieu de l'école (...). L'équipe du Sessad est
habilitée à gérer ces prises en charge (orthophonie, psychomotricité,
accompagnement psychiatrique et/ou psychologique...).
Ce
travail a l'avantage de se faire au sein d'une équipe cohérente,
qui se réunit, interprète, échange, ajuste, afin de dynamiser
le projet de l'enfant, et cela de façon hebdomadaire.
Ces intervenants se connaissent entre eux et connaissent aussi tous les enfants
du groupe sur lequel ils interviennent. En termes de proximité, c'est une
solution efficace puisqu'il n'y a pas d'autres déplacements à prévoir
que le trajet habituel de l'école comme pour tout enfant ! Les prises en
charge se font sur le temps scolaire. Par contre, en ce qui concerne certaines
prises en charges trés spécifiques, nous comprenons et recommandons
même, l'intervention d'un professionnel effectivement plus qualifié,
en libéral. (...)
|
Un
débat très luxueux Un
projet global qui engage une équipe Bruno
François parent d'un enfant en clis/sessad novembre 01 | Cette
question me conduit à une réflexion à plusieurs niveaux...
Je vois trois aspects différents sur lesquels on peut argumenter :
Le
principe : il me semble que c'est le niveau auquel est posé le débat
par ses initiateurs. L'opportunité : est-il
sérieux, ou même décent d'ouvrir un tel débat en France
aujourd'hui ? Le fond : quel point de vue adopter face à cette
question ? Le
principe : on peut tout à fait s'interroger sur ce point. Est-il normal
d'associer en un tout la CLIS et le service de soins ? Je répondrai par
une question en fin de réflexion ! L'opportunité
: dans le climat actuel de pénurie de prise en charge adaptée pour
les enfants autistes en France, ce débat me semble avoir un caractère
très luxueux. Au delà de ce débat que fait-on ? Je note d'une
part que la question du choix ne se pose pas pour la plupart des familles. Je
note également que cette interrogation semble marquée par une certaine
perception de ce qu'est une CLIS. Il s'agit avant tout d'une intégration
en milieu scolaire ordinaire, avec entre autre particularité l'intervention
d'un service de soins. Dans cette logique d'intégration, je vois aussi
la recherche d'un traitement normalisé ; cela peut aussi impliquer quelques
concessions ; est-ce que l'on demande à tel ou tel parent s'il accepte
que tel enseignant soit en charge de son enfant ? La prise en charge dans une
CLIS correspond dans l'idéal à un projet global
qui associe et engage une équipe. L'idée de d'associer la
prise en charge scolaire à un service de soins "à la carte"
me semble aller contre cet objectif.
Le fond : la question d'un éventuel choix du service de soins associé
ne peut se poser qu'au moment de la création de la CLIS. Une fois en place
on ne peut pas perturber la structure par une instabilité ou une multiplicité
d'intervenants. Il est impossible que chaque enfant arrive avec ses propres soignants.
Il semble plus important de favoriser la mise en place d'une équipe stable,
solide, formée, expérimentée. D'une manière plus générale,
il me semble plus pertinent pour une famille de faire le choix d'une stratégie
associée à une équipe que de se focaliser sur des questions
de personnes. Est-ce qu'une famille qui ne souhaite pas travailler avec
le service de soins associé à la CLIS de son enfant a choisi la
bonne orientation ? Une
autre limite évidente à cette logique est qu'à trop pousser
dans ce sens on finirait par avoir une CLIS pour un enfant, c'est alors une autre
logique qui apparaît ; l'intégration scolaire devient individuelle.
Finalement est-ce que cette question de départ n'est pas totalement hors
sujet ?
| | | Et
les textes officiels ? Pierre
Baligand ISP novembre 01 | On
rappellera aussi que, concernant la scolarisation des enfants autistes, la circulaire
du 27 avril 95 préconise un fonctionnement du type clis/sessad : "(...)
il peut être également créé
des services d'éducation spéciale et de soins à domicile
couplés à des classes d'intégration scolaire."
(1)
(1) notre
commentaire à la page "les
sessad 2"
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Mise à jour : 30/11/01 |
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