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bonnes peratiques |
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De
l'IMP à l'école ordinaireun
transfert de classe de l'IMP de Port Neuf à l'école Descartes à
La Rochelle (17) |
ISP | Présentation |
On
oppose facilement IME et intégration, et il faut reconnaître que
de fait IME et intégration paraissent souvent exclusifs l'un de l'autre
Les textes d'application de la loi de 75 évoquaient pourtant bien l'idée
qu'en raison de leur compétence et de leur potentiel technique, les établissements
du secteur médico-éducatif avaient naturellement vocation à
devenir les supports techniques de l'intégration. |
Ce
n'est guère qu'à partir des années 90, toutefois, qu'on peut
parler d'une véritable avancée en ce sens, avec l'ouverture des
sessad. Mais si les sessad ont permis le maintien en école ou en collège
ordinaires d'un nombre considérable d'enfants et de jeunes, ils ne mettent
pas fin à la distinction entre le maintien en intégration et l'affectation
en établissement. |
La
loi du 11 février 05 est peut-être appelée à faire
bouger cet état des choses. Non pas qu'elle introduise des dispositions
vraiment nouvelles, mais peut-être davantage parce qu'elle s'inscrit dans
une évolution des mentalités, qu'elle prend en compte et dont elle
reconnaît le bien-fondé. Elle incite en tout cas les établissements
(et les associations gestionnaires) à ne jamais perdre du vue qu'ils doivent
veiller à faciliter le maintien ou le retour de l'élève handicapé
dans un établissement scolaire ordinaire et elle les invite à multiplier
les interactions avec les écoles ordinaires. |
L'exemple
du transfert des classes de l'IMP de Port-Neuf dans l'école Descartes voisine
nous paraît être, de ce point de vue, tout à fait significative
des évolutions qui se dessinent aujourd'hui. |
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L'IMP
de Port-Neuf : une politique d'intégration |
L'IMP
de Port-Neuf est un petit établissement qui reçoit une population
de 20 enfants souffrant d'un retard mental moyen, et comprenant également
une petite section d'enfants autistes qui sont pris en charge à mi-temps
à l'hôpital de jour et à mi-temps à l'IMP. Certains
enfants sont extrêmement fragiles. |
| IMP
de Port-NeufI
Allée Mal de Lattre de Tassigny
17000 LA
ROCHELLE
05 46 43 32 97 imp.lr@wanadoo.fr
Chef de service : M. Franck Richet |
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Depuis
quelques années, pour répondre à une demande des parents,
l'IMP reçoit des enfants d'âge maternelle. L'établissement
n'a pas d'internat. |
L'expérience
d'intégration que nous relatons ici repose sur le principe suivant : tous
les enfants de l'IMP fréquentent désormais une école ordinaire,
sur des temps plus ou moins longs. Une convention a été passée
entre l'IMP et l'école élémentaire Descartes qui reçoit
les enfants. |
C'est donc l'IMP
qui se déplace pour accompagner les enfants. L'IMP dispose d'un demi-poste
d'enseignant de l'Education nationale : l''institutrice de l'IMP travaille désormais
dans les locaux de l'école Descartes. Ce demi poste sera porté à
un poste entier à la rentrée prochaine. Chaque enfant fait l'objet
d'un PPS. |
Notons que l'IMP
a déjà ouvert un sessad qui depuis quelques années fonctionne
en partenariat avec la clis de l'école Descartes. Voir dans ce site : retard
mental et scolarisation à l'école Descartes. Les liens déjà
tissés autour de la clis/sessad entre les personnels de l'IMP et ceux de
l'école ont grandement facilité la réalisation que nous présentons
ici. La proximité géographique a été un autre facteur
favorable. |
Une nouvelle
étape a donc été franchie depuis la rentrée de 2004
: ce sont aujourd'hui presque tous les enfants de l'IMP qui sont scolarisés
à l'école Descartes. Mais à la différence de ceux
de la clis/sessad, ceux-là ne sont encore scolarisés qu'à
temps partiel, à cause de la sévérité de leurs handicaps
et des moyens dencadrement insuffisants. Ils continuent le reste du temps
de fréquenter l'IMP où ils bénéficient de soins, de
rééducations et dactivités éducatives Dès
la rentrée 2006 un second groupe de 6 enfants dâge maternel
sera accueilli sur une autre école afin de « diluer » le nombre
denfants handicapés et de leur offrir ainsi les meilleures chances
dêtre bienvenus dans lécole.. |
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Jean-Pierre
SLOSSE, Directeur du Pôle Enfance de l'ADAPEI 17
Avril 2006 |
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POINTS
DE VUE DES ACTEURS |
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Le
chef de service de l'IMP |
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Une
demande des parents |
Le
déclencheur de cette opération de transfert a sans doute été,
outre la loi du 11 février 2005, la forte demande des parents par rapport
à tout ce qui est apprentissage scolaire. Cette demande s'exerce même,
parfois, pour des enfants auxquels nous pensons qu'il y aurait beaucoup de choses
à régler avant
Je pense par exemple à des enfants qui
n'ont pas de communication. Rappelons que nos enfants souffrent d'un handicap
mental moyen/sévère. |
Mais
il est vrai qu'on voit des enfants qui tirent un réel bénéfice
de ces apprentissages. On observe, dans le contexte scolaire de l'atelier pédagogique
de Descartes, qu'il y a chez eux plus d'adaptabilité qu'on ne le pensait.
Les enfants adoptent des comportements d'élèves, ils ne s'autorisent
pas à l'école les mêmes comportements qu'à l'IMP !
Cela, on l'observe non seulement en classe, quand ils sont avec l'éducatrice
et l'enseignante, mais aussi bien en récréation. En récréation,
les enfants de l'IMP, on ne les voit pas - sauf quelques uns parfois qui ont des
appréhensions, à cause de la masse ou à cause du bruit, -
mais sinon, ils sont fondus dans la masse, ils ont des interactions avec les autres
enfants, alors qu' l'IMP on voit tout de suite les stigmates du handicap. |
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Les
conditions d'une réussite |
Il
faut toutefois être prudent. La limite, c'est la souffrance de l'enfant,
c'est la confrontation à l'échec, la confrontation à la norme,
le seuil de tolérance de l'enfant. Il faut mobiliser les équipes
éducatives sur ces observations : est-ce que l'enfant est bien ou au contraire
est-ce qu'il est bloqué
Si nous intégrons des plus jeunes
de l'IMP, ce sera avec des aller et retour entre l'école et l'IMP. |
Le
discours auprès des parents est donc essentiel. Il faut baliser ce qui
est entrepris à l'école par un discours réaliste. Chaque
enfant aura un projet personnalisé, le PPS, et sur ce point, l'équipe
doit se montrer vigilante. Il est important pour le présent de préciser
ce qu'on attend de la scolarisation, mais c'est important aussi pour l'avenir
de l'enfant. |
Le but de la scolarisation,
c'est que l'enfant soit bien en lui-même, soit bien avec les autres. Il
y a des étapes. Les apprentissages scolaires sont un aboutissement. |
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Problèmes
de gestion : le devenir des éducateurs |
Il
y a un problème du médico-social, qui apparaît dans le rapport
école/IMP : si la scolarité est un mieux pour l'enfant, nous perdons
une partie de notre raison d'être ! L'éducatrice peut avoir l'impression
qu'une partie de sa compétence est transférée sur les enseignants
et qu'une partie de sa formation devient plus ou moins inutile. Quand le groupe
de huit enfants de l'IMP ira sur Descartes, il y aura un enseignant et une éducatrice
là où actuellement, pour le même groupe, il y a trois éducatrices. |
Ces
problèmes ont leur importance. Il y a des problèmes qui doivent
être réglés au plan national. Auparavant, les enfants étaient
exclusivement avec les éducateurs, maintenant, en schématisant,
ils vont être à 50 % avec l'enseignant. Ça disqualifie quelque
part leurs diplômes, leur formation, leur utilité, leur expérience
Avant, les éducateurs étaient indispensables, maintenant ils le
sont moins
Cela déstabilise
|
Et
pourtant, ceux qui vont travailler dans l'école sont contents, pour eux
c'est valorisant, c'est un plus. |
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Perspectives |
Dans
la perspective de l'intégration d'un groupe dans l'école, on n'évacue
pas la possibilité d'intégrations dans les classes ordinaires, dans
des domaines particuliers, arts plastiques, sport, qui ne mettent pas en jeu prioritairement
les compétences intellectuelles
Mais on tient d'abord à conserver
l'unité du groupe. D'ailleurs l'institutrice du "groupe éducatif"
reste rattachée à l'IMP. Ceci dit, on n'est encore qu'au début
d'une expérience dont on ne sait pas jusqu'où elle nous conduira.
Dans l'immédiat, nous restons très attentif à ne pas faire
un IMP dans l'école Descartes
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Propos
recueillis auprès de Jean-Claude NOURAUD, Chef de service de l'IMP de Port-Neuf Mai
2006 |
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L'institutrice
de la classe transférée |
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Une
institutrice est affectée à l'IMP à mi-temps. Elle a en charge
deux après-midi par semaine un groupe de 8 enfants de l'IMP (retard mental
moyen) dont la scolarisation s'effectue à l'école Descartes voisine
de l'IME. C'est cette scolarisation à l'école Descartes que nous
présentons ici. Il est prévu que l'an prochain l'IMP disposera d'un
enseignant à temps plein et que ce groupe de l'IMP passera huit demi-journées
pleines à l'école. |
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Au
bonheur des enfants, et de l'enseignante...! |
Pour
les enfants, c'est un bain scolaire. Ils voient bien qu'ils ne sont pas à
l'IMP mais à l'école : il y a d'autres enfants, d'autres classes
qui travaillent autour. Ils sont avec les autres enfants de l'école, notamment
sur les temps collectifs de récréation. Quand ils reviennent, ils
sont fiers de dire aux enfants des autres groupes : j'étais à l'école
! ils racontent ce qu'ils ont fait
Je crois que les enfants sont bien à
l'IMP mais quand ils se sentent prêts ils sont quand même sacrément
fiers d'aller ou de retourner à l'école. |
Pour
l'enseignant c'est intéressant, on est en recherche constante d'activités
à mener pour arriver à telle ou telle compétence, à
la recherche d'activités ludiques et adaptées pour tel ou tel enfant.
Je trouve super de voir les progrès des enfants, au jour le jour, ils sont
spontanés et montrent immédiatement si l'activité proposée
leur plait ou pas. Cela, on ne l'a pas avec des enfants de cycle 3, par exemple,
qui même si ça ne leur plait pas le font quand même en élèves
appliqués
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Je
ne suis pas institutrice spécialisée, je n'avais pas demandé
le poste, je découvre l'enseignement spécialisé, et c'est
une révélation, je serais heureuse de conserver le poste l'année
prochaine
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Institutrice
et éducatrice |
Au
niveau des apprentissages, on se limite à des approches en français
et en mathématiques, à des activités extérieures et
à la fréquentation de lieux communs comme la BCD. |
Il
y a dans la classe une éducatrice spécialisée à temps
plein. L'éducatrice assure le bien être et participe à l'intégration
des enfants au sein de la classe et de l'école. En classe, elle est à
l'écoute de chacun et aide les enfants dans la compréhension des
consignes, dans le choix et la gestion de leur matériel, elle anime quelques
ateliers. Certaines activités pratiquées en grand groupe sont reprises
en petit groupe par l'éducatrice. Elle a aussi un rôle important
dans la gestion et l'ajustement des comportements. |
A
l'école elle-même, ça se passe bien. Il y a déjà
l'expérience de la clis
Au départ, les autres viennent observer
les enfants du groupe de l'IMP, ils peuvent parfois se montrer un peu agressifs,
par exemple on avait un enfant mutique et les autres venaient autour de lui à
la récréation et lui demandaient : comment tu t'appelles, comment
tu t'appelles ? Nous sommes intervenus, nous avons expliqué
L'éducatrice
est très présente sur les récréations, et je sors
avec elle. Pour les autres enfants, il est certainement utile de côtoyer
le handicap, c'est une chose que nous n'avons pas forcément eu et plus
tard ça peut changer leur regard d'adulte. |
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L'IME
et l'école |
Pour
les collègues, les intégrations peuvent être aussi une autre
façon de voir
Pour l'instant, il y a une petite fille qui est intégrée
en arts plastiques, parce qu'elle avait besoin de côtoyer d'autres enfants
de son âge, mais on va multiplier les intégrations quand les temps
de scolarisation seront plus longs. Pour l'instant nous n'avons que quatre heures
par semaine sur l'école, il fallait d'abord créer un groupe classe.
Si l'an prochain nous sommes à temps plein, nous essaierons de faire le
maximum de choses ensemble... |
Les
parents semblent satisfaits que leurs enfants aillent à l'école,
ils sont en demande. L'avantage d'avoir une classe qui est à la fois sur
l'IMP et sur l'école, c'est qu'ils sont rassurés, parce que d'un
côté l'IMP est un lieu protecteur pour l'enfant, ils savent que l'enfant
y est bien, mais d'un autre côté, c'est aussi une avancée
que d'emmener les enfants à l'école. Ils ont la sécurité
et le progrès. |
Pour
l'établissement, travailler sur l'école Descartes n'est pas absolument
une nouveauté, puisqu'il y a déjà la clis/sessad et que les
personnels du sessad et de l'IMP sont en partie les mêmes. Je crois que
c'est intéressant parce qu'il y a un partage de ce qu'on sait faire...
Le projet est aussi de permettre à des enfants de l'école Descartes
de profiter de certaines possibilités de l'IMP, par exemple de l'espace
jardin. Les enfants de l'école viendraient jardiner à l'IMP, avec
les éducateurs et avec des enfants de l'IMP. Le but est qu'il y ait des
échanges, que ce ne soit pas à sens unique. |
Nous
avons des réunions de synthèse régulièrement, c'est
important pour moi, on confronte des points de vue qui ne sont pas toujours identiques
sur l'enfant. |
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Perspectives
d'avenir |
L'
an prochain, donc, les temps de scolarisation à Descartes vont se développer,
il y aurait au maximum un groupe de huit enfants sur l'école, dont un noyau
dur de 3 à 5 scolarisés à temps complet et les autres à
temps partiel. Les repas seront pris à la cantine de l'école. Mais
il faut être clair sur un point. Ces enfants, suivant leur état physique,
psychologique, ont toujours besoin de l'IMP, il faut conserver la possibilité
qu'ils puissent revenir ici pour un temps, si leur état le nécessitent,
même s'ils sont scolarisés à temps complet. |
Certains
enfants seront scolarisés à temps très partiel puisque leur
état ne permet pas plus. Mais les temps de scolarisation seront ajustables
tout au long de l'année en fonction de l'évolution de chacun. J'ai
été surprise de ce qu'ils étaient capables de faire et peut-être
que des enfants que je ne connais pas vont encore m'étonner... . Les enfants
de l'IMP que j'emmène actuellement sont quand même ceux qui sont
le plus posés au niveau du comportement et donc les plus aptes à
entrer dans les apprentissages. |
Est-ce
que tout cela changera l'avenir des enfants ? Quoi qu'il arrive, c'est quand même
une expérience intéressante pour eux, et ils semblent être
heureux
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Karine
Lavaud, professeur des écoles Avril 06 |
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L'éducatrice
de l'IMP |
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L'éducatrice
de l'IMP travaille en tandem avec l'institutrice. Elle est présente dans
la classe. |
J'ai
travaillé sept ans en établissement spécialisé auprès
d'enfants et d'adolescents atteints de troubles autistiques. C'est la première
année que je travaille dans une classe au sein d'une école. Cela
correspond à une demande de ma part, désir de changement et de connaître
un autre aspect du travail avec les enfants déficients. |
|
Est-ce
que ce changement de situation vous conduit à voir les enfants autrement
? |
A
l'école, on découvre une autre facette des enfants. Je pense par
exemple à un enfant qui ne s'exprime pas oralement mais qui utilise certains
gestes de la Langue des Signes. |
Au
sein de l'IMP on est habitué à lui et on s'exprime nous-même
oralement en accompagnant de certains gestes, alors qu'à l'école
on prend conscience de la barrière que cela crée avec les autres
enfants. |
Dans
la cour, les autres enfants ne comprennent pas son langage, il se trouve de ce
fait un peu isolé
Alors cela nous oblige à travailler beaucoup
plus avec lui sur cet aspect-là et notamment en récréation
où il faut faire office de médiateur pour faciliter l'échange.
D'autres enfants peuvent nous étonner, je pense à une petite fille
qui a rejoint le groupe il y a quelques mois, qui présente des troubles
envahissants du développement. |
Quand
elle est assise à une table avec un travail très précis à
faire, elle se montre très performante et ses troubles tendent à
disparaître : elle ne montre pas de stéréotypies, ne crie
plus
Ainsi, le changement de cadre nous donne un autre éclairage
sur ce qui est possible avec eux
|
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Vous
accompagnez je crois les enfants en récréation. Comment voyez-vous
les récréations ? |
L'après
midi est coupé par une récréation. Au départ, j'ai
été surprise par le bruit, je ne me souvenais plus qu'une école
puisse être aussi bruyante. Je me suis rendue compte qu'à l'IMP on
avait peut-être tendance à surprotéger un peu les enfants.
Il faut qu'ils s'habituent à ce nouvel environnement, même si au
début pour certains c'est un peu dur. Et puis il y a aussi le regard des
autres enfants sur le handicap et nous, nous avons un travail important à
faire sur la connaissance et l'acceptation du handicap. En classe, les enfants
se retrouvent entre eux, en récréation ils sont en contact avec
les autres. |
|
Peut-on
parler d'une violence des récréations ? |
Les
enfants, c'est sûr, ne se font pas de cadeaux entre eux. Il y a beaucoup
de bagarres, d'agressivité. Pour les enfants dont nous avons la charge
c'est sans doute une bonne expérience de socialisation, mais à condition
d'être vigilant. Pour eux, c'est une nouveauté, ils ne sont pas tous
habitués au très grand groupe ou au fait d'avoir des contacts agressifs
avec leurs camarades
Ça peut être difficile à vivre,
certains ne sont pas capables de se défendre ou tout simplement d'en parler
Nous éducatrices nous y sommes particulièrement attentives. |
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Voulez-vous
dire que les récréations, c'est plus votre affaire que celle de
l'institutrice ? |
Non,
on ne peut pas dire ça, nous nous complétons, mais il est vrai que
j'ai un rôle qui est différent du sien dans l'accompagnement des
enfants. Je dois être attentive aux relations qui s'établissent avec
les autres enfants
Il est vrai qu'il n'y a pas une " prise en charge
éducative " des récréations, les enseignants laissent
faire
Je comprends qu'ils aient besoin de souffler, mais on pourrait peut-être
faire un peu plus, initier des jeux, parce qu'on se rend compte que les cours
de récréations sont vraiment pauvres
J'ai été
un peu étonnée. A part les jeux de ballons et les disputes, il n'y
a pas grand chose, sinon ici un jeu de marelle
Si l'an prochain on vient
ici à temps plein, il faudra y réfléchir, trouver des supports,
parce que certains enfants en ont besoin
|
|
Vous
pensez que cette attention pourrait être le rôle d'une éducatrice,
et pas seulement auprès des enfants handicapés ? |
En
effet, nous n'avons pas la même formation, et nous sommes peut-être
plus attentives à ce qui peut se jouer entre les enfants, à leurs
différences, à leurs réactions. Nous sommes plus sensibles
à l'individualité, alors que l'enseignant travaille pour le groupe
et sur les apprentissages. C'est pour cela aussi que nous nous complétons.
Pas seulement en récréation, mais en classe aussi. L'institutrice
doit conduire le groupe vers les apprentissages. Nous, nous sommes plus centrées
sur la personnalité de chacun, sur ses difficultés, sa façon
de réagir et de quelle manière on peut l'aider à progresser.
En classe, il y a d'abord un projet de classe, à l'IMP, ce qui est à
la base, ce sont les projets individualisés pour chaque enfant. En un sens,
l'éducatrice se tient un peu " avant " la classe. En effet des
pré- requis sont indispensables comme la stabilité, la concentration,
l'écoute, la disponibilité
Pour qu'ils puissent travailler
ensemble, un accompagnement individuel des enfants est indispensable
|
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Alors
une institutrice et une éducatrice dans la classe, c'est très bien,
on tient les deux aspects ? |
Oui,
que l'éducatrice soit présente dans la classe, cela me paraît
indispensable, et ce n'est pas seulement la question du nombre des enfants. Pour
les enfants, c'est une sécurité, je me vois un peu comme une béquille
qui les aide à mieux marcher. Pour l'enfant qui n'a pas de langage oral,
je sors mon petit dictionnaire du Langage des Signes, pour un autre ce sera autre
chose
Je ne suis pas la béquille de l'institutrice mais celle des
enfants peut-être un peu ! |
|
Dans
vos rapports avec l'institutrice, y a-t-il parfois des problèmes relatifs
aux compétences respectives, ou à ce qui serait le territoire ou
le rôle de chacune de vous deux ? |
Non,
ça ne s'est jamais produit. Il y a sans doute une question de personnes,
chacune est elle-même, et moi je suis contente de voir comment on peut mener
ce travail vers les apprentissages, parce qu'à l'IMP nous les éducatrices
nous étions amenées à travailler sur les compétences
scolaires ou préscolaires et souvent j'avais le sentiment de ne pas savoir
faire, de ne pas savoir par où commencer, par où finir .Travailler
auprès et avec une institutrice, pour moi c'est très riche
Si on se centre sur les enfants, chacun apporte quelque chose à l'autre,
on n'a pas peur de déborder sur le rôle de l'autre, on peut s'aider
en se disant comment on voit les choses, par exemple comment on voit le comportement
d'un enfant, et comment travailler avec lui au mieux, comment il évolue...
etc. Si on travaillait ensemble à temps plein, il serait utile d'avoir
entre nous un minimum de temps de concertation pour préparer les journées
|
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Propos
recueillis auprès de Delphine GARNIER, éducatrice spécialisée
avril
06 |
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|
La
Directrice de l'école |
|
Le
partenariat |
La
collaboration de l'école avec l'IMP est fondée sur une relation
de confiance très forte, et déjà ancienne avec l'expérience
de notre clis/sessad. Cette confiance est fondée sur des convictions que
nous partageons les uns et les autres, c'est pourquoi elle ne pose pas de question.
Les rôles sont clairs et on avance ensemble. |
Elle
s'est développée progressivement. Au début des collègues
étaient interrogatifs et nous avons dit d'emblée qu'on ne forcerait
pas un collègue réticent à recevoir dans sa classe, en intégration
individuelle un enfant de l'IMP. Aujourd'hui ces intégrations ne posent
pas de problème, les cinq institutrices de l'école sont d'accord. |
Nous
savons que nous pouvons compter sur nos partenaires, dans tous les domaines. A
la cantine, par exemple, les personnels de service savent que l'équipe
de l'IMP assume, qu'elle ne les laisse pas se débrouiller seuls avec les
enfants. |
Les
enfants doivent être accompagnés. Par exemple entre midi et deux
heures, les enfants peuvent avoir des activités en bibliothèque,
avec des personnes âgées ou avec des mamans. On préfère
aussi que l'éducatrice soit là, c'est une sécurité
et certains mauvais jours sa présence devient indispensable. |
|
L'intégration
des enfants |
La
présence des enfants est " dosée ", si l'on peut dire,
en fonction de leurs potentialités et de leur adaptation. Mais on cherche
bien sûr à les tirer vers le haut et parfois on a d'heureuses surprises
: c'est N., qui souffre de troubles profonds, et qui apprend à lire, c'est
la petite E., enfant très déstructurée, qui à l'occasion
de certaines activités, en chant par exemple, se fond dans le groupe. |
Certaines
activités facilitent l'intégration : l'EPS (rugby, judo), le chant,
l'informatique. Mais des enfants sont aussi intégrés en math et
en lecture. Les 5 enfants scolarisés à temps plein dans l'école
ont des temps d'intégration dans une autre classe. |
Et
pour les autres élèves c'est important. Aujourd'hui avec la clis/sessad
nous avons un recul de dix ans. Nous constatons que les enfants ont acquis un
grand respect les uns vis à vis des autres. Et que c'est devenu naturel. |
|
Fonctionnement |
L'important,
nous l'avons dit, c'est le partenariat : on n'est pas seul, et c'est pour ça
que c'est sans danger pour l'école. |
Les
réunions autour du PPS (Projet Personnalisé de Scolarisation), pour
son élaboration ou pour son suivi, constituent l'un des temps forts de
la collaboration. Il est important que les parents viennent à l'école
et qu'on parle avec eux. Et de fait, ils sont toujours là. |
C'est
un partenariat sans confusion. Chacun reste à sa place Le médecin
de l'IMP vient régulièrement voisr la classe, mais on ne médicalise
pas l'école. C'est le psychologue scolaire qui explique aux autres élèves
qui sont ceux de l'IMP. |
Il
y aura peut-être une réciprocité. Nous envisageons d'utiliser
les locaux de l'IME, et une classe de l'école pourrait utiliser son jardin. |
|
En
conclusion |
Tous
les enfants sont soumis aux mêmes règles. Il faut un même cadre
pour tous. |
Cette
présence des enfants de l'IMP est une richesse pour l'école. Et
puis on ne peut occulter la société dans laquelle on vit
|
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Propos
recueillis auprès de Mme Boutier, Directrice de l'école Mars
2007 |
|
Note
sur l'école de référence |
Les
enfants inscrits à l'IME et inscrits dans l'école voisine qu'ils
fréquentent peuvent être également inscrits dans l'école
du secteur de leur domicile, qui constitue leur "école de référence".
Cette dernière inscription, toutefois, reste une "inscription inactive".
Voir circ. du 31 août 2006 |
|
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Complément : La convention de
la classe IMP |
Convention
relative à la scolarisation des élèves handicapés
de l'IME de Port Neuf
| Références -
loi du 11 février 2005 - circulaire interministérielle n°DGAS/SD3C/2006/343 -
circulaire " Elèves handicapés du 17-08-2006" et MEN/DGESCO/2006/119
du 31 juillet 2006 relative à la scolarisation des élèves
handicapés | Entre
l'Inspecteur d'Académie, Directeur des Services Départementaux de
l'Education Nationale, Monsieur le Président de l'association l'ADAPEI
17, et Monsieur le Maire de La Rochelle | il
est convenu et arrêté ce qui suit : | Article
1 : Une classe dite " délocalisée " accueillera à
l'école Descartes des élèves orientés à l'IMP
de Port Neuf Elèves de 7 à 12 ans, Elèves en capacité
d'être scolarisés, Elèves présentant une déficience
intellectuelle de l'ordre du retard mental léger/moyen. | Article
2 : L'école met à disposition une salle de classe pouvant recevoir
8 élèves. | Article
3 : La classe est placée sous la responsabilité pédagogique
de l'enseignant(e) nommé(e) par l'Education Nationale à l'IMP de
Port Neuf. | Article
4 : L'ADAPEI met à disposition des élèves, des personnels
spécialisés pour compléter l'encadrement des élèves
dans la classe mais aussi pendant les temps de trajet et la pause méridienne. | Article
5 : Chaque élève sera sujet d'un projet personnalisé
de scolarisation définis par les circulaires précitées et
validés par la Maison Départementale des Personnes Handicapées. | Article
6 : Cette classe fait partie du projet institutionnel de l'IMP. Le directeur
du Pôle Enfance de l'ADAPEI proposera à l'école les enfants
qui lui semblent relever de cette classe. | Article
7 : Pour le temps scolaire la classe, les élèves et les personnels
sont sous la responsabilité du directeur(trice) de l'école. | Article
8 : Tous les élèves et les personnels de l'IMP sont assurés
à la MAIF. | Article
9 : Des réunions d'évaluation et de régulation auront
lieu 3 fois par an. Les comptes-rendus seront adressés à tous les
signataires. Les PPS seront revus annuellement ou selon les besoins. | Article
10 : La présente
convention est applicable à la rentrée de septembre 2006. Elle est
valable pour un an et renouvelable par tacite reconduction à chaque rentrée
scolaire. | Fait
à La Rochelle, le | L'Inspecteur
d'Académie Le Maire de La Rochelle Le Président l'ADAPEI 17
|
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Echanges |
Hélène
NAVAS (13)
10/06/06 | Ce
n'est pas utopique ! |
Merci
pour ce témoignage de ce qui peut se rejoindre du milieu ordinaire au milieu
spé et du milieu spé au milieu ordinaire. |
Je
crois que si on veut que TOUS nos enfants aient DROIT à l'école,
à la vie avec les autres il faut qu'on cesse d'opposer l'un à l'autre,
en terme d'EXCLUSIVITE tout en étant TRES VIGILANTS sur les dérapages
et les orientations précipitées ou qui relèvent de la "défausse"
!. Ce qu'on pourra éviter d'autant mieux SI on arrive à travailler
ENSEMBLE autour du PROJET DE L'ENFANT. |
Je
n'en démords pas, c'est une des possibilités que peut nous apporter
la loi du 11 février 2005, même si elle n'est pas parfaite, loin
de là ! |
Et, avec votre
exemple, vous venez de prouver que ce n'est PAS UTOPIQUE. |
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N.
15/06/07 | Point
de vue d'un parent de la classe |
Ma
fille est dans cette classe de l'IMP, elle est dans sa deuxième année.
La première a été un peu difficile, pas de PPS... J'espère
que l'an prochain ça ira mieux. |
Je
trouverais très bonne l'idée que les parents des enfants puissent
se rencontrer car le système IMP ne propose pas ce genre de rencontre et
c'est dommage pour le lien avec les enfants, je pense qu'un échange entre
parents serait fructueux et permettrait de faire avancer certains problèmes
mais pour l'instant on n'est pas associés, dommage... |
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Mise
à jour :16/06/07
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