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NOTE
SUR CLASSES DE PERFECTIONNEMENT,
CLASSES INTÉGRÉES, CLASSES ANNEXÉES, etc. ... |
Le
but de cette page est essentiellement d'aider à fixer le vocabulaire, à
propos notamment des "classes intégrées" et des "classes
annexées". Le terme "classe annexée" est apparu dans
les textes à propos des classes de perfectionnement. Depuis, il est encore
employé ici ou là, par commodité semble-t-il, mais sans correspondre
à un statut précis dans l'éducation nationale, pas plus que
celui de "classe intégrée". |
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Les
classes de perfectionnement et "classes annexées" |
Les
classes de perfectionnement ont été créées en 1909,
en vue de scolariser les enfants "mentalement anormaux" ou "arriérés",
selon le vocabulaire de l'époque. |
Loi
du 15 avril 1909 porte sur la création de Classes de Perfectionnement annexées
aux écoles élémentaires publiques et d'Écoles autonomes
de Perfectionnement pour les enfants arriérés - c'est l'acte fondateur
de l'enseignement spécialisé - et l'Arrêté du 17 août
1909 complète la loi du 15 avril 1909 en précisant le fonctionnement
des Écoles et classes de perfectionnement pour enfants arriérés.. |
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Les
textes distinguaient donc deux types d'organisation : ils envisageaient d'une
part des classes de perfectionnement annexées aux écoles
primaires et d'autre part des écoles autonomes de perfectionnement
regroupant plusieurs classes de perfectionnement. |
| Le
recrutement de ces classes s'opérait sur la base des travaux de A Binet
et T Simon. Elles étaient destinées à des enfants "arriérés"
mais éducables : enfants susceptibles d'être éduqués,
sans toutefois qu'ils soient capables de suivre une scolarité dans une
classe ordinaire. Il s'agissait des enfants relevant de la déficience mentale
légère : QI compris entre 70 et 80. Le développement de ces
classes fut très lent jusqu'à la fin de la guerre de 39-45. |
Les
classes relevant de la première organisation furent donc souvent appelées
"classes annexées" pour les distinguer des secondes, comme on
le lit par exemple dans l'article 7 de la loi du 15 avril : " Les directeurs
et directrices, maîtres et maîtresses appelés à exercer
dans les écoles de perfectionnement et dans les classes annexées,
jouissent des mêmes droits et avantages que les fonctionnaires des écoles
élémentaires publiques." |
Cette
appellation de "classe annexée" paraît toutefois avoir
été progressivement abandonnée au profit de celle de classe
de perfectionnement. L'important Arrêté du 12 août 1964, par
exemple, qui traite longuement de la pédagogie des classes de perfectionnement,
ne fait plus mention de classes annexées. |
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| Une
loi ou un voeu ? On
notera qu'il n'y a jamais eu de véritable
carte scolaire des classes de perfectionnement, pas plus d'ailleurs qu'il n'y
a aujourd'hui de directives nationales relatives à la carte scolaire des
clis et des upi. C'est un vieux problème. Cette situation a été
dénoncée presque dès les origines. Dès
1910, par exemple, M Weber, rapporteur du budget de l'Instruction publique au
Parlement, parlant de la loi de 1909 relative aux classes de perfectionnement,
déclarait : "Une loi dont l'application est facultative n'est pas
une loi, mais un voeu".
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| En
1930, le groupe de la gauche démocratique et radicale présentait
au Sénat un projet d'amendements prévoyant notamment l'obligation
de créer une classe de perfectionnement lorsque 10 enfants peuvent être
réunis et une école de perfectionnement lorsque 45 enfants peuvent
la fréquenter. (Rapport du 9 juillet 1930). Ces amendements ne seront jamais
votés. (Jacqueline
Roca, "De la ségrégation à l'intégration, publications
du CTNERHI, 1992) |
| Aujourd'hui
encore, les directives sur l'intégration scolaire (clis, upi...) apparaissent
le plus souvent comme de simples recommandations dont l'application est laissée
à la discrétion des inspecteurs d'académie. |
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Brève
histoire des classes de perfectionnement |
| Crées
en 1909, les classes de perfectionnement s'étaient développées
surtout à partir de la guerre de 39-45. A partir des années 70 un
mouvement inverse s'est produit, sous trois influences : - l'action des réseaux
pour le dépistage et l'aide précoce aux élèves présentant
des signes de difficultés et d'échec ; - une nouveau regard
sur le handicap et une nouvelle nomenclature interdisant de considérer
des enfants comme définitivement handicapés simplement parce qu'ils
avaient un QI inférieur à 80 (la barre était d'ailleurs ramenée
à 70) (voir nomenclature) (*); - une meilleure acceptation dans les
classes des élèves en difficulté. |
| (*)
En 1988, la nomenclature des déficiences, incapacités et handicaps
fut modifiée et le seuil plafond de la déficience mentale était
abaissé au QI de 70 (et la déficience légère définie
comme comprise entre 60 et 70). On avait pris conscience que l'origine des difficultés
de ces enfants était à chercher du côté de leur environnement
social et du côté de leur histoire et non pas dans quelque rouble
psychologique. Les classes de perfectionnement perdaient une partie de leur raison
d'aide et les enfants concernés étaient appelés à
retrouver le chemin des classes ordinaires, avec l'aide des GAPP devenus par la
suite Réseaux d'Aide Spécialisés aux élèves
en difficulté. Voir : évolution des postes
de classes de perfectionnement, de clis et de RASED |
| On
observera cet exemple réussi d'un mouvement de meilleure intégration
par un retour dans les classes ordinaire. Un tel processus exige : une évolution
des mentalités, une volonté politique, des moyens appropriés. |
Note
sur les écoles d'application annexes Il y
a eu aussi pendant longtemps des écoles annexes, qui étaient des
écoles d'application directement rattachées à l'école
normale ou à l'IUFM, et dont l'équipe pédagogique était
composée de maîtres formateurs très impliqués dans
la formation des futurs professeurs des écoles. Cette structure a été
supprimée par un Arrêté du 20-10-01. Les
classes annexées ou intégrées |
Le
terme "classe annexée" est réapparu, mais de manière
non officielle, après la création des classes et/ou des écoles
dans les établissements spécialisés, en application de la
Loi de 75 et après que le Décret n° 78-441 du 24 mars 1978 et
sa circulaire d'application n° 78-189 et 34 AS du 8 juin 1978 aient eu fixé
les conditions de la "mise à la disposition des Etablissements spécialisés
pour enfants handicapés de maîtres de l'enseignement public". |
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Précisons
d'abord le statut des classes implantées dans les établissements
spécialisés : |
Ces classes
ne sont pas des "classes annexées". Les maîtres nommés
dans ces établissements dépendent d'une part du directeur de l'établissement,
pour ce qui concerne le domaine organisationnel, et d'autre part de leur administration
éducation nationale, pour ce qui concerne la pédagogie : |
| Décret,
art. 3 : "Le directeur de l'établissement coordonne l'activité
des maîtres et détermine leurs obligations
dans le cadre des dispositions réglementaires qui leur sont applicables". |
Décret,
art. 4 : "Le contrôle de l'Etat sur l'enseignement dispensé
dans l'établissement est assuré par l'autorité académique." |
Le
directeur de l'établissement joue donc - pour une part - le rôle
de directeur de l'école (et s'il s'agit d'un enseignant, il a la double
nomination de directeur de l'école (nommé par l'éducation
nationale) et de directeur de l'établissement (nommé par exemple
par l'association gestionnaire de l'établissement). |
Or
depuis 78, un certain nombre d'établissements, travaillant dans le sens
de l'intégration scolaire, ont délocalisé des classes pour
les implanter dans des écoles ordinaires. Ce sont ces classes qu'on a pris
coutume d'appeler "classes annexées",
car elles restent annexées à leur établissement d'origine.
Si vous cherchez "classes annexées" sur internet (google), vous
trouverez les exemples d'un grand nombre de "classes annexées"
de ce type. On les appelle souvent aussi "classes
intégrées", pour souligner leur aspect intégratif.
Le rapport sur la scolarisation des enfants handicapés de l'Inspection
générale (1999), parle dans certains cas de "classes à
caractère thérapeutique" pour souligner le fait que tous
les enfants de ces classes sont bien suivis par le même établissement
ou par le même service de soin, à la différence des clis ordinaires.
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| Classes
à caractère thérapeutique, voir : http://intescol.free.fr/RAPPORTS/gossot4.htm
(2.2.2) |
| Classes
intégrées : le terme est assez souvent repris pour designer des
clis dont on veut souligner le caractère spécifique, par exemple
parce que tous les enfants sont suivis par un même service de soin (ce que
dans notre site nous avons appelé clis/sessad). Les PEP 91, par exemple,
qualifient ainsi leurs clis spécifiques pour enfants autistes. Voir http://www.adpep91.org/AIS/Pages/AIS/classe1.htm |
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Intérêt
et limites de ces classes |
On
voit l'intérêt historique de ces classes, qui allaient dans le sens
de l'intégration. La limite est toutefois que d'un point de vue institutionnel
ces classes n'ont pas le statut de classes communales (et en un sens, le maire
de la commune ne serait pas tenu de les accueillir dans ses écoles) et
qu'elles ne font pas pleinement partie de l'école : l'instituteur ne dépend
pas du directeur de l'école, mais du directeur de l'établissement
spécialisé, les parents ne font pas partie du Conseil d'école.
Dans la pratique, toutefois, on n'en reste pas, le plus fréquemment, à
ce point de vue institutionnel et de fait, la classe, son enseignant et les parents
peuvent être assez bien intégrés dans la vie de l'école. |
Mais
il reste encore que les élèves sont inscrits d'abord à l'établissement
spécialisé et non pas obligatoirement à l'école, même
si cela se pratique : ils n'ont pas le statut d'écolier ordinaire. La classe
reste une classe de l'établissement fonctionnant dans une école.
(Et l'établissement peut continuer de percevoir le prix de journée,
même si les enfants ne le fréquentent guère.). |
Notre
sentiment est que depuis la création des clis et le renouveau conjoint
des sessad (annexes XXIV), ces classes annexées n'ont plus de raison d'être
: si un établissement juge opportun d'implanter l'une de ses classes dans
une école, autant que cette classe adopte le statut de clis, que ses élèves
deviennent des élèves de l'école plutôt que des élèves
de l'établissement et que l'établissement transforme les places
de l'établissement en places de sessad pour accompagner les enfants en
intégration scolaire. |
| Du
point de vue du budget, il est généralement possible de redéployer
une place d'établissement en deux places de sessad environ. Voir :
redéploiement |
Reste
encore une question : les classes annexées, dans la mesure où tous
les enfants sont suivis par le même établissement, permettent un
partenariat global avec la classe, et par exemple la présence d'un éducateur
spécialisé dans la classe ou la supervision de la classe par un
médecin. Dans le cas des clis ordinaires, les suivis des enfants sont individuels
et extérieurs à la classe. D'où l'intérêt de
solutions moyennes, telles que les clis/sessad, où tous les enfants sont
accompagnés par le même sessad et où la classe peut faire
l'objet d'un accompagnement collectif. Cette solution peut être intéressante
dans le cas de handicaps assez sévères, dans la mesure où
une classe n'est pas qu'une juxtaposition d'enfants mais qu'elle doit constituer
un groupe classe. Nous en donnons plusieurs exemples dans ce site. |
| Voir
par exemple : la clis médico-psychologique de l'école
Lavoisier ou une institutrice et une éducatrice
dans la classe ou St Cyr les Tours : une clis/sessad
pour enfants dysphasiques. Encore faut-il, que l'administration de l'éducation
nationale respecte la convention qu'elle a signée avec l'association gestionnaire
du sessad et ne cherche pas à faire du forcing pour orienter dans ces classes
des enfants non suivis par le sessad, car alors on n'incite pas les établissements
à transformer leurs classes annexées en clis/sessad. |
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Mise
à jour :05/03/05
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