LES SESSAD |
débats
et réflexions |
Adresse de cette page : http://scolaritepartenariat.chez-alice.fr/page65.htm LE
REDÉPLOIEMENT
pour l'intégration scolaire
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Situation
générale 1
- Le développement de l'intégration scolaire des enfants handicapés
est aujourd'hui conditionné pour une très grande part par les
aides partenariales qui peuvent être mises en place. |
| -
parce que la plupart des enfants susceptibles d'une intégration sans problème
sont déjà intégrés, - parce que pour ceux qui
restent, il faut veiller à prendre en compte "le droit à l'éducation
et le droit à la santé", et donc veiller à coordonner
la prise en charge scolaire et l'accompagnement "santé" (en mettant
l'accent, selon les cas, sur l'aspect éducation spéciale ou sur
l'aspect soin), - parce que cela correspond sans doute à l'aide dont
les enseignants - qui craignent toujours de ne pas savoir faire, souvent avec
raison, - ont le plus besoin. |
2
- Parmi ces aides, les sessad tiennent une
place prépondérante. Notre insistance sur les sessad n'est pas pour
nier la place occupée par les services de psychiatrie infanto-juvénile
et par certains professionnels du secteur paramédical, mais elle est liée
au fait |
| -
que l'expérience montre l'intérêt et l'efficacité de
cette forme d'aide à l'intégration scolaire, - que c'est la
structure préconisée par les nouvelles annexes XXIV (1), qui régissent
"les conditions de la prise en charge des enfants ou adolescents déficients
intellectuels ou inadaptés par les établissements et services d'éducation
spéciale", - que c'est la structure préconisée
par le rapport IGEN/IGAS de mars 98 qui a pour objet la scolarisation des jeunes
handicapés, - et surtout, parce que c'est une structure qui est finalement
entre les mains des parents et des associations, comme nous allons le voir. |
| (1)
Voir textes officiels, page "sessad" |
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Les
conditions d'ouverture ou de développement des sessad. Les principes. 1.
L'initiative des projets On
ignore trop souvent une disposition fondamentale de la loi d'orientation de 75,
disposition qui avait fait l'objet d'un âpre débat à l'assemblée
lors de la discussion de la loi. |
L'opposition
de gauche cherchait à obtenir une rédaction qui affirmerait totalement
et explicitement la responsabilité de l'Etat, lequel ne saurait se contenter
de "coordonner des actions". La majorité de droite se montrait
soucieuse que la loi ne donne pas le sentiment de décharger les familles
de leur rôle premier de protection et d'éducation. Les premiers soulignent
la prééminence du Ministère de l'Education nationale, les
seconds celle du Ministère de la Santé et du tissu associatif privé.
(Voir dans le site la page "De l'intégration et du partenariat. Annexe"
). C'est la majorité de droite qui l'a emporté. |
C'est
ainsi qu'aujourd'hui l'initiative des projets
d'ouverture des établissements ou des sessad, dans le secteur médico-éducatif,
est dévolue aux parents et à leurs associations. La DDASS a pour
rôle de contrôler les établissements et les services de soins,
elle donne un avis sur les projets d'ouverture ou de modification qui lui sont
soumis, mais ce n'est pas elle qui est à leur origine. Quant à l'éducation
nationale, elle est absente de ce circuit, on lui demande seulement de donner
un avis au passage des dossiers. (Voir textes officiels : Nouvelles
Annexes XXIV) |
| On
pourrait dire, à titre d'exemple, que la DDASS fonctionne vis à
vis du secteur associatif comme le fait l'éducation nationale vis à
vis de l'enseignement privé : l'Inspecteur d'Académie examine les
propositions que lui adresse l'enseignement privé, mais ce n'est pas lui
qui en prend l'initiative, ou qui impulse l'ouverture d'une nouvelle école
privée sur un secteur du département qui lui semblerait démuni.
La DDASS agit de même vis à vis des associations. "L'initiative
des projets (d'intégration), notait la circulaire de 83, appartient d'abord
aux familles et à leurs associations, (...), ainsi qu'aux responsables
et personnels des établissements et service du secteur médico-social
ou sanitaire..." (Circ. n°23-4 du 29 janvier 1983, III - 1.1).Le Ministère
de la Santé se flatte de respecter ainsi l'initiative privée. (Voir
dans le site : "ouvrir un sessad"). Tel est
le fonctionnement actuel. |
En
d'autres termes, pour obtenir l'ouverture d'un sessad, il faut d'abord qu'une
association se fasse la promotrice d'un projet de sessad qu'elle déposera
auprès de la DDASS. C'est généralement le directeur d'un
établissement géré par l'association qui assumera le projet
: le futur sessad sera rattaché à son établissement et il
sera appelé à en devenir le directeur. 2.
le financement des projets
Le
projet doit notamment prévoir le budget du sessad. Sur ce point, il faut
être réaliste, et les textes l'annoncent sans ambages : "La
mise en place d'actions de soins et de soutien en milieu scolaire ne
doit pas entraîner d'accroissement des dépenses à la charge
de l'assurance maladie mais s'inscrire dans le cadre d'une autre répartition
des moyens en personnel et en matériel déjà existants"
( Circulaire n°83-4 du 29 janvier 1983, III-2). |
Ce
qui était vrai en 1983 l'est toujours. Il
arrive certes que des fonds spéciaux soient débloqués pour
certaines actions. Des projets de sessad pour enfants et adolescents autistes,
en particulier, en ont bénéficié au cours des dernières
années. Mais d'une manière générale, il est plus raisonnable
d'envisager les choses dans la perspective du redéploiement. Les
conditions d'ouverture ou de développement des sessad. La mise en uvre.
1.
L'ouverture des sessad est possible Le
redéploiement concerne par définition, les enfants et les moyens.
|
La
première question est de savoir si un certain nombre des enfants
accueillis en établissements ne pourraient pas, sous certaines conditions,
bénéficier d'une intégration scolaire. La réponse
est évidemment affirmative. Si les bonnes conditions de l'intégration
étaient réalisées, - et en l'occurrence grâce aux sessad,
- nul doute qu'un pourcentage non négligeable des enfants actuellement
orientés en établissements par les CDES pourraient être intégrés.
|
La circulaire
relative à l'intégration scolaire le reconnaissait explicitement
: "La mise en uvre d'une politique d'intégration amènera
nombre d'enfants et d'adolescents jusqu'alors accueillis dans les établissements
spécialisés à être intégrés dans les
structures de l'éducation nationale" (2). Et quiconque a fréquenté
les CDES le confirmera (3). |
Quant
aux moyens, ils découlent de la même
logique de redéploiement. On pourrait dire, en matière de boutade,
que l'enfant redéployé emporte avec lui son prix de journée
! Il suffit d'ailleurs de comparer les prix de journée des établissements
et des sessad, pour constater qu'une place en sessad est moins onéreuse
pour l'assurance maladie qu'une place en établissement. A titre d'exemple
(4) : |
Prix
de journée à l'IME de Port-Neuf : 700 F (semi-internat). Et au sessad
du même IME : 344 F. ------------------------------ Les Santons : 635
F. --------------- ------------------------------------- 382 F. ---------------------------------
Le Breuil : 1215 F (internat) ----------------------------------------- 350 F. |
Il
serait excessif de dire que la fermeture d'une place en IME permettrait d'ouvrir
deux places en sessad, parce que la diminution des effectifs d'un établissement
n'entraîne pas la compression correspondante des frais généraux,
et parce que les sessad dont nous avons donné l'exemple sont des services
qui travaillent auprès d'effectifs regroupés dans une même
clis/sessad, ce qui réduit les frais d'intervention. Mais en adoptant une
position prudente et minimale, on peut considérer que la fermeture de 2
places en IME permet d'ouvrir trois places en sessad. |
En
d'autres termes, prenons l'exemple d'un établissement de 60 places : en
redéployant 8 places d'internat ou d'externat, cet établissement
pourrait ouvrir un sessad de 12 places. Et du même coup, et pour le même
coût, 4 enfants supplémentaires seraient pris en charge ! |
| (2)
Voir dans le site : textes officiels/Intégration
scolaire. (3) Un certain nombre des enfants qui fréquentent les
clis/sessad que nous présentons dans le site sont des enfants pour qui
la CDES avait notifié l'orientation suivante : "1. sessad en vue d'une
intégration scolaire, sous réserve de place disponible, 2. à
défaut, établissement spécialisé." (4) Dans
le site la page "prix de journée". |
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2.
Où sont les obstacles ? La
perspective de voir se développer des sessad favorisant l'intégration
scolaire et permettant d'accroître le nombre des prises en charge sans accroissement
des dépenses pour l'assurance maladie peut donc paraître séduisante
à première vue. Quels sont donc les obstacles à sa mise en
uvre ? |
La
réponse est simple : c'est que personne n'est réellement chargé
de cette mise en uvre. |
La
DDASS, on l'a vu, reste dans l'expectative : elle attend que les associations
et les directeurs d'établissement lui présentent des projets. Mais
pourquoi ces personnels, présidents d'associations ou directeurs d'établissements,
qui ont déjà beaucoup à faire avec la gestion ordinaire de
leurs établissements, se compliqueraient-ils la vie en prenant des initiatives
qu'on ne leur demande pas ? |
Redéployer
un établissement n'est pas chose aisée et exige une politique de
longue haleine : s'il est relativement facile de partager entre l'établissement
et le sessad les emplois des personnels médicaux ou paramédicaux,
voire des personnels du secteur éducatif, il n'est pas possible d'opérer
de même vis à vis des personnels de service. Et outre les personnels,
qui représentent facilement les deux tiers des dépenses, il y a
les frais d'investissement qui ne seront pas diminués dans la proportion
du redéploiement. |
La
loi de 75 a permis, dans un premier temps, le développement des établissements
médico-éducatifs. Mais aujourd'hui, les associations se trouvent
piégées par leur propre succès, les directeurs sont devenus
des gestionnaires ayant en charge des budgets considérables et dans les
conseils d'administration des associations les questions budgétaires tiennent
plus de place que les questions éducatives... La logique des est celle
du toujours plus : nous voulons bien faire plus, mais avec plus de moyens.
|
Si
l'on ajoute la mise en place des 35 heures, l'immobilisme des personnels qui ne
sont pas prêts à accepter le moindre changement (aller travailler
dans une école, sous le regard des autres, c'est aussi dur pour un éducateur
que pour un instituteur d'accepter quelqu'un dans sa classe !), les problèmes
sans doute plus urgents que pose la prise en charge des adultes, etc., on conçoit
qu'il faudrait à ces gestionnaires des associations et des établissements
une bonne dose de masochisme pour songer à redéployer. Et puis,
tout compte fait, qui se soucie vraiment de l'intégration ? Ce n'est pas
le problème des établissements. C'est loin d'être le problème
d'une majorité des familles, qui aspirent à ce que leur enfant trouve
en établissement une place stable et définitive, plutôt que
d'affronter les alea de l'intégration scolaire. Perspectives
d'avenir Et pourtant
dès les années 1990-2000 la situation commençait à
bouger. Les statistiques en témoignent. |
| Voir
par exemple statistiques sur l'intégration scolaire
ou activité des CDES. Statistiques Nous donnons
dans ce site l'exemple de l'ADAPEI 17 qui a facilité, par un redéploiement,
l'ouverture des clis/sessad des écoles Descartes
et Berthelot, à La Rochelle. |
L'expérience
aidant, on prend conscience que créer ou développer un sessad apporte
aussi une nouvelle ouverture à un établissement et peut être
l'occasion d'un nouvel équilibre... L'intégration bien cadrée
de certains jeunes actuellement en Institut de Rééducation, par
exemple, aide à résoudre certains des problèmes éducatifs
que pose la concentration des troubles du comportement... Des personnels y trouvent
leur compte (5). On en vient à se demander s'il y a une telle différence
qualitative des prises en charge des enfants placés en semi-internat et
des enfants placés en sessad, et si cette différence justifie celle
des prix de journée... |
| (5)
Lire ce qu'en dit une éducatrice : "Une
éducatrice dans la classe/réflexions personnelles" |
L'avenir
de la politique d'intégration scolaire est donc pour une large part entre
les mains des associations. Mais la pesanteur des associations fait qu'aujourd'hui
les "nouveaux parents", demandeurs auprès des associations d'aide
à l'intégration scolaire, doivent d'abord le plus souvent s'organiser
eux-mêmes et parfois créer leur propre association pour faire de
l'entrisme dans les associations existantes pour les inciter à promouvoir
- en mettant peut-être un petit redéploiement dans la balance, -
l'ouverture d'un service d'aide à l'intégration qui accompagnerait
l'ouverture d'une clis ou d'une upi... |
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Mise
à jour 22/05/05
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