POUR MEMOIRE |
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Autisme
et scolarisation
La
CLIS pour enfants autistes de l'école Paul Michaud
de Châtelaillon-Plage (17)
Pour mémoire : La première clis/sessad (1995-2007)
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Le fonctionnement actuel (en 2016) de la clis, devenue ulis-école, est présenté à la page : l'ulis-école ted de Châtelaillon-Plage |
Population
d'enfants accueillis |
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La clis était destinée à accueillir des enfants présentant des troubles autistiques et un retard
mental. L'effectif était limité à 6 élèves. Tous les enfants étaient scolarisés à temps plein et étaient suivis par un même sessad. Le médecin du sessad observait que "sans l'éducation apportée dans cette classe, ces enfants qui pour la plupart
n'ont pas de langage, seraient incapables de participer à une activité sociale
: ils s'enferment dans des activités répétitives et stéréotypées, présentent un
comportement inadapté et sont totalement dépendants de leur entourage." (Dr
René Cassou de Saint Mathurin, Pédopsychiatre) |
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Textes
officiels |
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Lors
de sa création, la clis-sessad était basée sur Circulaire
n° 95-12 du 27 avril 1995 relative à la Prise
en charge des enfants, adolescents et adultes autistes. Cette
circulaire envisage que :dans le strict respect de l'annexe XXIV, il peut être
également créé des services d'éducation spéciale
et de soins à domicile couplés à des classes d'intégration
scolaire. " |
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La circulaire du 30 avril 2002 qui met à
jour la circulaire du 18 novembre 1991 sur les classes d'intégration scolaire
stipule que : "La CLIS 1 a vocation
à accueillir des enfants présentant des troubles importants des
fonctions cognitives qui peuvent avoir des origines et des manifestations très
diverses : retard mental global, difficultés cognitives électives,
troubles psychiques graves, troubles graves du développement
Chaque
CLIS est organisée autour d'un projet élaboré pour des élèves
présentant des besoins du même ordre. " |
La
convention |
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On
trouvera aux pages " La convention de la clis/sessad "
et " la convention de l'upi/sessad " les conventions
qui organisaient le partenariat entre la clis de l'école Paul Michaud et
le sessad de l'ADEI et entre l'upi du collège André Malraux et le
sessad de l'ADEI. |
Un partenaire de soin unique |
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Le fait d'avoir un partenaire de soin unique, - un même sessad, - a souvent été mal compris. Et pourtant, comme le notait le directeur de l'école, "Cette condition
garantit la cohésion de la structure et la cohérence de la prise
en charge. On ne peut imaginer dans la classe, une éducatrice spécialisée
payée pour prendre en charge deux enfants sur cinq. Peut-on imaginer un
psychiatre référent par enfant avec pour chacun d'eux une conception
différente de l'autisme ? Le professeur des écoles s'adresse, par
définition à tous les élèves de sa classe. Devrait-il
établir cinq projets individualisés avec cinq équipes différentes
? |
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La
CLIS/SESSAD s'efforce de faire travailler une équipe soudée (professeur des écoles,
éducatrice spécialisée, monitrice éducatrice, aide
médico-psychologique, aide éducatrice, psychologue, pédopsychiatre,
administratifs) autour de six enfants autistes et d'un projet commun." (Gérars Griffon, Directeur de l'école). |
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Le projet
éducatif et pédagogique de la classe
Cette
page a été rédigée pour l'essentiel par l'équipe
de la clis/sessad : Gérard Griffon, directeur de l'école, Sophie
Cornuau, professeur des écoles spécialisée, Patricia Vergerau,
éducatrice spoécialisée, à partir de leurs interventions
au colloque de Sésame-Autisme, les 2 et 3 avril 2004. Voir Actes du colloques,
chez Fédération Française Sésame Autisme, 53 rue Clisson,
75013 PÄRIS. Nous n'en donnons ici qu'un résumé. |
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Quatre
domaines d'action |
Les
quatre grands domaines d'action de la clis et du sessad sont directement liés
aux caractéristiques majeures du handicap de l'autisme : l'autonomie, la
socialisation, la communication et les apprentissages scolaires. |
Il
n'existe pas de hiérarchie entre eux. Ces objectifs visent, pour la plupart,
le court terme. Ils sont précis, clairs, évaluables et compréhensibles
par les familles. Ils sont adaptés pour chacun des enfants ( projet individuel). |
Ces quatre domaines
d'action sont non seulement complémentaires mais indissociables. Telle
ou telle compétence doit être étudiée sous les quatre
angles. Quels sont les apprentissages scolaires nécessaires à sa
maîtrise ? Quels savoir être impose-t-elle en terme de relations sociales
? Quelles compétences de communication verbale ou non verbale nécessite-t-elle
dans leur mise en uvre ? Quels savoir faire sont requis pour l'atteindre
dans le domaine de l'autonomie ? |
On
peut aisément deviner que le travail de cette compétence va mobiliser
toute l'équipe. L'observation de la psychologue et du psychiatre se révèlera
alors très utile dans une perspective d'évaluation de l'enfant,
mais aussi des personnels dans leur pratique. |
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Le
projet éducatif et pédagogique individualisé |
Le
projet éducatif et pédagogique individualisé est à
la fois le fil d'Ariane et l'outil de communication des actions organisées
autour de l'enfant. Il tient compte de son passé, organise son présent
et imagine son futur. Il est aussi un indicateur de la qualité du travail
de l'équipe puisque qu'il fait un bilan du travail accompli qui sert de
base à la détermination des objectifs à atteindre. (...) |
Il
comporte plusieurs bilans (éducatif, pédagogique, psychologique) et une liste d'objectifs limités, à court terme, correspondants
aux quatre domaine d'action et déterminés en fonction d'un principe
incontournable : mettre l'enfant en situation de réussite. |
Il
est présenté en début d'année et mis à jour
deux fois (second et troisième trimestre), puis une synthèse en est présentée
aux familles. |
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Le
partenariat |
Le
défi le plus risqué de l'aventure concerne la proximité voire
la promiscuité extrêmes produites par le lieu et la pratique des
personnels concernés. Un professeur des écoles, sa formation d'enseignante
et sa culture " maison ", une éducatrice spécialisée,
sa formation médico-éducative et sa culture " éduc ",
doivent travailler ensemble toute la journée dans 50 mètres carrés.
Ségur et Grenelle sont dans un bateau. Petit, le bateau. Tourmenté,
l'océan. Pas de donneur d'ordre, pas de subalterne. Deux spécialistes
au niveau d'étude égal doivent non seulement cohabiter, collaborer,
mais co-éduquer. Ça nécessite une volonté initiale
d'accepter l'autre avec son point de vue, son domaine de compétence, sa
personnalité sans oublier que l'on est sous le toit d'une école
et qu'il va falloir tant bien que mal accepter les contraintes du lieu et des
personnels qui l'habitent. |
(...) Pour qu'un réel travail de partenariat puisse être produit, il est
nécessaire de laisser du temps de concertation aux professionnels. L'organisation
d'une telle structure doit le prévoir dès sa création. |
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Points
de vue des acteurs (extraits) |
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Le
point de vue de l'institutrice : La
communication demeure la préoccupation essentielle |
(...) Les
apprentissages d'abord réalisés en face à face selon une
progression lente et précise permettent ensuite un travail autonome qui
ne doit jamais plonger l'enfant dans l'inconnu. L'utilisation des objets, photos
et pictogrammes est indispensable à ceux qui ne peuvent communiquer oralement. |
La
communication demeure la préoccupation essentielle de l'enseignant, qui
favorise toutes les situations de face à face sans négliger pour
autant le groupe qui est réuni de façon très organisée.
Supporter l'autre au coin loisirs ou au goûter n'est en effet pas mince
affaire et pourtant les progrès réalisés dans ce domaine
sont enthousiasmants même si "s'intéresser" à l'autre
s'exprime souvent de façon maladroite et inadaptée. |
Les
moments d'intégration avec les autres enfants de l'école apportent
progressivement le sens social. L'école leur permet d'apprendre la vie
en société et notamment le plaisir et les limites qu'impose le fait
d'évoluer avec les autres. (...) Corinne
Boeuf, institutrice spécialisée,
avril 2000 |
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Le
point de vue de l'éducatrice : Prévenir
les problèmes comportementaux |
(...) Fonctionner
à deux (institutrice et éducatrice), c'est organiser l'éducation et l'enseignement spécialisé
pour prévenir les problèmes comportementaux. En matière d'éducation,
nous accordons une grande place à l'hygiène, l'habillage et le déshabillage,
l'alimentation, les emplettes, les déplacements et l'utilisation des objets
courants. Notre
travail oblige à analyser et évaluer sans cesse les différentes
étapes intermédiaires atteintes. |
Il
est important de respecter le niveau d'évolution de chaque enfant et nous
organisons donc la plus grande collaboration possible entre l'institutrice et
l'éducatrice. Nous avons le souci de rechercher la cohérence des
activités qui peuvent prendre un caractère très complémentaire
(ex: faire des courses, relever les prix, calculer en classe ... ) |
Nous
visons des objectifs d'autonomie à court termes mais aussi à l'âge
adulte, condition nécessaire d'un épanouissement certain. |
Travailler
à deux, c'est aussi assurer un travail complémentaire avec les familles.
L'éducatrice, à la demande de celles-ci et selon un projet élaboré
en équipe, peut se rendre au domicile de l'enfant pour présenter
les techniques utilisées en classe. (Maryse
Renaud, éducatrice spécialisée,
avril 2000) |
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Le
point de vue du pédopsychiatre : Il
n’y a pas de développement sans apprentissage... |
Notre
premier objectif est de limiter les conséquences du handicap et de développer,
dans la mesure du possible, l’autonomie, les capacités de communication et d’adaptation
sociale des enfants que nous soignons. |
L’école peut-elle
accueillir cette prise en charge ? La réponse nous paraît évidente. L’autisme
est maintenant considéré comme un trouble envahissant du développement : l'école,
qui est le lieu privilégié des apprentissages de l’enfant, a donc naturellement
sa place dans l’éducation d’enfants atteints d’autisme. |
Bien
entendu, pour ces enfants, souvent atteints d’un retard grave, il s’agit plus
d’apprendre à communiquer, à entrer en relation avec autrui, voire d’apprendre
les gestes élémentaires de la vie quotidienne, bref d’apprendre des comportements
que d’acquérir des connaissances abstraites. |
Mais
ne s’agit-il pas de la mission de l’école au sens large, et n’espérons-nous pas
que l’école apprenne à chaque enfant, les principes et les conduites qui lui permettront
plus tard de trouver sa place avec les autres ? |
Enfin,
l’école nous apporte bien plus. C’est avant la famille, le lieu où les enfants
passent l’essentiel de leur vie en société, et elle offre ainsi un champ d’expérience
irremplaçable pour ces enfants « aveugles sociaux ». Il ne s’agit pas toujours
d’une expérience facile, mais nous sommes persuadés que les enfants atteints d’autisme
et les autres enfants de l’école découvrent, chacun à leur mesure, le monde d’autrui,
aussi étrange ou différent soit-il, et nous espérons que cette découverte ne sera
pas oubliée. (Docteur
Cassou de Saint Mathurin, pédopsychiatre du SESSAD,
avril 2000).
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Le
point de vue du Directeur du SESSAD : Un
nouveau partenariat... |
Ce
service est rattaché à l’Institut Médico-Educatif « Les Réaux » d’AYTRÉ, et dépend
de l’Association Départementale pour l’Éducation et l’Insertion. Il a été ouvert
en septembre 1995. |
Le SESSAD est
une structure qui se doit d’être mobile, disponible et technique ; c’est une cellule
adaptée permettant un partenariat de proximité. Pour qu’une telle unité fonctionne,
il faut un sens très large de l’ouverture, de la concertation avec les différents
partenaires. Dans le domaine technique : la collaboration, la communication, la
coordination, l’écoute, la formation sont des atouts majeurs pour une prestation
de qualité auprès des jeunes autistes et de leurs familles. |
Les
structures d’accueil associatives et les classes de l’Éducation Nationale ont
des cultures différentes dont il faut tenir compte. Un des rôles importants du
directeur du SESSAD est de collaborer avec son collègue de l’Éducation Nationale
à maintenir la cohésion de l’équipe. |
Le
directeur du SESSAD doit être le garant de la mise en œuvre du projet individualisé
des élèves en concertation avec l’équipe pluridisciplinaire. |
Si
les structures pour enfants et adolescents autistes existent, c’est grâce à aux
volontés et aux déterminations des familles et des professionnels. C’est donc
à ces professionnels, femmes et hommes, de les faire vivre, car ils deviennent
l’âme d’un nouveau partenariat. (...) (Jean-Claude
BEJAUD, Directeur de l’IME « Les Réaux », avril
2000) |
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Le
point de vue des parents : Un
projet de société |
Lors
d'une réunion de parents d'enfants autistes, Mme S mère d'un enfant
de la classe, rappelait les principes de la classe pour enfants atteints de TED
: |
-
Réunir les enfants au sein du milieu ordinaire, en sensibilisant ce milieu
(rôle du tutorat), ce qui correspond à un véritable projet
de société. Il sera peut-être possible de bénéficier
d'une plus grande tolérance sociale par la suite. |
-
Proposer une prise en charge pluridisciplinaire imposée par la lourdeur
et la spécificité de ce handicap Il faut donc associer le pédagogique,
l'éducatif et le thérapeutique. La nécessité d'un
partenariat s'impose et se trouve réalisée par l'adéquation
entre les structures : Education Nationale : CLIS, UPI Et une structure médico-éducative
: le SESSAD. L'intérêt pour le SESSAD d'uvrer au sein de la
classe est de permettre une bonne communication avec l'institutrice, une cohérence
certaine dans la mise en placé du projet éducatif en partenariat
avec les familles. Tout ceci étant fondamental pour l'enfant |
- Intégration à temps plein dans une école normale,
on peut donc parler d'une scolarisation effective. |
-
En tant que mère et utilisatrice, je veux insister sur l'aspect humain
: des mères ont pu reprendre une activité,
ce qui ne leur était pas possible du fait de prises en charge trop souvent
partielles. Toutes les hésitations qui ont pu être les miennes avant
que mon fils n'intègre cette unité ont été balayées,
car il court au portail, sourire aux lèvres et cartable à la main
dès l'arrivée du taxi : même s'il reste autiste, l'essentiel
est qu'il s'épanouisse et je peux témoigner que la CLIS y participe
grandement. (Claire
S., parent d'élève,
avril 2001) |
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Voir aussi : Tutorat
en clis, auprès d'enfants autistes |
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Mise
à jour : 28/06/09
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