LES SESSAD |
présentation |
Adresse de cette page : http://scolaritepartenariat.chez-alice.fr/page79.htm
L'intersecteur
de pédo-psychiatrie
et les classes d'intégration scolaire (CLIS
et UPI)
Complément
de la page précédente : les sessad et les
classes d'intégration scolaire
|
| |
Note
sur le secteur sanitaire et sur les clis/médico-psychologiques
Rappelons
d'un mot que dès la mise en chantier de la loi de 75, le secteur sanitaire,
c'est à dire celui de la psychiatrie institutionnelle, s'est tenu, ou a
été tenu, en dehors du champ d'application de la loi, qui concerne
le secteur médico-social. Pour faire bref, disons que la loi visait à
une prise en charge essentiellement sociale des handicapés, et que les
psychiatres refusaient que la maladie mentale soit considérée comme
un handicap. |
Au
plan des pratiques de l'intégration scolaire, auquel nous limiterons nos
observations, cette ligne de partage entre les deux structures marque certes de
grandes différences, mais n'empêche pourtant pas d'intéressantes
similitudes et, au fur et à mesure des années, d'utiles rapprochements. |
Les
prescriptions de prises en charge du secteur médico-éducatif, à
savoir essentiellement les orientations en établissement et en service
spécialisé, sont prononcées par la CDES (1), seule compétente,
alors que les prescriptions de prise en charge par le secteur sanitaire sont prononcées
par le médecin chef du service. A cette différence fondamentale
correspond une différence des modes de financement : la décision
de la CDES entraîne, pour chaque enfant orienté, l'ouverture d'un
"prix de journées" ; les services psychiatriques disposent par
contre d'un budget global (2). |
| (1)
Commission départementale de l'éducation spéciale. La CDES
attribue aussi l'AES (allocation d'éducation spéciale). |
| (2)
Ce n'est qu'après coup qu'on peut éventuellement calculer un prix
de journée (Voir page "prix de journée"). |
Par
rapport à un sessad, les services du secteur sanitaire disposent donc,
relativement aux actions d'intégration scolaire, d'une très grande
liberté : d'une part, comme nous venons de le voir, les médecins
du secteur sanitaire (intersecteur de pédopsychiatrie, hôpital de
jour, CATTAP, CMPP...) ont la possibilité de choisir librement, sous leur
seule responsabilité, les enfants qu'ils prendront ou ne prendront pas
en charge (3) ; et d'autre part, alors que les sessad sont soumis à l'obligation
d'élaborer et de passer avec l'école un projet individuel d'intégration,
aucune contrainte de cet ordre ne leur est imposée. |
| (3)
Les deux organigrammes que nous avons reproduits d'enfants scolarisés en
clis et suivis les uns par un sessad, les autres par l'intersecteur de pédopsychiatrie,
font apparaître la différence des prescriptions. Comparer : organigramme
avec sessad et organigramme avec service
de pédopsychiatrie. |
Est-ce
à dire que l'intégration scolaire pourrait se dispenser d'un projet
partenarial ? Que, dans le secteur sanitaire, le dispositif SESSAD ne soit pas
nécessaire, dans la mesure où les modalités du financement
sont tout à fait autres et que le médecin y dispose de plus de liberté
pour organiser les modalités d'intervention de son équipe, y compris
à l'extérieur et dans les écoles, ne pose pas en soi de problème
(4). Mais la collaboration entre institutions a ses exigences intrinsèques,
et de ce point de vue, l'élaboration de conventions ou de projets partenariaux
précisant, comme nous en avons souligné la nécessité,
quels sont les moyens mis en uvre ainsi que les objectifs partagés
par les partenaires, ne se réduit pas à une contrainte ou une formalité
administrative (5). Le projet individuel partenarial, outil contractuel, fonde
et garantit la qualité et le bon fonctionnement du partenariat, quel que
soit le partenaire. |
| (4)
La liberté du médecin est limitée certes par les moyens mis
à sa disposition, sans parler du contrôle de sa hiérarchie... |
| (5)
Voir la page : les règles du jeu du partenariat,
des compétences pour le système, des objectifs pour les acteurs.
(page6). |
Lorsque
le service de pédopsychiatrie reconnaît l'intérêt de
s'engager auprès de l'école dans un véritable projet partenarial
et accepte de le faire (6), il apparaît, comme nous l'avons pu observer,
que les enseignants et les enfants en tirent bénéfice, et que les
relations école/intersecteur en sont globalement améliorées.
On notera aussi que l'intervention des CCPE, qui participent le plus souvent à
l'élaboration des projets individuels - dont elles sont les garantes (7),
- est rassurante pour les enseignants et favorise les rapports école/service
de soin. |
| (6)
les médecins, sans doute, n'aiment guère être contraints par
un engagement de ce type. Mais ceux qui ont franchi le pas semblent satisfaits
de cette organisation qui permet de mieux coordonner les actions d'ordre thérapeutique
et la scolarisation. Et les enseignants apprécient cette collaboration,
fondée sur le sentiment d'une responsabilité commune, auprès
d'enfants qui posent problème... |
| (7)
"Ces commissions garantissent la mise en oeuvre des projets individuels..)"
Circ. 91-302 du 18 nov. 91 (3.3). |
Une
directive officielle du ministère de la santé incite d'ailleurs
à travailler en ce sens. Il s'agit de la circulaire
du 11 décembre 92 relative aux orientations de la politique de santé
mentale, qui, tout en prônant "une collaboration entre école
et équipe de santé mentale sous une forme souple", note
que "pour certains enfants il est intéressant d'utiliser les
ressources de la loi du 30 juin 75 (...) et des circulaires conjointes du
ministère chargé de la santé et du ministère chargé
de l'éducation nationale relatives à la mise en uvre d'une
politique d'intégration scolaire..." (1.2.3) (8). |
| (8)
La circulaire sur la prise en charge des enfants autistes fait référence
explicite à ce texte, dont elle recommande la mise en oeuvre par le développement
du partenariat entre les équipes de santé mentale et les classes
d'intégration scolaire. Voir ci-dessus :circ. du 27 avril 95. Mais nous sommes convaincus, et nous avons constaté,
que d'autres enfants et d'autres enseignants pouvaient en tirer profit. |
Nous
ne disons rien d'autre en soulignant l'intérêt du projet individuel
partenarial faisant l'objet d'une rédaction écrite que demandent
les circulaires. Mais les actions et les dispositifs
- faut-il dire : les initiatives ? - qui font l'objet de ce chapitre, à
savoir les clis/médico-psychologiques, - classes d'intégration scolaire
dont tous les enfants sont suivis par l'équipe de santé mentale,
- marquent une avancée supplémentaire dans la politique d'intégration
scolaire. Et entrent parfaitement dans la logique de la circulaire. Quand on s'est
heurté aux difficultés que pose le regroupement scolaire des enfants
et des jeunes dont les troubles justifient le suivi par un service de psychiatrie
infanto-juvénile, on comprend l'intérêt d'une telle organisation
du partenariat (9). |
Et
l'on observe bien, conformément aux orientations de la circulaire, une
réelle convergence entre le fonctionnement de ces classes et celles du
secteur médico-éducatif : le dispositif fait l'objet de procédures
conventionnelles, l'orientation des enfants dans les clis médico-psychologiques
est prononcée par la CCPE (10) et chaque enfant fait l'objet, comme nous
l'avons dit, d'un projet individuel partenarial. |
| (9)
Nous proposons dans notre site l'exemple d'une telle clis,
accueillant des enfants souffrant de troubles dysharmoniques. Nous regrettons
de ne publier encore qu'un seul exemple... Nous invitons les enseignants et les
éducateurs qui travaillent ensemble dans de telles classes à nous
faire bénéficier de leur témoignage.. |
| (10)
en accord certes avec le médecin du service psychiatrique. Nous connaissons
toutefois une situation où le médecin accepte difficilement l'idée
de partager son pouvoir avec la CCPE ! |
| |
Mise
à jour : 27/06/05
| PAGE
PRÉCÉDENTE |
SOMMET
DE LA PAGE |
PAGE SUIVANTE |
|
|