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OUVRIR UNE CLIS POUR BESOINS ÉDUCATIFS SPÉCIFIQUES

OUVRIR UNE CLIS : UNE VOLONTÉ POLITIQUE

LE CONTEXTE : OBSTACLES ET OUVERTURES

 
Cette partie du site traitant de l'ouverture des clis pour besoins éducatifs spécifiques comprend aussi les pages :
Le partenariat, fondement de l'intégration
La carte scolaire. Analyse des besoins et autres facteurs
Voir aussi : une alternative à la clis, un projet d'école pôle-ressources pour enfants dysphasiques
  

Les différentes étapes de la carte scolaire, recension des besoins et classement des priorités, se déroulent dans un contexte institutionnel et idéologique qui, il faut en être conscient, est loin d'être toujours favorable à l'ouverture des clis spécifiques.

Les enseignants spécialisés

Le manque d'enseignants spécialisés peut devenir une raison, ou un prétexte, pour ne pas ouvrir une classe spécialisée… Former des enseignants spécialisés est aussi une question de carte scolaire et de priorité dans les choix et les prévisions de l'Inspecteur d'Académie.

La priorité donnée à l'intégration scolaire "dans les classes ordinaires"

L'idéologie dominantes est celle de l'intégration individuelle dans les classes ordinaires, qui certes doit toujours être la première hypothèse à envisager. Au cours de ces dernières années, un combat tenace des parents a effectivement permis de développer cette forme de scolarisation en favorisant une évolution des esprits et l'apparition de nouvelles formes d'aides à l'intégration (sessad, auxiliaires de vie scolaire…).

La fréquentation d'une classe ordinaire est souvent voulue comme si elle était en soi le gage d'une meilleure progression de l'enfant parce qu'il y bénéficierait d'un environnement davantage porteur et qu'il y serait naturellement tiré vers le haut (6). Une circulaire de juillet dernier (7) rappelle toutefois que l'affectation dans une classe ordinaire n'est pas toujours pertinente et que certaines situations de handicap exigent des adaptations pédagogiques majeures qui ne sont envisageables que dans une classe spécialisée.

 (6) Et l'administration locale emboîte le pas pour montrer son ouverture d'esprit et pour éviter d'avoir à créer des classes ou à former des enseignants spécialisés tandis que les parents retardent l'échéance de l'affectation en clis le plus longtemps possible. Ce n'est qu'après coup qu'ils reconnaissent parfois les avantages d'une prise en charge spécialisée précoce, à condition bien sûr d'avoir affaire à des clis fonctionnant de manière satisfaisante.
(7) Circ. du 15 juillet 04.

Les AVS - Auxiliaires de Vie Scolaire

L'arrivée relativement récente des AVS a modifié profondément le paysage de l'intégration scolaire. Des enfants aujourd'hui intégrés ne l'auraient pas été sans eux. Ils apportent une aide humaine aux enfants qui souffrent d'un handicap moteur ou sensoriel, ils encadrent les élèves dont le comportement ferait problème (8).

Il ne faut pas se faire d'illusion. Le succès des AVS auprès de l'administration tient pour une bonne part au fait qu'ils échappent à la dotation de la carte scolaire. C'est un contingent supplémentaire de personnels, qui ne coûte rien ni aux Inspecteurs d'Académie puisqu'il n'empiète pas sur le nombre de postes d'instituteurs ni aux Directeurs de la DDASS puisqu'il n'émarge pas aux budgets de la santé.

Dans l'immédiat, les AVS pallient pour une part les insuffisances de l'éducation nationale et de la santé mais dans le même temps ils les justifient, et la polarisation actuelle sur les AVS ne favorise évidemment pas le développement des clis spécialisées ni l'envoi en formation d'enseignants ou le recrutement d'éducateurs spécialisés.

 (8) Les critiques sont rares. Ici ont entend dire que l'AVS est merveilleux, qu'il a tout compris de l'autisme et qu'il accroche magnifiquement bien avec l'enfant, là la mère d'une enfant dysphasique a bien l'impression que l'AVS fait tout à la place de sa fille et que sa manière de la cornaquer ne va pas dans le sens de l'acquisition de l'autonomie…


Une image dévaluée des clis

Dans ce contexte, les clis souffrent d'une image assez dévaluée. On leur reproche de se mettre ou d'être mises à l'écart dans les écoles, d'avoir des populations très mélangées, de s'aligner sur les plus faibles, de manquer d'ambition scolaire… Ces critiques ne sont pas toujours sans fondement, d'autant que presque la moitié des clis sont confiées à des personnels non spécialisés (9). La part de vérité qu'elles contiennent ne doit pas masquer qu'il existe des clis conduites par des enseignants spécialisés compétents, ouvertes sur l'ensemble de l'école et dont le fonctionnement est d'autant plus satisfaisant que des CCPE attentives ont veillé à y regrouper des enfants présentant "des besoins éducatifs du même ordre", selon les termes de la circulaire sur les clis. Ce dernier point est très important.

 (9) En 2003, 42,3 % des postes de clis étaient tenus par des personnels non spécialisés. Voir : les clis. Statistiques.

Des clis spécifiques pour les enfants "dys…"
A départ, la distinction de quatre catégories de clis en fonction des quatre catégories traditionnelles de handicaps (auditif, visuel, moteur, mental) pouvait s'avérer commode. A l'usage, il est apparu que les prises en charge devaient être mieux diversifiées, notamment pour les multiples troubles qui constituent le handicap mental, et l'on assiste depuis une dizaine d'années à une évolution en ce sens.

Dès leur création, certes, il était demandé que les clis regroupent leurs élèves autour d'un projet commun (circ. de nov. 91). Mais la nécessité d'envisager des regroupements d'enfants présentant "des besoins éducatifs proches" s'est imposée progressivement, avec notamment la circulaire relative à la prise en charge des enfants autistes , puis de manière encore plus explicite avec la circulaire relative aux troubles du langage, consécutive au rapport Ringard. Et le principe en a été affirmé dans la circulaire plus générale sur les clis du 30 avril 02 : " ces dispositifs collectifs de scolarisation doivent être structurés autour d'un projet pédagogique précis élaboré pour des élèves présentant des besoins éducatifs suffisamment proches".

Les clis - et upi - "spécifiques" pour enfants présentant des troubles sévères - et en particulier des troubles du développement - ont donc la possibilité de s'organiser autour d'un "projet de classe" prenant en compte des besoins spécifiques, mais elles favorisent aussi, par là même, la mise en place d'un partenariat qui ne concernera pas seulement chaque enfant, individuellement, mais le groupe classe lui-même. Quand tous les élèves sont suivis par un même service de soin, les interventions de ce service peuvent s'exercer vis à vis de la classe, et notamment vis à vis des élèves dans leur vécu relationnel : réflexion partagée sur la vie de la classe et sur la manière dont les troubles des enfants y sont pris en compte.

Un certain nombre de ces classes existent aujourd'hui en France, travaillant en partenariat avec un sessad ou avec parfois un hôpital de jour (10). Les textes incitent à penser que, dans la mesure où la clis et l'upi sont présentées comme des unités de travail, structurées et unifiées autour d'un projet précis, le partenaire "santé" doit faire partie intégrante de cette unité de travail, et avoir sa place dans le projet intégratif de la classe.

 (10) Voir liste des clis et upi pour enfants et adolescents atteints de troubles du langage et publications de listes départementales de clis sur internet

La question du partenariat
Les parents devront souvent consacrer autant d'énergie à obtenir l'organisation d'un dispositif de soins ou l'intervention d'un service déjà existant, corollaire indispensable de la clis, qu'ils en mettent à obtenir l'ouverture de la clis. Il pourra s'agir d'un sessad. Disons d'un mot, pour faire bref, qu'il leur faut trouver le directeur du service ou de l'établissement spécialisé suffisamment intéressé par cette perspective pour accepter d'en élaborer le projet et d'en devenir le promoteur auprès de la DDASS. Il faudra ensuite obtenir l'agrément et le financement du projet…:
Voir la page suivante Ouvrir un sessad


Conclusion : une volonté politique

En matière d'intégration scolaire, ce sont moins les directives qui font défaut que les volontés pour les mettre en œuvre. Dans le compte-rendu de la journée d'information sur la prise en charge des enfants dysphasiques tenue à La Rochelle le 11 octobre dernier, on lit : "La création de la clis/sessad Périgourd n'a pas été facile : il a fallu toute la force de conviction d'un IEN, du Dr Billard et des parents (Avenir Dysphasie) pour qu'elle aboutisse". Ou encore : " Quant à la clis/sessad de Longuenesse, elle est née à l'initiative conjointe d'une Inspectrice AIS de l'Education nationale et du directeur d'une association" (11).
Tout est là, en effet, et il pourrait être utile de mettre en valeur des actions ayant effectivement abouti à l'ouverture d'une clis spécifique et d'un dispositif de soins accompagnateur (12). Les projets mûrissent sur le terrain, sur les liens qui se tissent entre des parents, des enseignants, un directeur d'école disposés à accueillir la classe, un secrétaire de CCPE prêt à soutenir l'action, un Maire favorable au projet, un professionnel du secteur santé décidé à promouvoir un dispositif de soins, un IEN... Et finalement la décision d'un Inspecteur d'Académie. Les textes officiels sont en place. Mais à chacune de ces étapes, c'est le degré d'engagement des uns et des autres qui est déterminant. Affaire de volonté politique.
 

(11) Compte-rendu de la journée du 11 octobre 03
(12) C'est sans doute l'un des rôles des associations de parents.

  
Echanges : note sur les "clis spécifiques"
Parents

d'un enfant autiste
26/02/05
Extrait d'un courrier des parents :
Inspection académique : pas de ghetto
L'inspection académique de Haute Garonne continue de développer l'implantation de Classes d'Intégration Scolaire (CLIS). " Mais explique Pierre R., adjoint à l'Inspecteur d'académie, nous ne souhaitons pas de CLIS spécialisées pour tel ou tel handicap. Nous ne voulons pas enfermer les enfants dans des ghettos. Il n'y a donc pas de projets de CLIS pour autistes. Ce n'est pas la voie que nous privilégions actuellement ".

Réponse
ISP

Propos étonnants et en retard de deux ou trois circulaires. Ce qui est exact, c'est qu'il ne s'agit pas de regrouper les enfants par handicaps mais par besoins pédagogiques proches. Mais ce n'est pas le mélange des handicaps qui évite que la clis ne devienne un ghetto : ce sont les dispositions prises pour son ouverture sur l'ensemble de l'école et pour l'ouverture de l'école à la clis. La clis pour autistes de Châtelaillon que nous présentons dans ce site n'est certainement pas un ghetto : voir par exemple la mise en place du tutorat.
Par ailleurs l'Inspection académique du département a bien besoin, effectivement, de développer ses clis, puisqu'elle n'en a que 4 pour dix mille élèves, alors que la moyenne nationale est de 7. Et il serait urgent de développer également les formations spécialisées, car sur la quarantaine de clis actuelles, preque la moitié sont confiées à des maîtres non spécialisés... Voir : les postes de clis par départements

 
Mise à jour : 27/02/05
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